9.5.2 Refus de l'asile
L'asile dans le contexte de la migration mixte apparait comme
une incertitude eu égard à la situation que vivent les
requérants. En effet, les Soudanais par exemple ont subi des
atrocités au Darfour avant de se voir contraints de s'installer dans les
camps de de déplacés internes ou de réfugiés au
Tchad. Ils poursuivent leur itinéraire en Libye à la recherche
d'un bien-être. Malheureusement l'insécurité les contraint
une fois de plus à s'inscrire comme demandeurs d'asile à Agadez.
C'est donc l'unique porte de sortie pour l'aboutissement de cette
requête. C'est pourquoi ils considèrent que c'est une catastrophe
humanitaire si jamais leur demande d'asile n'aboutit pas comme l'illustrent ces
propos : « Le refus de m'accorder le statut des réfugiés
me fera beaucoup mal, car j'ai mis sept (7) mois à attendre. C'est du
sable aux yeux » (Agadez, décembre 2019). Pour d'autres ils
vont s'en remettre au HCR « I have not choice. The choice is for UNHCR.
The UNHCR is my mother and my father» ( Shourem, demandeur
d'asile, Agadez, decembre 2019). Face à un avenir qui n'est pas assez
lisible, notre interlocuteur a choisi de mettre son destin dans les mains de
l'agence onusienne. A ces yeux, le
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HCR dispose des moyens et du réseau nécessaire
pour plaider et trouver une solution à leur cas. Cette prise de position
traduit le degré d'incertitude des Soudanais, incapable d'assumer leur
destin qu'ils confient au HCR.
9.5.3 Retourner au premier pays d'asile
Le retour au premier d'asile est une option envisagée
par un nombre important de Soudanais. Pour ces personnes si l'incertitude
persiste au Niger il est plus judicieux de retourner dans les camps de
réfugiés au Tchad, retrouver la famille, les amis, les
connaissances et retrouver la protection internationale. Cette solution est du
reste celle préconisée par le HCR dans la gestion des mouvements
secondaires des réfugiés. Pour qu'elle aboutisse, le HCR doit
prendre contact avec le premier pays d'asile. Celui-ci doit donner son accord
pour la réadmission. En ce moment le HCR organise avec l'OIM le retour
dans le premier pays d'asile : la réadmission.
9.5.4 Régulariser le séjour au Niger rester
au Niger pour les études
Certains répondants estiment qu'en cas de refus de
l'asile ils vont s'installer au Niger afin de poursuivre leurs études.
Au regard de la loi nigérienne cette option est bien sûr
envisageable, mais suspendue à la régularisation du séjour
en tant que migrant. Il s'agit de prendre un visa et un permis de
séjour. Pour les tenants de cette position, cela est dû à
la sécurité qu'ils trouvent au Niger. Le pays est
épargné par la violence contrairement à la Libye et loin
du Soudan. Au Niger, l'intégration de ces personnes peut être
facilitée par la présence de commerçants soudanais et par
ceux qui auront bénéficié d'une réponse positive
à leur demande d'asile. Pour une minorité de personnes
interrogées, le retour en Libye n'est pas une option envisageable. Ces
personnes gardent surtout des mauvais souvenirs de ce pays marqué par
des enlèvements, des kidnappings, des demandes de rançon et la
perte des personnes proches. Ils ne peuvent y retourner en connaissant les
risques auxquels ils s'exposent. Il en est de même d'un retour au
Soudan.
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