WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Externalisation des politiques migratoires européennes au Niger: reconfigurations des lieux et des trajectoires des migrants


par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - These de Doctorat  2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

9.2.2 Baisse de l'assistance dans les camps

L'inscription dans la durée du conflit a prolongé le séjour de ces personnes dans les camps de déplacés internes (IDPs) au Soudan et de réfugiés au Tchad. Ayant tout perdu, ces personnes se trouvent loin de leurs capitaux productifs (terre, troupeaux et relation sociale). Elles restent dépendantes de l'aide humanitaire au quotidien. Or, plus le conflit s'inscrit dans la durée, plus il est noté une baisse des ressources humanitaires et par conséquent une baisse de l'assistance comme le soulignent ces propos : « le Darfour a quitté le devant de la scène médiatique et diplomatique internationale. Le gouvernement de Khartoum parachève impunément le nettoyage du Jebel Marra, tandis que la population déplacée reste cantonnée dans les camps surpeuplés, où l'aide humanitaire se raréfie, sans qu'une solution politique ne se dessine » (Lavergne, 2011). Il est même noté le départ de certaines organisations humanitaires faute de financement ce qui a eu pour conséquence sla traversée de la frontière tchadienne par certaines personnes déplacées internes à la recherche de revenus pour prendre en charge la famille comme le souligne Koulbou :

« Attaqué par les Janjawid en 2003, nous avons rejoint le camp de Kalma avec toute la famille. De 2003 à 2017, nous étions au camp de Kalma. J'ai quitté le camp à cause de l'insécurité née du départ des ONG et de l'absence de travail. J'ai quitté seul le camp de Kalma pour passer par le Tchad et rejoindre la Libye. J'ai choisi d'aller en Libye pour deux raisons : la sécurité et la possibilité d'aller en Europe. Mais une fois en Libye, j'ai trouvé que la situation était pareille avec le Soudan en termes d'insécurité. J'étais pris en otage par les milices à Sebha. J'ai passé 6 mois en prison sans arriver à payer la rançon. Après j'ai travaillé pour eux pendant trois mois avant de recouvrer ma liberté et je suis revenu m'installer à Gatroun » (Koulbou, demandeur d'asile, Agadez, 23-07-2018 »)

La durée du conflit a placé au second rang la question du Darfour dans les priorités de la communauté internationale, ce qui se traduit par une baisse des ressources mobilisées par les acteurs humanitaires. Cette situation a eu un impact négatif sur la population assistée. En l'absence d'opportunités locales, Kouboul et d'autres familles abandonnent le Darfour pour le Tchad. La baisse des capacités d'intervention des ONG est donc un élément qui peut motiver des déplacements secondaires et tertiaires.

237

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld