8.3.1.5.3 Kaolack : les Gambiens se détachent du
groupe
21h, le chauffeur s'arrête à Kaolack au
siège de la compagnie de transport Polona. Trois (3) Gambiens quittent
le bus pour continuer leur voyage vers leur pays. Trois valises et deux sacs de
garins yayi zahi (la galère en ville en langue haoussa) sont
enlevés de la soute du bus. L'agent OIM les appelle à
l'écart. Ils sont vite rejoints par les rapatriés
sénégalais pour l'au revoir. L'émotion est grande. L'agent
OIM fait sortir une copie de la note verbale ainsi que la liste qu'il remet
à l'un des rapatriés gambiens avec la consigne suivante
« A chaque poste de contrôle faites sortir vos laissez-passer et
remettez ce papier. Une fois en Gambie il faut passer au bureau de l'OIM »
(Cahier de Terrain, Kaolack, le 8-01-2019).
L'agent local de Polana se présente : «
où sont les passagers ? », « Les voilà.
Ils sont 3, répond l'agent OIM, vous devriez assurez leur transport
jusqu'en Gambie ». (Cahier de Terrain, Kaolack, le 8-01-2019).
225
8.3.1.5.4 Un groupe homogène arrive à
Dakar
Arrivé à la gare de Dakar vers 0h30mn,
fatigué mais heureux, les 16 Sénégalais (photo ci-dessous)
récupèrent leurs bagages.
Photo 30 : Arrivés à Dakar des rapatriés
Sénégalais Crédit photo : B Ayouba Tinni, Dakar, janvier
2018
Pendant ce temps le convoyeur de l'OIM prend contact avec le
commissariat de police de la gare. Il obtient l'autorisation de passer la nuit
avec les migrants derrière le commissariat. Certains se dirigent vers le
lieu indiqué alors que d'autres se promènent dans la gare. Le
convoyeur négocie les nattes de la prière de la compagnie Diallo
voyage pour servir de couchettes au groupe. Le principe est acquis mais il faut
à l'aube les ramener, car les gens doivent prier sur les nattes. Les
migrants sont mécontents de dormir en plein air et ils ont deux nattes
pour 16 personnes. Ils chuchotent qu'ils ne comprennent pas, car les
compatriotes qui les ont devancés ont loué des chambres pour
dormir et le lendemain l'OIM a remboursé.
Le lendemain, les agents de l'OIM-Sénégal
arrivent à la gare. Ils profilent les rapatriés avec des
tablettes sur leur itinéraire, les raisons du retour avant de remettre
à chacun une enveloppe d'une centaine de mille FCFA. La
présidence du Sénégal envoie une équipe pour
recueillir les informations sur les rapatriés notamment leurs
aspirations en matière de travail. Les rapatriés se
séparent ainsi à la gare de Dakar après un périple
depuis Agadez. Ils échangent leurs numéros, des profils Facebook
ou WhatsApp pour rester en contact. Chacun prend son destin en main pour
retourner en famille. Sur leur visage contrastent tristesse et joie. Bien que
la majorité d'entre eux n'habitent pas à Dakar, ils choisissent
de séjourner quelques jours dans la capitale avant de regagner la
famille.
226
|