8.3.1.4 Troisième étape du rapatriement : la
traversée du Mali
8.3.1.4.1 Au poste de police frontalier du Mali :
mêmes pratiques administratives
Arrivé au poste frontalier malien, l'agent de police se
présente au pied du bus pour collecter les cartes. Oumar, l'un des
Maliens candidats au retour volontaire sort et invite le policier à
taxer les passagers au prix-fort, car au Niger on leur a fait payer beaucoup de
« faux frais ». Cela suscite le mécontentement des autres
passagers.
Les militaires nigérians se font enregistrer au poste
de police /service émigration. Ensuite, un appel nominatif des
rapatriés de l'OIM est fait en présence de leur convoyeur au
guichet émigration.
Les autres passagers sont appelés dans un autre
compartiment du poste de police. À la salle d'entrée dans le hall
un agent de police appelle les passagers, puis indique le couloir à
gauche où se trouvent deux agents. Le premier fait l'appel et remet les
cartes au second. À ce niveau 3000 FCFA est exigé aux passagers
sans reçu pour récupérer la carte. À mon
arrivée l'agent de police me demande l'objet de ma visite au Mali :
« un colloque à Bamako », il me laisse passer
après que j'ai négocié de ne pas payer les « faux
frais ».
8.3.1.4.2 La fouille douanière
Au poste de douane, il est demandé aux passagers de
suivre les formalités de contrôle. L'apprenti du bus descend et
ouvre les coffres pour permettre l'accès aux bagages à la douane
et aux passagers.
Les passagers récupèrent leurs bagages pour les
soumettre au contrôle de la douane. Décidé à faire
subir les formalités à tous les passagers, le
délégué des rapatriés maliens tente de faire sortir
des coffres des valises appartenant aux militaires nigérians. Il est
vite arrêté par Aicha, agent de police, qui refuse
catégoriquement que sa valise soit trimbalée. Une querelle
éclate entre les deux. Mais vite le consensus est retrouvé avec
l'intervention des autres passagers. Les bagages des agents de la MINUSMA ne
seront pas transportés au poste de contrôle ; ils
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présentent leur carte et obtiennent que le douanier
parte fouiller les valises dans les coffres du bus.
L'agent OIM se présente aux douaniers pour
négocier le passage. Il obtient la dérogation de contrôle
pour les rapatriés qui finissent par rejoindre le bus stationné
un peu devant. Quant aux autres passagers, chacun a amené ses bagages
sur la table de contrôle pour les fouilles.
Toujours sur la route nous arrivons au poste de la
gendarmerie. L'agent contrôle les cartes au pied du bus et les remet
directement aux scolaires et aux militaires nigérians. L'agent OIM se
déplace au poste pour les formalités des rapatriés. Les
autres passagers doivent payer 1000 FCFA malgré la validité de
leur document d'identité.
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