WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Externalisation des politiques migratoires européennes au Niger: reconfigurations des lieux et des trajectoires des migrants


par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - These de Doctorat  2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.4.4 L'exploitation des mines d'uranium : une source de tension

La région d'Agadez se particularise par la richesse de son sous-sol. En effet, depuis les années 1970 le groupe français Areva exploite à travers ses deux filiales Somaïr et Cominak des mines d'uranium dans le nord du Niger. Pendant des décennies l'uranium a constitué la principale ressource d'exportation du Niger et ses revenus occupent une place de choix dans le budget national. Durant la décennie 1990, ces revenus n'ont cessé de dégringoler avant de reprendre au milieu des années 2000 plaçant de ce fait le Niger au coeur des enjeux énergétiques des grandes puissances.

Au niveau local la population n'ayant pas les qualifications requises est faiblement impliquée dans la gestion stratégique de ces deux entreprises. Les locaux sont recrutés dans les emplois subalternes et doivent faire face à la pollution qui constitue leur quotidien. La société civile locale et nationale s'organise pour défendre les intérêts de la population victime des activités de l'industriel français.

En 2007, dans le cadre de la diversification des partenaires dans l'exploitation de l'uranium, les Chinois s'engagent dans le domaine avec la Société minière d'Azelik (SOMINA) à Ingall où ils exploitent l'uranium. En termes de gestion environnementale et normes sociales, les Chinois ne feront pas mieux que les Français. Travailleurs et populations locales dénoncent régulièrement les conditions d'exploitation de l'uranium dans cette zone « Au nord du Niger, dans la mine d'uranium d'Azelik, les 600 travailleurs nigériens se sont mis en grève illimitée le jeudi 21 mars. Une mine exploitée par la société chinoise China National Nuclear Corporation (CNNC) dont les dirigeants pratiqueraient une double politique de traitement entre salariés

21 https://www.google.com/search?q=rebelllion+MNJ+Niger&rlz=1C1CHZL_frNE722NE722&ei=Xw-

CYe3TEoGVlwSO-oDQDg&oq=rebelllion+MNJ+Niger&gs_lcp=Cgxn

81

chinois -au nombre d'une centaine- et nigériens. Selon Alassane Idrissa, délégué du personnel, un technicien nigérien serait payé 200 000 francs CFA (305 euros) quand son homologue chinois toucherait cinq fois plus. Par ailleurs, les primes de rendement et indemnités en zone désertique ne seraient pas versées ».22 Ces tensions ont toujours été au coeur de l'exploitation de l'uranium avant que la mine ne ferme en 2013 laissant sur le carreau des nombreux travailleurs et sous-traitants.

C'est dans ce contexte que la découverte du gisement d'Immouraren (2ème potentiel plus grande mine d'uranium dans le monde) redonne espoir à tout un peuple frustré et déçu par l'exploitation des mines de Somaïr et Cominak mais aussi mis au chômage par la chute du tourisme conséquence de l'insécurité dans la région. Cette mine a fait l'objet d'importants enjeux entre la France et le Niger qui a fini par octroyer l'exploitation au groupe Areva. Ce dernier sous la pression des autorités a commencé par explorer et débuter un aménagement du site avant de reporter cette exploitation jusqu'après la transition militaire consécutive au coup d'État qui a évincé le Président Tandja du pouvoir. Une nouvelle fois encore des travailleurs et des sous-traitants se retrouvent sur le carreau. Cela ouvre une nouvelle ère de contestation dans cette région contre la filiale Areva.

En décembre 2017, mettant en avant la chute du coût de l'uranium à l'international les filiales du groupe français Areva (Somaïr et Cominak) reviennent à la charge avec un projet de licenciement économique. Là aussi, une nouvelle de plus ce sont les travailleurs locaux et les sous-traitants qui seront concernés. Ainsi, près de 7000 personnes se retrouvent au chômage dans un environnement qui offre peu d'opportunités en termes d'emplois et surtout dans une région où 42% des jeunes actifs vivent dans les grandes agglomérations. Ce qui explique une forte demande en termes d'emploi (PDR, Agadez).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera