La résistance aux antibiotiques, surtout par
production de BLSE est une réalité en Algérie et partout
dans le monde et leur large dissémination risque de compromettre le
traitement des infections courantes dans la communauté comme dans les
hôpitaux.
Actuellement, la diffusion de ces souches
multi-résistantes, d'entérobactéries productrices de BLSE
et de céphalosporinase plasmidique constitue une menace de santé
publique, réduisant de manière importante les alternatives
thérapeutiques pour le traitement des infections
sévères.
Ce travail, réalisé de façon
rétrospective sur une période de quatre ans et quatre mois de
2013 jusqu'au 30/04/2017, a pour objectif de définir le profil
épidémiologique et moléculaire de souches isolées
de patients à titre externe et de patients hospitalisés aux
différents services du CHU de Sétif.
Durant cette période, 2421 souches
d'entérobactéries ont été isolées dont
E. coli est la souche la plus fréquente (n= 1160),
suivie par K. pneumoniae (n=479) et P.mirabilis (n=216). Ces
souches proviennent majoritairement du milieu hospitalier (57.71 %) et semblent
coloniser les adultes plutôt que les enfants où le sexe
féminin représente un facteur de risque.
Le profil de résistance de ces
entérobactéries atteste d'un taux très élevé
de résistance aux bétalactamines. Les valeurs maximales sont
notées pour l'amoxiclline où 98.40% des
souches sont résistantes et les plus faibles
résistances sont notées pour les
carbapénèmes
(l'imipeneme et l'ertapeneme) et la cefoxitine.
Les 56 entérobactéries productrices de BLSE
isolées durant l'année 2017 représentent 35% de la
totalité des entérobactéries isolées pendant cette
période. Elles sont réparties comme suit : 23 E. coli,
22 K. pneumoniae, 4 E. cloacae, 3 M. morganii, 2
S. marcescens, 1 E. aerogenes et 1 C. freundii.
Elles sont plutôt issues d'infections nosocomiales (75%)
que communautaires (25%). Les services les plus concernés sont
l'infectieux et la néphrologie et les prélèvements les
plus incriminés sont les urines et le pus.
Ces souches EBLSE ont des résistances très
élevées (100%) à la majorité des â-lactamines
(AMX, AMP, TIC, C3G, C4G et l'aztréonam).Alors que l'IMP, ERT, MER, AMK
et FOS restent les antibiotiques les plus actifs.
Le profil plasmidique des souches EBLSE confirme qu'elles
peuvent héberger de 1 à 4 types de plasmides.