III- Hypothèses de recherche et hypothèses
de terrain
J'ai choisi de ne pas organiser mon mémoire suivant le
plan 1. Etat de la question et 2. Enquête de terrain. En effet, je trouve
plus pertinent d'élaborer une longue réflexion sur mes
problématiques, où l'état de la question et les
réflexions seront enrichis et illustrés par les résultats
de l'enquête de terrain. Je ne distingue donc pas hypothèses de
recherche et hypothèses de terrain, car les deux types vont être
soumis à la vérification ensemble.
Mes hypothèses de départ sont donc les suivantes
:
§ La multiplicité des productions culturelles
médiévalisantes, en particulier audiovisuelles, témoigne
d'un engouement spectaculaire pour cette époque depuis les 50
dernières années.
§ Bien que les versions du mythe soient multiples, un
processus d'intériorisation a permis au fil du temps de figer une
légende immuable dans l'imaginaire collectif.
§ La transmission du mythe arthurien du XIIe
siècle à nos jours témoigne de la capacité du mythe
à s'actualiser, ces enjeux universels répondant toujours d'une
manière ou d'une autre aux problématiques actuelles.
§ Le médiévalisme permet de pousser
l'imagination d'autant plus loin que la réalité du Moyen Age est
davantage fantasmée que connue. Cela permet ainsi une sorte de
catharsis : on constate que les limites morales en termes de violence
et de sexualité sont pratiquement inexistantes.
§ Le divertissement opère grâce à
une véritable création de l'imaginaire de la part du
réalisateur, qui passe par une esthétique bien définie, un
savant mélange des références ainsi qu'une
nécessaire appropriation du mythe connu.
§ L'engouement pour la série Kaamelott
repose sur une narration particulière, fondée sur un format
accrocheur, qui évolue.
§ La narratologie de Kaamelott, reprend des
symboles visuels, musicaux et langagiers de l'époque
médiévale savamment mêlés au langage
contemporain.
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Les séries permettent au spectateur de s'instruire sur les
mythes médiévaux, et le poussent même à s'y
intéresser de lui-même à fortiori.
§ S'instruire par le divertissement est pertinent. Les
séries sont un outil pédagogique ludique, efficace et accessible
puisqu'il s'adresse à un public populaire.
§ Les séries médiévalisantes mettent
en scène, plus ou moins fidèlement, l'époque
médiévale et ce, malgré les contraintes
d'esthétisme, scénaristiques et de production.
La série Kaamelott a d'exceptionnel qu'elle a su
pousser le spectateur au-delà du divertissement et de l'apprentissage,
forgeant à fortiori une solide communauté de centaines de
milliers de personnes.
Sur les réseaux sociaux, principalement Facebook, les fans
alimentent quotidiennement des pages liées à l'univers
Kaamelott, traduisant un véritable phénomène
social.
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