1.4. Utilisation du ricin a. Utilisation industrielle
Le ricin et plus particulièrement son huile
présente un grand intérêt économique. L'huile du
ricin est largement utilisée comme lubrifiant pour ces
caractéristiques exceptionnelles: sa souplesse, sa bonne
résistance, sa bonne tenue dans une gamme étendue de
température (de -40 °C à +130°C) et sa grande
affinité pour les surfaces métalliques (qualités de
mouillage). En outre, on est arrivé à fabriquer une fibre nylon
qui s'avère un produit incontournable dans le monde entier,
caractérisé par sa forte résistance mécanique et sa
grande souplesse (Polvèche, 1996).
Polvèche (1996) puis Perret (2007)
rapportent l'utilisation de certaines composantes de l'huile du ricin
pour la fabrication des vernis, savons et des peintures. Au Brésil, dans
le domaine énergétique, l'huile du ricin est
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utilisée pour la production de biodiesel. La production
du ricin dans ce pays est de 210 000 tonnes entre 2004 et 2005 (Rousset
et al., 2008).
b. Utilisation médicinale
Le ricin est une plante médicinale qui a
été traditionnellement utilisée dans le traitement de
nombreuses maladies. Ainsi, l'huile du ricin entre dans la composition de
nombreux traitements purgatifs ou laxatifs. En usage externe, elle est
exploitée en cosmétique comme crèmes solaires et
crème antirides. En dermatologie, elle est utilisée pour le soin
des durillons, des kystes et de certaines plaies ouvertes
(Polvèche, 1996). En Inde, les feuilles, les racines et
les graines sont utilisées pour la contraception et l'avortement.
Kirtikar et Basu (1991) ont aussi utilisé les
différentes parties de la plante pour traiter les inflammations et les
maladies du foie.
L'extrait des feuilles mélangé avec du lait et
du sucre est une préparation connue en Inde pour vider l'estomac.
Kota et Manthri (2011) indiquent que les
feuilles du ricin soulagent les maux de tête et le rhumatisme. Le ricin
est traditionnellement utilisé pour d'autres activités
hépato-protectrices (Visen et al., 1992),
diurétique (Nath, 2011) et antibactérienne .
Ainsi, il a été démontré que l'extrait
éthanolique des racines du ricin possèdent une activité
antidiabétique (Poonam et al., 2008). Alors
que l'extrait méthanolique montre une activité anti-inflammatoire
importante contre des inflammations aigues et chroniques chez les rats, cet
extrait a montré également une importante activité
antioxydante en tant que piégeurs et inhibiteur de la peroxydation
lipidique.
De plus, ces dernières années, la recherche a
montré que la ricine, toxine qui caractérise le ricin,
s'avère active contre certaines cellules cancéreuses. Cette
glycoprotéine, largement étudiée, est formée par
deux chaînes polypeptidiques A et B reliées par un pont disulfure.
La chaîne A forme la partie toxique quant à la chaîne B,
elle permet à la toxine de se fixer à la surface d'une cellule en
se liant à une molécule de sucre ou galactose. Ainsi, une fois la
chaîne A entre à l'intérieur de la cellule, elle bloque la
synthèse des protéines ce qui conduit à la mort
cellulaire. Il est à noter que la chaîne A sans la chaîne B
ne peut pas pénétrer à l'intérieur d'une cellule et
la chaîne B sans la chaîne A n'a aucune action toxique d'où
l'importance du pont disulfure (Olsnes et Kozlov, 2001).
Déthiollaz (2003) montre que le
ciblage des tumeurs par la ricine permet de détruire les cellules
cancéreuses sans endommager les cellules saines du patient. Donc il
s'agit d'une véritable " torpille " qui permettrait d'atteindre les
cellules cancéreuses métastasées ou de
pénétrer à l'intérieur des tumeurs solides
inopérables.
c. Effet insecticide
Sharma et al., (1990) ont
montré que le ricin peut être utilisé comme un insecticide
efficace, ainsi l'utilisation du ricin dans la lutte contre les termites
(fourmis blanches) qui endommagent le bois de Mangifera indica (le
manguier) et Pinus longifolia (pin) a été mise en
évidence dans des essais comparatifs
Ainsi les extraits aqueux des feuilles et des graines du ricin
(Ricinus communis) provenant de plusieurs provenances Tunisiennes
présentent des effets toxiques sur les larves de moustiques Culex
pipiens. Les tests de toxicité ont révélé au
bout de 24 heures d'exposition, des taux de mortalités de 100% et des
concentrations létales CL50 très faibles. Donc dans le cadre de
lutte contre les moustiques, ces extraits peuvent être utilisés
comme des biocides naturels (Ghnimi et al., 2014).
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