I.2 PRESENTATION DE L'INSPECTION PRINCIPALE PROVINCIALE
DE SUD-
KIVU3
[13]
I.2.1. APERCU HISTORIQUE DE L'INSPECTION PRINCIPALE
PROVINCIALE
DE L'EPSP/SUD-KIVU3
L'aperçu historique est intimement lié à
l'histoire de l'enseignement au Congo. Ainsi, il serait superflu de vouloir
évoquer uniquement l'histoire de l'inspection sans pour autant parler de
celle de l'enseignement dont émane l'inspection.
L'histoire de l'inspection scolaire de notre pays peut
être ramenée à trois grandes étapes ayant chacune
ses caractéristiques propres :
? La première étape correspond à la
période coloniale
? La deuxième étape couvre l'époque de
l'état indépendant du Congo et
? La troisième étape est la période de
l'accession de notre pays à l'indépendance jusqu'à ces
jours.
? La période précoloniale (1816-1908) E.I.C.
Les institutions scolaires congolaises remontent de la
période coloniale à laquelle se rapporte indéniablement
leur développement spectaculaire. En septembre 1876, lors de la
conférence géographique à Bruxelles, vit la
création de I'A.I.A., qui se proposait d'exploiter l'Afrique centrale et
plus tard, à travers I'A.I.C., Léopold Il parvient à faire
reconnaitre à la conférence de Berlin l'état
indépendant du Congo (E.I.C.).
C'est donc à partir de 1880 qu'étaient mise en
place les premières écoles destinées à recevoir les
enfants congolais, La première école fut construite et
découverte en 1880 par deux missionnaires de la Livingstone ln Land
Mission. Messieurs GUINNESS et CRAVEN à PALABALA dans le bas Congo.
Cette école fonctionnait avec six élèves et posait tout
problème de la finalité de cet enseignement. Le principe qui
présidait à cette organisation scolaire était celui de la
liberté d'enseignement proclamée par l'article 2 de la charte
coloniale qui était la constitution d'outre-mer. Il existait
déjà une certaine forme d'inspection, mais non encore
structurée. Ses activités étaient plutôt sporadiques
liées aux finalités de l'enseignement de cette époque. Les
supérieurs religieux occupaient les différents postes de mission
et contrôlaient entre autre le fonctionnement des écoles. C'est
ainsi que l'inspection des premières écoles entre 1880 et 1890 au
Congo était une inspection de type confessionnel. Elle était
confiée d'une façon informelle aux supérieures des
missions aux supérieurs religieux là où une même
congrégation avait plusieurs postes des missions.
C'est seulement à partir de 1890 que s'ouvrirent les
premières écoles de l'état indépendant du Congo.
Cette inspection n'était pas une activité bien définie,
mais faisait partie d'un ensemble d'activités de contrôle
administratif des différents postes de l'Etat indépendant du
Congo. Il faudrait seulement attendre 1908, dès que le Congo devient
Congo
Jusqu'en 1926, il existait au Congo-belge, un réseau
d'instructions scolaire comprenant essentiellement des écoles dites
officielles créées par le gouvernement colonial, des
écoles
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belge, date à laquelle l'enseignement officiel fut
constitué. Mais auparavant, l'année 1906 fut une année
importante dans les annales de l'enseignement au Congo.
En effet, la convention du 26 Mai 1906, conclue-entre I'E.I.C.
et le Saint-Siège, confit l'enseignement aux missionnaires catholiques
contre 100 à 200 hectares de bonne terre remise gratuitement à
chaque mission en propriété perpétuelle (article n
o1).[2]Dans l'article no 2 de l'ouvrage de l'Inspecteur
BUMATI de cette convention, il est dit ceci : « chaque
établissement de mission s'engage, dans la mesure de ses ressources,
à créer une école où les indigènes recevront
l'éducation. Le programme comportera notamment un enseignement
professionnel pratique de métiers manuels ». Nous remarquons
aisément que durant les 23 années de I'E.I.C., un effort a
été fait, spécialement par les missions pour organiser un
enseignement.
Quant au contrôle des écoles, il était
avant tout sporadique et non organisé. Il était au début
orienté plutôt dans l'orientation confessionnelle et dès la
prise de conscience de la nécessité d'un réel
contrôle exercé par l'autorité civile, il était
purement administratif.
? Période coloniale (1908-1960) Congo-Belge.
Pendant cette période on ne parle pas encore
d'Inspecteur d'enseignement. L'inspection n'est pas encore ressentie comme
nécessité pédagogique mais comme une fonctionnalité
administrative que tout fonctionnaire (non spécialiste de
l'enseignement) doit remplir. Le comité consultatif d'enseignement
créé le 05 Juillet 1909 jouera pratiquement, de 1909 à
1914 le rôle actuel des cellules d'exploitation des rapports eu
égard aux objectifs lui assignés à savoir : « obtenir
des renseignements précis à savoir un avis complet sur les
différents problèmes de l'enseignement ». C'est le
même comité qui lancera en 1912, le premier programme pour
l'enseignement primaire, professionnel et ménager. Bien que la
première guerre mondiale constitue un frein pour le développement
de l'enseignement au Congo-belge, l'inspection générale,
désirée depuis plusieurs années, sera créée
en 1926 à la suite de trois grands événements qui se sont
passé entre 1920 et 1926 et qui sont considérés comme les
actions de la préparation immédiate de la création de
l'inspection générale. Il s'agit :
1. Du rapport de la Phelps STOKES fondation (1921) qui
s'intéressait à l'éducation des noirs grâce à
des fonds laissés par une noire américaine Miss caroline Phelps
STOKES, à sa mort.
2. De la commission Franck en 1922 ayant redéfini les
principes fondamentaux de la politique scolaire du programme de l'enseignement
dans la colonie.
3. De la commission pour l'enseignement et la publication du
projet d'organisation de l'enseignement libre en 1925.
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dites libres et subventionnées fondées par le
gouvernement colonial, des écoles dites libres et subventionnées
fondées par des missions et celles dites non subventionnées sont
celles parmi lesquelles figurent toutes les écoles des missions
étrangères. C'est ainsi que ces écoles subsidiées
relèveront directement du missionnaire inspecteur et des inspecteurs
adjoints désignés par les sociétés des.
La brochure jaune de 1929 viendra ainsi renforcer les
considérations générales de la commission Franck et
renferme celles concernant l'organisation de l'enseignement primaire dite
l'enseignement utilitaire. Avec les dispositions de la reforme
générale de 1948, l'enseignement primaire était de deux
types :
· Degré ordinaire destiné aux
élèves les moins doués
· Degré sélectionné qui rassemble les
petites élites
· Les dispositions de 1952 envisageaient trois reformes
· Sélection des élèves au premier
degré ordinaire
· Sélection des élèves après
les 1 ères et 2èmes années du degré
ordinaire
· Sélection des élèves après
5ème, 6ème et 7ème
préparatoires avant d'être admis à l'école
secondaire.
Avec la laïcisation de l'enseignement congolais de 1954
par la nomination de BUISSERET et la création des écoles dites
Athénées qui comprenaient l'enseignement primaire et secondaire,
ce fut un essor remarquable dans tout le pays. Dès lors, c'est par
l'ordonnance loi no 129/SG du 25 décembre 1926
déterminant les attributions de l'inspecteur général de
l'enseignement créé sur des bases juridiques. Il est donc
établi qu'à partir de l'année 1926-1927, l'inspection
scolaire est organisée à deux instances :
· Les inspecteurs missionnaires s'occupent de l'inspection
de toutes les écoles de leur circonscription ;
· Le service officiel d'inspection comprend un inspecteur
général de siège du gouvernement et des inspecteurs
provinciaux. Ceux-ci reçoivent les rapports des inspecteurs
missionnaires avec lesquels ils restent en contact étroit.
? La période post coloniale (1960 à nos jours).
Après la réforme de 1 à 63 interviendra
la nomination par ordonnance présidentielle du président KASAVUBU
des premiers inspecteurs nationaux de l'enseignement primaire et successivement
en 1974 par l'ordonnance présidentielle, la nomination des inspecteurs
de l'enseignement secondaire2.
2[1] Extrait des archives
[2] Inspecteur MUBATI, l'église, l'Etat est les
problèmes de l'école catholique au Congo (1876-1960). Louvain
1967
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