B : SUGGESTIONS POUR UNE PERFORMANCE OPTIMALE DES BANQUES
AFRICAINES AU CAMEROUN
Les BA exerçant au Cameroun possèdent de
nombreuses capacités et opportunités de croissance qui, si bien
exploitées, leur permettront d'optimiser leur performance non seulement
au niveau national, mais également au niveau régional et
continental. Pour ce faire il faudrait au préalable renouveler le
système bancaire et mettre en place des solutions pour leur permettre
d'exploiter la niche de clientèle des PME.
1 : Renouveler les règles du secteur
bancaire
Face à la fragilité du système bancaire,
la réponse à ce défis n'est pas à rechercher du
côté d'un système bancaire entièrement camerounais,
mais plutôt dans un système financier ouvert et compétitif.
Des banques aux structures capitalistiques diversifiées conserveront un
rôle important qu'elles soient nationales, régionales ou
internationales. La concurrence entendue au sens large, couvrant un vaste champ
de politiques et d'actions est essentielle pour favoriser l'innovation
financière au Cameroun. Cela suppose un système ouvert à
de nouveaux types de fournisseurs de services financiers même si ce sont
des sociétés non financières, comme les opérateurs
de téléphonie mobile. Cela suppose de faibles barrières
à l'entrée pour les nouveaux entrants, mais aussi l'existence
d'une infrastructure adéquate, comme par exemple les registres de
crédit qui permettent aux nouveaux entrants de s'appuyer sur les
informations disponibles. Cela implique aussi un engagement plus actif de
l'État, par exemple en contraignant les banques à adhérer
à une plateforme de paiement partagée ou à transmettre des
informations positives et négatives à des registres du
crédit.
La réglementation et la surveillance des banques
internationales s'avèrent particulièrement importantes. Les
relations entre les autorités de surveillance des pays d'origine et le
superviseur bancaire national doivent être renforcées ;
l'échange d'informations et la répartition des
responsabilités et des obligations sont cruciales,
particulièrement en période de fragilité. Ces interactions
sont fondamentales pour prévenir les difficultés des banques ou,
du
102
moins, pour en réduire l'impact mais aussi pour mettre
en place des mesures incitatives visant à éviter des prises de
risques excessives. L'émergence de banques régionales requiert
aussi une coopération plus étroite entre les autorités de
supervision régionales africaines. L'expérience européenne
récente montre toutefois que les collèges d'autorités de
surveillance et les protocoles d'accord sont des outils de coordination
nécessaires mais insuffisants en cas de difficultés. Les
protocoles d'accord ne sont pas des documents juridiques contraignants, et au
sein d'un collège de superviseurs, la décision finale revient
à l'autorité du pays d'origine. Il est indispensable d'envisager
le scénario le plus défavorable et de s'y préparer par des
plans de résolution des défaillances et de relance avec des
accords ex ante de partage des charges.
Les récentes évolutions du système
bancaire camerounais reflètent le nouvel esprit pionnier des BA.
Au-delà des statistiques qui montrent le développement du
système financier, de nouveaux produits et de nouveaux acteurs voient le
jour dans le pays81. Un nombre grandissant d'entreprises et de
ménages ont accès à des services financiers. Les
activités bancaires transfrontalières se développent et
constituent un élément clé de ce nouveau scénario.
Les BA ont su apporter de l'innovation et de la concurrence au sein du
système financier camerounais.
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