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La question de la performance des banques africaines au Cameroun.


par Jean Pierre Dany Menguele
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master professionnel en relations internationales 2017
  

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 1

PARTIE I : L'INTERNATIONALISATION DE LA PERFORMANCE BANCAIRE 16

CHAPITRE I : CONCEPTS ET DOMAINES DE LA PERFORMANCE BANCAIRE 18

SECTION I : CONCEPTUALISATION PLURIELLE DE LA PERFORMANCE 18

SECTION II : LES DOMAINES DE LA PERFORMANCE BANCAIRE 27

CHAPITRE II : LIENS ENTRE INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE BANCAIRE 42

SECTION I : INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE FINANCIERE 43

SECTION II : INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE NON FINANCIERE 49

PARTIE II : LES BANQUES AFRICAINES DANS LE SYSTEME BANCAIRE CAMEROUNAIS

60

CHAPITRE III : LE SYSTEME BANCAIRE CAMEROUNAIS : EVOLUTION HISTORIQUE ET

CADRE REGLEMENTAIRE 62

SECTION I : HISTORIQUE DU SYSTEME BANCAIRE CAMEROUNAIS 62

SECTION II : LE CADRE REGLEMENTAIRE DE L'ACTIVITE BANCAIRE AU

CAMEROUN 71

CHAPITRE IV : EVALUATION ET APPRECIATION DE LA PERFORMANCE DES BANQUES

AFRICAINES AU CAMEROUN 79
SECTION I : EVALUATION DE LA PERFORMANCE DES BANQUES AFRICAINES AU

CAMEROUN 79
SECTION II : APPRECIATION DE LA PERFORMNCE DES BANQUES AFRICAINES AU

CAMEROUN 95

CONCLUSION GENERALE 105

BIBLIOGRAPHIE 111

TABLE DES MATIERES 116

1

INTRODUCTION GENERALE

2

I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE

Depuis le début des années 2000 l'Afrique subsaharienne se présente sous un nouveau jour : près de 6% de croissance annuelle en moyenne sur la période 2000-2015 et autour de de 5% dans les années à venir1, des progrès en matière de gouvernance et surtout une démographie en plein boom. En 2030, le continent comptera 2 milliards de personnes, deux fois plus qu'en 20002, majoritairement des jeunes avides de travailler et de consommer. « L'opinion publique est passée de l'afro-pessimisme à une vision de l'Afrique comme zone attractive »3, témoigne Henri Claude OYIMA, PDG de BGFI Bank dans les colonnes d'une revue. Le continent devient une nouvelle frontière pour les investisseurs, peut-être la dernière après l'émergence de l'Amérique latine et de l'Asie. Les services financiers auront naturellement un rôle central à jouer dans l'accompagnement de ce développement. Or le chemin est encore long avant que l'Afrique subsaharienne ne dispose d'infrastructures financières à la hauteur des enjeux. Avec seulement un quart de la population ayant accès à un compte bancaire, et une société très attachée au cash, les systèmes bancaires restent sous-développés. Les entreprises, des plus petites aux plus grandes souffrent de cette insuffisante intermédiation bancaire, d'autant plus que les solutions de financement alternatives (bourse, private equity)4 sont encore embryonnaires. Le continent africain ne pourra faire l'économie de colossaux investissements dans les infrastructures (90 milliards d'USD en moyenne par an)5 et pourra de moins en moins compter sur les capitaux venus du Nord.

Face à ces enjeux, les cartes doivent être rebattues. Au lendemain des indépendances, le secteur bancaire africain était essentiellement composé des banques étatiques et de quelques grandes banques issues des anciennes puissances coloniales. Au cours des quarante dernières années, plusieurs mutations majeures ont progressivement transformé les systèmes financiers africains. De nouveaux acteurs ont d'ores et déjà émergé lors de la dernière décennie. C'est le cas des banques des pays émergents, Chine en tête, en particulier en matière de financement

1 Fonds Monétaire International, perspectives économiques régionales, Octobre 2015, pp. 1à 3

2 Fonds Monétaire International, Finance et Développement, Mars 2016, pp. 6 à 11

3 Henri Claude Oyima, Revue Banque, Cahiers de prospectives bancaires et financières, n°314, mai 2013, p. 3

4 Selon le dictionnaire de la communication financière, la bourse est un marché financier où se vendent et s'achètent des instruments financiers (actions, obligations, etc...). C'est l'une des sources de financement de l'économie. Elle permet aux sociétés publiques et privées, aux collectivités locales et à l'Etat de se procurer des fonds pour financer leurs investissements en faisant appel aux épargnants.

-Le « private equity » ou capital-investissement désigne une forme spécifique d'investissement institutionnel dans les entreprises privées avec comme objectif de fiancer leur développement, leur transformation et leur expansion.

5 Banque Mondiale, Financement des projets d'infrastructures en Afrique, Mars 2014

3

des infrastructures et de trade finance (China Exim Bank, China Construction Bank)6. C'est aussi le cas de certains établissements africains qui ont su tirer profit du relatif désengagement des banques occidentales et sortir de leurs frontières pour construire des banques panafricains7 ; Les marocaines Attijariwafa et BMCE, la Sud-africaine Standard Bank, la gabonaise BGFI, la togolaise Ecobank, la nigériane UBA en sont quelques exemples. En 2012, les 200 plus grandes banques africaines représentaient un total de bilan d'environ 1 110 milliards USD et un produit net bancaire (PNB) de 45 milliards d'USD8. Dans cet ensemble l'Afrique du Sud, le Nigéria et l'Afrique du Nord auxquels appartiennent les banques suscités dominent. Le secteur bancaire en Afrique subsaharienne reste toutefois marqué par sa très grande diversité, que l'on considère le degré de concentration des établissements bancaires ou le taux de bancarisation des populations qui s'échelonne à plus de 50% pour l'Afrique du Nord et l'Afrique du Sud à moins de 10% pour l'Afrique francophone9. Les banques commerciales dominent aujourd'hui encore les systèmes financiers d'Afrique subsaharienne.

Les filiales de banques occidentales ont progressivement cédé leur position dominante sans doute de façon définitive à des banques africaines. Les nouveaux leaders peu nombreux sont issus de quelques pays notamment le Maroc et le Nigéria qui affichent les réseaux les plus importants, suivi par l'Afrique du Sud et depuis peu par le Kenya et le Gabon10. Mais cet équilibre est instable car tous ces leaders sont puissants et entreprenants, notamment en raison de la taille qu'ils ont acquise dans leurs pays d'origine. Tous aussi ont les mêmes motivations : parvenir à une expansion géographique maximale, en s'appuyant sur leurs moyens capitalistiques et leur savoir-faire. La quête de nouveaux marchés concerne désormais toute l'Afrique subsaharienne ; l'expansion se fait par le biais, selon les circonstances, du rachat d'une banque existante ou de la création d'une nouvelle entité. De nos jours, les seuls freins à cette politique d'expansion géographique sont les limites financières de certains réseaux ou les difficultés concrètes d'identification des cibles attractives. Pourtant, rares sont les banques africaines qui ont une présence véritablement continentale, c'est-à-dire touchant au moins deux zones linguistiques.

6Banque Africaine de Développement, La chine et l'Afrique : un nouveau partenariat pour le développement ?, 2011, pp. 122-126

7 Groupes panafricains ou groupes bancaires africains (GBA) désignent l'ensemble des établissements de crédit à capitaux africain, ayant leur origine dans un pays africain et dont l'expansion géographique s'effectue dans au moins 2 régions géographiques ou linguistiques du continent

8 Jeune Afrique, spécial finance, hors-série n°31, décembre 2012 pp 25 à 38

9 Paul Derremaux, le renouveau du secteur bancaire en Afrique, in : Secteur privé et développement, n°16, Mai 2013, pp. 2-5

10 Paul Derremaux, Op. Cit., p. 3

4

Dans ce nouvel environnement très compétitif, les acteurs du secteur développent des stratégies analogues visant à capter de nouveaux publics tout en diversifiant leurs opérations. Ils s'appuient sur leurs réseaux d'agences, qui se densifient rapidement assurant de fait l'évolution du niveau général de bancarisation en Afrique. Les produits sont toujours plus nombreux et plus modernes : monétique, banque par internet et ou par téléphone mobile. Elles visent les même cibles, allant du particulier à la grande entreprise, soucieuse de conquérir des parts sur des marchés encore étroits où chaque intervenant est contraint de travailler avec toutes les clientèles. Désormais mieux organisées et plus innovantes, les banques africaines rattrapent leur retard et devancent même leurs homologues du Nord en matière de mobile banking ou de cartes Visa prépayées. L'action des banques centrales tient aussi une place importante dans l'évolution du secteur. Celle-ci a commencé avec la mise en place d'autorités de tutelle indépendantes imposant des règles inspirées des normes bancaires internationales : initiés dès les années 1970 dans les pays anglophones d'Afrique de l'Est, ces structures ont été instaurées en Afrique francophone à la fin des années 1980. L'augmentation massive du capital minimum requis pour l'exercice de la profession constitue une illustration de ce travail de régulation : La brusque exigence du Nigéria en 2005 de fixer ce capital à 200 millions d'USD a divisé par quatre en quelques années le nombre de banques et poussé les survivants au-delà de leurs frontières nationales pour tenter de rentabiliser leurs nouveaux fonds propres.

La portée et le rythme des réformes en Afrique francophone sont bien différents ; les dispositifs de contrôle en place témoignent d'une rigueur et d'un suivi encore insuffisants. Le Cameroun qui fait partie de ce bloc des pays de l'Afrique subsaharienne en est une illustration parfaite. En effet, contrairement aux régions anglophones ou de l'Afrique du nord, le secteur bancaire au Cameroun connait encore de nombreuses entraves. Parmi celles-ci, l'état fonctionnel des institutions en place joue un rôle primordial. Si à ce jour, certaines banques ont allégé les procédures d'ouverture des comptes en s'ouvrant au plus large public et en diversifiant les produits par l'adoption de ceux réservés jadis à la micro finance, il reste que pour beaucoup d'autres, devenir un client relève d'un parcours de combattant. Aussi, des éléments sectorielles tels que les lourdes formalités pour l'ouverture d'un compte, les frais élevés des opérations, les informations de contact indisponibles, etc...A ces pesanteurs, il faut ajouter la sous-capitalisation du secteur financier, une capacité réduite de refinancement auprès du prêteur en dernier ressort qu'est la Banque centrale, des ressources à long terme limitées, une faible collecte d'épargne, une non déductibilité des provisions sur créances douteuse de l'assiette fiscale, un respect aléatoire des normes prudentielle, etc... Ces insuffisances freinent

5

une plus grande extension et une meilleure performance des groupes bancaires africains dans ce pays.

C'est donc dans l'optique de mieux comprendre cette ambivalence dans la réalisation de performance des banques africaines selon les régions géographiques et linguistiques du continent, que nous avons choisi de mener notre étude sur le thème : « La question de la performance des banques africaines au Cameroun »

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