SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
PARTIE I : L'INTERNATIONALISATION DE LA PERFORMANCE BANCAIRE
16
CHAPITRE I : CONCEPTS ET DOMAINES DE LA PERFORMANCE BANCAIRE
18
SECTION I : CONCEPTUALISATION PLURIELLE DE LA PERFORMANCE 18
SECTION II : LES DOMAINES DE LA PERFORMANCE BANCAIRE 27
CHAPITRE II : LIENS ENTRE INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE
BANCAIRE 42
SECTION I : INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE FINANCIERE 43
SECTION II : INTERNATIONALISATION ET PERFORMANCE NON FINANCIERE
49
PARTIE II : LES BANQUES AFRICAINES DANS LE SYSTEME
BANCAIRE CAMEROUNAIS
60
CHAPITRE III : LE SYSTEME BANCAIRE CAMEROUNAIS :
EVOLUTION HISTORIQUE ET
CADRE REGLEMENTAIRE 62
SECTION I : HISTORIQUE DU SYSTEME BANCAIRE CAMEROUNAIS 62
SECTION II : LE CADRE REGLEMENTAIRE DE L'ACTIVITE BANCAIRE AU
CAMEROUN 71
CHAPITRE IV : EVALUATION ET APPRECIATION DE LA
PERFORMANCE DES BANQUES
AFRICAINES AU CAMEROUN 79 SECTION I : EVALUATION DE LA
PERFORMANCE DES BANQUES AFRICAINES AU
CAMEROUN 79 SECTION II : APPRECIATION DE LA PERFORMNCE DES
BANQUES AFRICAINES AU
CAMEROUN 95
CONCLUSION GENERALE 105
BIBLIOGRAPHIE 111
TABLE DES MATIERES 116
1
INTRODUCTION GENERALE
2
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Depuis le début des années 2000 l'Afrique
subsaharienne se présente sous un nouveau jour : près de 6% de
croissance annuelle en moyenne sur la période 2000-2015 et autour de de
5% dans les années à venir1, des progrès en
matière de gouvernance et surtout une démographie en plein boom.
En 2030, le continent comptera 2 milliards de personnes, deux fois plus qu'en
20002, majoritairement des jeunes avides de travailler et de
consommer. « L'opinion publique est passée de l'afro-pessimisme
à une vision de l'Afrique comme zone attractive »3,
témoigne Henri Claude OYIMA, PDG de BGFI Bank dans les colonnes
d'une revue. Le continent devient une nouvelle frontière pour les
investisseurs, peut-être la dernière après
l'émergence de l'Amérique latine et de l'Asie. Les services
financiers auront naturellement un rôle central à jouer dans
l'accompagnement de ce développement. Or le chemin est encore long avant
que l'Afrique subsaharienne ne dispose d'infrastructures financières
à la hauteur des enjeux. Avec seulement un quart de la population ayant
accès à un compte bancaire, et une société
très attachée au cash, les systèmes bancaires restent
sous-développés. Les entreprises, des plus petites aux plus
grandes souffrent de cette insuffisante intermédiation bancaire,
d'autant plus que les solutions de financement alternatives (bourse, private
equity)4 sont encore embryonnaires. Le continent africain ne pourra
faire l'économie de colossaux investissements dans les infrastructures
(90 milliards d'USD en moyenne par an)5 et pourra de moins en moins
compter sur les capitaux venus du Nord.
Face à ces enjeux, les cartes doivent être
rebattues. Au lendemain des indépendances, le secteur bancaire africain
était essentiellement composé des banques étatiques et de
quelques grandes banques issues des anciennes puissances coloniales. Au cours
des quarante dernières années, plusieurs mutations majeures ont
progressivement transformé les systèmes financiers africains. De
nouveaux acteurs ont d'ores et déjà émergé lors de
la dernière décennie. C'est le cas des banques des pays
émergents, Chine en tête, en particulier en matière de
financement
1 Fonds Monétaire International,
perspectives économiques régionales, Octobre 2015, pp.
1à 3
2 Fonds Monétaire International, Finance et
Développement, Mars 2016, pp. 6 à 11
3 Henri Claude Oyima, Revue Banque, Cahiers de
prospectives bancaires et financières, n°314, mai 2013, p.
3
4 Selon le dictionnaire de la communication
financière, la bourse est un marché financier où se
vendent et s'achètent des instruments financiers (actions, obligations,
etc...). C'est l'une des sources de financement de l'économie. Elle
permet aux sociétés publiques et privées, aux
collectivités locales et à l'Etat de se procurer des fonds pour
financer leurs investissements en faisant appel aux épargnants.
-Le « private equity » ou
capital-investissement désigne une forme spécifique
d'investissement institutionnel dans les entreprises privées avec comme
objectif de fiancer leur développement, leur transformation et leur
expansion.
5 Banque Mondiale, Financement des projets
d'infrastructures en Afrique, Mars 2014
3
des infrastructures et de trade finance (China Exim Bank,
China Construction Bank)6. C'est aussi le cas de certains
établissements africains qui ont su tirer profit du relatif
désengagement des banques occidentales et sortir de leurs
frontières pour construire des banques panafricains7 ; Les
marocaines Attijariwafa et BMCE, la Sud-africaine Standard Bank, la gabonaise
BGFI, la togolaise Ecobank, la nigériane UBA en sont quelques exemples.
En 2012, les 200 plus grandes banques africaines représentaient un total
de bilan d'environ 1 110 milliards USD et un produit net bancaire (PNB) de 45
milliards d'USD8. Dans cet ensemble l'Afrique du Sud, le
Nigéria et l'Afrique du Nord auxquels appartiennent les banques
suscités dominent. Le secteur bancaire en Afrique subsaharienne reste
toutefois marqué par sa très grande diversité, que l'on
considère le degré de concentration des établissements
bancaires ou le taux de bancarisation des populations qui s'échelonne
à plus de 50% pour l'Afrique du Nord et l'Afrique du Sud à moins
de 10% pour l'Afrique francophone9. Les banques commerciales
dominent aujourd'hui encore les systèmes financiers d'Afrique
subsaharienne.
Les filiales de banques occidentales ont progressivement
cédé leur position dominante sans doute de façon
définitive à des banques africaines. Les nouveaux leaders peu
nombreux sont issus de quelques pays notamment le Maroc et le Nigéria
qui affichent les réseaux les plus importants, suivi par l'Afrique du
Sud et depuis peu par le Kenya et le Gabon10. Mais cet
équilibre est instable car tous ces leaders sont puissants et
entreprenants, notamment en raison de la taille qu'ils ont acquise dans leurs
pays d'origine. Tous aussi ont les mêmes motivations : parvenir à
une expansion géographique maximale, en s'appuyant sur leurs moyens
capitalistiques et leur savoir-faire. La quête de nouveaux marchés
concerne désormais toute l'Afrique subsaharienne ; l'expansion se fait
par le biais, selon les circonstances, du rachat d'une banque existante ou de
la création d'une nouvelle entité. De nos jours, les seuls freins
à cette politique d'expansion géographique sont les limites
financières de certains réseaux ou les difficultés
concrètes d'identification des cibles attractives. Pourtant, rares sont
les banques africaines qui ont une présence véritablement
continentale, c'est-à-dire touchant au moins deux zones
linguistiques.
6Banque Africaine de Développement, La
chine et l'Afrique : un nouveau partenariat pour le développement ?,
2011, pp. 122-126
7 Groupes panafricains ou groupes bancaires
africains (GBA) désignent l'ensemble des établissements de
crédit à capitaux africain, ayant leur origine dans un pays
africain et dont l'expansion géographique s'effectue dans au moins 2
régions géographiques ou linguistiques du continent
8 Jeune Afrique, spécial finance,
hors-série n°31, décembre 2012 pp 25 à 38
9 Paul Derremaux, le renouveau du secteur
bancaire en Afrique, in : Secteur privé et développement,
n°16, Mai 2013, pp. 2-5
10 Paul Derremaux, Op. Cit., p. 3
4
Dans ce nouvel environnement très compétitif,
les acteurs du secteur développent des stratégies analogues
visant à capter de nouveaux publics tout en diversifiant leurs
opérations. Ils s'appuient sur leurs réseaux d'agences, qui se
densifient rapidement assurant de fait l'évolution du niveau
général de bancarisation en Afrique. Les produits sont toujours
plus nombreux et plus modernes : monétique, banque par internet et ou
par téléphone mobile. Elles visent les même cibles, allant
du particulier à la grande entreprise, soucieuse de conquérir des
parts sur des marchés encore étroits où chaque intervenant
est contraint de travailler avec toutes les clientèles. Désormais
mieux organisées et plus innovantes, les banques africaines rattrapent
leur retard et devancent même leurs homologues du Nord en matière
de mobile banking ou de cartes Visa prépayées. L'action
des banques centrales tient aussi une place importante dans l'évolution
du secteur. Celle-ci a commencé avec la mise en place d'autorités
de tutelle indépendantes imposant des règles inspirées des
normes bancaires internationales : initiés dès les années
1970 dans les pays anglophones d'Afrique de l'Est, ces structures ont
été instaurées en Afrique francophone à la fin des
années 1980. L'augmentation massive du capital minimum requis pour
l'exercice de la profession constitue une illustration de ce travail de
régulation : La brusque exigence du Nigéria en 2005 de fixer ce
capital à 200 millions d'USD a divisé par quatre en quelques
années le nombre de banques et poussé les survivants
au-delà de leurs frontières nationales pour tenter de
rentabiliser leurs nouveaux fonds propres.
La portée et le rythme des réformes en Afrique
francophone sont bien différents ; les dispositifs de contrôle en
place témoignent d'une rigueur et d'un suivi encore insuffisants. Le
Cameroun qui fait partie de ce bloc des pays de l'Afrique subsaharienne en est
une illustration parfaite. En effet, contrairement aux régions
anglophones ou de l'Afrique du nord, le secteur bancaire au Cameroun connait
encore de nombreuses entraves. Parmi celles-ci, l'état fonctionnel des
institutions en place joue un rôle primordial. Si à ce jour,
certaines banques ont allégé les procédures d'ouverture
des comptes en s'ouvrant au plus large public et en diversifiant les produits
par l'adoption de ceux réservés jadis à la micro finance,
il reste que pour beaucoup d'autres, devenir un client relève d'un
parcours de combattant. Aussi, des éléments sectorielles tels que
les lourdes formalités pour l'ouverture d'un compte, les frais
élevés des opérations, les informations de contact
indisponibles, etc...A ces pesanteurs, il faut ajouter la sous-capitalisation
du secteur financier, une capacité réduite de refinancement
auprès du prêteur en dernier ressort qu'est la Banque centrale,
des ressources à long terme limitées, une faible collecte
d'épargne, une non déductibilité des provisions sur
créances douteuse de l'assiette fiscale, un respect aléatoire des
normes prudentielle, etc... Ces insuffisances freinent
5
une plus grande extension et une meilleure performance des
groupes bancaires africains dans ce pays.
C'est donc dans l'optique de mieux comprendre cette
ambivalence dans la réalisation de performance des banques africaines
selon les régions géographiques et linguistiques du continent,
que nous avons choisi de mener notre étude sur le thème :
« La question de la performance des banques africaines au
Cameroun »
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