Patrimoine culturel Bandjoun. Destruction et stratégies de protection (1904-2005).par Jacques Simo Djilo Université de Dschang Cameroun - Master 2 2018 |
V. REVUE DE LA LITTERATUREDans la mise en oeuvre de ce travail, nous avons consulté avec beaucoup d'attention plusieurs écrits. Cers derniers ont alimenté notre réflexion. A titre illustratif nous avons: L'ouvrage de Jean Paul Notué et les autres intitulé Bandjoun, trésors royaux du Cameroun, Bandjoun, tradition dynamique, création et vie catalogue du musée Bandjoun.21(*)Ce livre présente, sauvegarde, interprète, valorise et fait découvrir plus d'une centaine d'objets majeurs et significatifs du patrimoine culturel et artistique de Bandjoun, un des principaux foyers de création et de tradition artistique du Grassland camerounais dont la renommée internationale dans le domaine de l'esthétique et de l'art africain n'est plus à faire. L'auteur, sur la base d'une démanche analytique et descriptive, démontre que les oeuvres des artistes talentueux ont permis non seulement de célébrer le faste de la cour des rois de Bandjoun, la grandeur et le pouvoir de ces monarques, leurs collaborateurs et des sociétés sécrètes, mais aussi de matérialiser les grandes thématiques comme la mort, la vie, l'amour, la victoire, la défaite, la puissance, le prestige et la force occulte. Cet ouvrage nous a été capital notamment dans le cadre de la datation chronologique de certains objets mais surtout leur symbole culturel. Jean Paul Notué, dans son Ouvrage intitulé La place du Kè et du sacré dans les arts de l'Ouest Cameroun, nous plonge dans l'univers du mystère de la spiritualité Bamiléké à travers l'étude de la magie dénommée Kè. Cet ouvrage nous a été d'une aide précieuse car il nous a donné l'opportunité de découvrir toute la symbolique immatérielle de l'Art Bamiléké en général et Bandjoun en particulier.22(*) Watounwa Télesphore et son mémoire « Les institutions politiques de l'Afrique noire précoloniale. Le cas de Bandjoun Ouest-Cameroun ». Dans ce mémoire, l'auteur dans une démarche scientifique, cohérente et logique parvient aux conclusions selon lesquelles le village Bandjoun avant la colonisation avait bâti une brillante organisation politique autour de cette entité appelée Tse a djo (royaume Bandjoun). Ce mémoire dans le cadre de notre travail a servi de référentiel notamment dans la logique relationnelle pouvoir politique et patrimoine culturel.23(*) Le patrimoine culturel africain24(*)est un ouvrage collectif d'environs 400 pages, dans lequel les auteurs abordent le faste patrimonial africain sous divers angles. Plusieurs thématiques y sont développées telles que : patrimoines et musées, le patrimoine bâti, collections africaines hors de l'Afrique, Patrimoine et partenariat, patrimoine et artisanat, patrimoine et développement, patrimoine et nouvelles technologies. Spécifiquement, les auteurs à partir d'une étude singulière de plusieurs régions africaines replacent le patrimoine culturel africain au coeur des débats de destruction et de protection. Chaque thématique est démembrée en sous thèmes. La première thématique par exemple qui traite des patrimoines et musées est démembrée en sous thèmes suivants : Le musée national du Niger, les patrimoines familiaux d'Abomey, les muées archéologiques en Tunisie... Cet ouvrage à joué un rôle fondamental dans notre étude car il a permis de situer théoriquement notre sujet. Tabeko L et Teta I dans un ouvrage collectif intitulé autour du feu : les étapes de la socialisation dans la société Bamiléké25(*), les auteurs usent de l'exemple de Bandjoun pour nous plonger dans l'univers bigarré et inextricable des us et coutumes, des rites initiatiques, des codes de socialisation en pays bamiléké tels que transmis par les sages et les initiés. Ce livre rend accessible et compréhensible les principes qui régissent la formation professionnelle, la conception, le mariage, les rapports genre, la hiérarchie sociale, les étapes de socialisation de la jeune fille et du jeune garçon. Cet ouvrage nous a permis de découvrir la dimension immatérielle du patrimoine Bamiléké en général et particulièrement Bandjoun dans sa diversité et son originalité. Pierre Thoutezo, dans son essai intitulé les royaumes Bamiléké des origines à la mondialisation s'attaque à travers l'étude de quelques cas légendaires à un problème de fond qui gangrène les chefferies et pollue l'atmosphère culturelle. Il s'agit de la crise des successions. Ce livre a été fondamental pour notre travail car il nous a permis de mieux comprendre les racines profondes des crises de succession à la chefferie Bandjoun qui ont débouché sur les incendies. Par ailleurs, l'effort fourni par l'auteur pour retracer la genèse et le processus de consolidation des royaumes bamiléké nous a permis de voir clair dans le cas spécifique du royaume Bandjoun. 26(*) Perrois Louis et Notue Jean Paul dans Légendes : les origines de la chefferie Bandjoun au Cameroun27(*), retracent la genèse de la chefferie Bandjoun depuis son premier fondateur. Dans un style apologique, les auteurs essayent de situer chronologiquement les périodes de chaque souverain Bandjoun en insistant sur les faits majeurs ayant caractérisé le règne de chacun d'eux. L'ouvrage dans le cadre de notre étude nous a orientés pécifiquement sur les périodes de contact de Bandjoun avec l'extérieur et la fondation du royaume. Raymond le Coq dans son ouvrage intitulé les Bamiléké28(*)met en exergue une étude matérielle du patrimoine Bamiléké parmi lesquels le patrimoine Bandjoun. Dans une démarche descriptive, analytique et interprétative il caractérise l'habitat, la sculpture architecturale, le mobilier, la sculpture cultuelle, l'ustensile, la peinture et le glossaire Bamiléké. Ce travail de l'auteur nous a permis d'avoir une vision comparative du patrimoine culturel Bandjoun aux autres des chefferies Bamiléké. Sylvain Djache Nzefa dans les chefferies Bamiléké dans l'enfer du Modernisme, prend appui sur certaines études des cas des chefferies Bamiléké. Ainsi, pour montrer l'impact du modernisme dans le processus de désagrégation des aspects politiques, économiques et socioculturels de la civilisation Bamiléké. Ainsi dans le cadre de notre thématique, cet ouvrage nous a permis de faire un rapprochement entre le modernisme et le patrimoine culturel Bamiléké et spécifiquement le patrimoine Bandjoun29(*). Barbier Jean Claude commet un article intitulé « le peuplement de la partie méridionale du plateau Bamiléké »30(*). Cet article nous a été d'un éclairage capital, notamment en ce qui concerne l'itinéraire de peuplement et de migration des peuples du plateau Bamiléké en général et Bandjoun en particulier. Fokouo Giles Hilaire dans son mémoire de maitrise en sociologie intitulé « La chefferie Bandjoun hier et aujourd'hui : étude sociologique d'une société en mutation », déroule dans une démarche sociologique une étude comparative des caractères sociaux de la chefferie Bandjoun de la période précoloniale, coloniale et post coloniale. Ce mémoire a contribué à la réalisation de notre travail car il nous a donné l'opportunité de comprendre l'influence du modernisme sur le patrimoine culturel immatériel31(*). Au regard de la revue de la littérature ci-dessus, il est manifeste que les auteurs ont abordé le patrimoine dans le sens de l'inventaire, de la description et de la symbolique. Pour le cas spécifique de Bandjoun, certains auteurs comme Notué sont allés plus loin en mettant en relief la nécessité de sauvegarde et les techniques de sauvegarde moderne. Ainsi, l'originalité de notre travail s'opère à deux niveaux. Premièrement aucun auteur n'aborde les stratégies déployées par la chefferie Bandjoun en vue de sauvegarder le patrimoine culturel avant l'arrivée des européens. Deuxièmement, de manière spécifique notre étude tente de mettre en exergue la propre responsabilité des acteurs de la chefferie Bandjoun dans la dégradation de son patrimoine. * 21Notué , J-P., Bandjoun, trésors royaux du Cameroun, Bandjoun, tradition dynamique, création et vie catalogue du musée Bandjoun, Milan, Editions 5 continents, 2005. * 22 Notué, J -P., la place du Kè et du sacré dans les arts de l'Ouest Cameroun, Yaoundé, Mesires ISH-Orstom, 1990. * 23Watounwa, T.,« Les institutions politiques de l'Afrique noire précoloniale. Le cas de Bandjoun Ouest-Cameroun », Mémoire soutenue en vue d'obtention du DIPES II, Université de Yaoundé, 1990- 1991. * 24 Kurhan -Gaultier, C., le patrimoine culturel africain, Paris Maisonneuve et Larose, 2001. * 25 Tabeko, L et Teta I., autour du feu : les étapes de la socialisation dans la société Bamiléké, Yaoundé, Afrolivresque, 1980. * 26 Tchoutezo, P., les royaumes Bamiléké des origines à la mondialisation, Douala, Ymele, 2006. * 27 Perrois , L et Notue, J-P., Légendes : les origines de la chefferie Bandjoun au Cameroun, Yaoundé, institut des sciences humaines, 1984. * 28 Le Coq, R., les Bamiléké, Paris, Présence Africaine, 1953. * 29Djache Nzefa, S., les chefferies Bamiléké dans l'enfer du Modernisme, Paris, Couëron, 1994. * 30 Barbier, J-C., « le peuplement de la partie méridionale du plateau Bamiléké », in contribution de la recherche ethnologique à l'histoire des civilisations du Cameroun, vol II, Paris, Editions CNRS, 1981. * 31 Fokouo, G., « La chefferie Bandjoun hier et aujourd'hui : étude sociologique d'une société en mutation », mémoire de maitrise soutenue en vue d'obtention de la maitrise en sociologie, Université de Yaoundé, 1990-1991. |
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