Patrimoine culturel Bandjoun. Destruction et stratégies de protection (1904-2005).par Jacques Simo Djilo Université de Dschang Cameroun - Master 2 2018 |
X. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHENotre sujet s'inscrit dans la sphère des sujets de type analytique. Il s'agit pour nous de rapprocher trois périodes diamétralement opposées (précoloniale, coloniales et postcoloniales) sur la base de deux critères fondamentaux (destruction et protection du patrimoine culturel). Pour mener à bien notre étude, nous avons fait usage des démarches méthodologiques historiennes classiques à savoir la collecte des données et leur traitement. - La collecte des données Cette première démarche est celle qui nous a permis d'entrer en contact avec nos différentes sources d'information. Pour le faire, nous avons fait recours à la consultation des archives, les entretiens et les enquêtes, visite guidée du musée et l'iconographie. . La consultation des archives Il s'agit des archives de la chefferie Bandjoun et celles de la commune urbaine de Pete Bandjoun. Pour le faire, nous avons opéré un travail critique sur les documents mis à notre disposition. De manière spécifique, nous avons explicité la situation dans laquelle la documentation a été produite ce qui impliquait la reconstitution du contexte de production ; Nous avons interrogé la situation sociale des acteurs, l'histoire et la position des institutions concernées, mais aussi les représentations, les discours qui circulent dans la société Bandjoun... Cette consultation des archives nous a permis d'avoir accès à des informations les plus intimes sur la chefferie Bandjoun. . Consultation des documents écrits Nous avons consulté les ouvrages, les articles, les mémoires et thèses traitant du patrimoine culturel. C'est ainsi que nous avons fréquenté les bibliothèques de l'Université de Yaoundé I plus précisément la bibliothèque centrale, la bibliothèque du cercle d'Histoire et archéologie, la bibliothèque de la FLSH de l'université de Dschang notamment celle du Département d'Histoire et Archéologie, la bibliothèque de l'Alliance franco-Camerounaise de Dschang, la bibliothèque du CIPCRE de Bafoussam, la bibliothèque personnelle de nos encadreurs, et notre modeste bibliothèque. . Les entretiens et les enquêtes de terrain Au regard de la place primordiale qu'occupe l'oralité dans le concert des sources de l'histoire africaine, au regard de l'insuffisance d'une littérature spécifique sur le patrimoine culturel Bandjoun, nous avons fait des multiples déplacements sur le terrain. Ces déplacements nous ont poussé vers les personnes ressources notamment les notables, le guide du musée, les forgerons, les prêtres et prêtresses traditionnelles, les dignitaires et toute autre personne qui était susceptible d'être porteuse d'une information liée à notre thématique. Avec ceux-ci, nous avons passé des entretiens individuels (interview) et des entretiens en groupe. A l'aide d'un magnétophone nous avons enregistré les entretiens passés. Par ailleurs nous avons fait usage d'un guide d'entretien pour réaliser ces enquêtes de terrain. . Visite guidée du Musée de la chefferie Bandjoun et usage de l'iconographie Nous avons dans le cadre de la mutualisation des stratégies d'accès aux informations fait une visite au musée de la chefferie Bandjoun sous la conduite d'Albertin Koupgang le guide du musée. Nous avons procédé à des observations directes doublées d'un entretien avec ce dernier. Cette visite nous a permis de découvrir plusieurs objets du patrimoine matériel Bandjoun mais aussi la dimension spirituelle de certains objets. . L'Iconographie Cette méthode a occupé une place de choix dans notre investigation. A l'aide d'un appareil photo, nous avons photographié plusieurs éléments constitutifs du patrimoine culturel Bandjoun qui s'inscrivent soit dans le cadre de la protection soit dans le cadre de la détérioration. Après avoir réalisé les prises de vues, nous avons opéré un travail d'analyse, de critique suivi d'une description et des commentaires historiques. Les photos des objets artisanaux, des atouts de production artisanales et biens d'autres ont contribué à l'illustration de notre travail. - Le traitement des données Pour avoir un accès objectif et critique aux informations recueillies dans la consultation des ouvrages, articles, mémoires revues et journaux, nous avons procédé par la réalisation des fiches de lecture par la suite, nous y avons appliqué les outils de la critique historique. Pour les sources orales, une fois la collecte effectuée, nous les avons retranscrits avant leur traitement. Nous avons procédé par la suite à la confrontation puis à la critique par analogie à la science historique car comme le souligne Paul Harsin, « Une chose est considérée comme historiquement vraie lorsqu'elle a subi avec succès l'épreuve de la critique historique »46(*). Dans le cadre du traitement des données recueillies à l'issue de la visite du musée royal, nous les avons inventorié et avons utilisé les techniques des spécialistes de la muséologie pour restituer les séquences historiques de la chefferie Bandjoun. Nous avons également fait appel aux sciences connexes telles que la géographie, la biologie végétale, la statistique, la sociologie... A titre illustratif, la géographie nous a permis de présenter le milieu physique Bandjoun comme socle de l'élaboration du patrimoine culturel Bandjoun mais surtout de dresser la carte topographique de la chefferie Bandjoun. La statistique nous a permis de comprendre l'évolution des effectifs de certaines sociétés sécrètes Bandjoun, mais aussi de déterminer les différents pourcentages des réponses rapportées par les questionnaires de recherche. Nous avons emprunté à la muséologie pour inventorier le patrimoine culturel matériel, la sociologie nous a permis d'adresser un questionnaire aux jeunes de la chefferie Bandjoun. * 46 Harsin, P., Comment on écrit l'histoire, Liège, Georges Thone, 1954, p.14. |
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