2.1.4 Le taux de change
Malgré la maîtrise de l'inflation en 2002, la
valeur externe du FC n'a pas suivi le même rythme.
En effet, la BCC n'a pas des moyens nécessaires lui
permettant de stabiliser la parité externe du FC. Cette situation a
été renforcée par le niveau négatif des Avoirs
Extérieurs Nets du pays. La situation ne s'est guère
améliorée ces dernières années comme le laisse
clairement voir les statistiques, entraînant par conséquent une
dépréciation de la monnaie nationale.
Notons par ailleurs que, cette dépréciation de
la monnaie nationale a été moindre par rapport à celle des
années 90.
Tableau 16. L'évolution du taux de change
officiel et parallèle
Années Taux de
change Officiel
|
|
Taux de change parallèle
|
|
Ecart entre le taux parallèle et officiel
en
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
%
|
2002
|
382,14
|
388,89
|
1,8
|
2003
|
372,52
|
372,76
|
0,1
|
2004
|
444,09
|
453,08
|
2
|
2005
|
431,28
|
434,31
|
0,7
|
2006
|
503,43
|
515,93
|
2,5
|
2007
|
502,99
|
504,72
|
0,3
|
2008
|
639,32
|
657,45
|
2,8
|
2009
|
902,66
|
904,6
|
0,2
|
2010
|
907
|
931,67
|
1,8
|
2011
|
918
|
914
|
-4
|
2012
|
918,7
|
923,33
|
0
|
2013
|
919,5
|
938
|
0,1
|
Source : Rapports Annuels BCC de 1980-1999 et condensé
d'informations de 2002-2009
Malgré les multiples efforts engagés par les
autorités monétaires ayant permis d'améliorer la gestion
de la politique monétaire, plusieurs limites perdurent encore sur les
instruments utilisés, ce qui rend fragile les actions de politique
monétaire47.
Notons par ailleurs que, les instruments en soi ne posent pas
problèmes, mais plutôt le cadre dans lequel évoluent ces
instruments qui fait défaut.
En dehors des contraintes citées dans le
troisième chapitre qui continuent à perdurer, nous mentionnons la
dollarisation (Notons toutefois que la dollarisation de facto connue pendant
les années avant 2001, ne constituait pas en soi
47 Notamment l'abandon des instruments directs de la politique
monétaire, adoption du principe de flexibilité et de
positivité du taux d'intérêt du taux d'intérêt
en termes réels, l'élargissement de l'assiette de la
réserve obligatoire aux dépôts en devises,
réglementation de change tant au niveau du compte courant que des
opérations financières et de capital, officialisation de la
circulation concomitante de la monnaie nationale et des devises
étrangères, abandon du régime de change fixe et flottement
de change...
Serge KASEREKA KANYAMA Page 99
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
une contrainte à la politique monétaire, mais
plutôt une conséquence du processus inflationniste connu pendant
la période allant de 1980 à 2001) comme contrainte
supplémentaire de la politique monétaire en RDC pour la
période sous analyse.
En effet, au regard des données nous constatons que la
RDC fait face à un degré très élevé de
dollarisation (voir degré de la dollarisation de l'économie
congolaise). Cette dollarisation n'est pas sans conséquence par rapport
à la politique monétaire de la BCC. La dollarisation
empêche la BCC à avoir un contrôle sur la masse
monétaire, ce qui implique que la BCC pourrait ne pas arriver à
stabiliser le franc congolais et à maitriser l'inflation.
Cette contrainte réside aussi dans le fait qu'elle
introduit notamment par la volatilité du taux de change, une certaine
incertitude et de risque dans les prévisions des agrégats
monétaires. La dollarisation réduit à rien la politique
monétaire ainsi que les sources des revenus de la BCC puisque les
décisions des autorités monétaires nationales seront
subordonnées à celles de la Banque Centrale de la monnaie
étrangère. Donc il serait difficile pour la BCC de
déterminer avec exactitude la masse monétaire en circulation,
d'où le contrôle de la masse monétaire serait dans ce cas
inefficace.
Une autre contrainte tient à ce que la
crédibilité jouant un rôle important dans les politiques de
stabilisation, une cible d'agrégat monétaire ne constitue donc
pas un signal clair permettant de coordonner les anticipations inflationnistes
: des décalages inévitables dans la publication des statistiques
monétaires, des controverses dans l'interprétation des
résultats et la dollarisation limite aussi la capacité
d'intervention de la banque centrale à fournir des liquidités en
devises étrangères qui est limitée par ses réserves
de change.
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