2.2 L'analyse de solde de finances publiques
La gestion des finances publiques a été
satisfaisante, en somme, de 2002 à 2010. La reprise des activités
et le retour de la croissance, au cours de la période 2002 à
2010, ont permis d'élever le niveau des recettes publiques. Son ratio,
qui se situait à 3.73% en 2000, a atteint le niveau de 18.63% en 2009,
puis de 19.34% en 2010. Le recours aux avances de la Banque Centrale pour le
financement du déficit a été sensiblement réduit,
allant jusqu'au remboursement (-0.54% en 2002, -0.88% en 2004). La compression
du crédit à l'Etat a été à la faveur du
crédit aux secteurs privés.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 100
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
Tableau n° 17. Le Solde de finance
publique
Année
|
Besoin de financement
|
Financement monétaire
|
Financement non monétaire
|
2002
|
59,6354844
|
13,5583817
|
1,9205
|
2003
|
-23,6888087
|
6,42796628
|
-36140,1
|
2004
|
47,5142426
|
113,278554
|
-956004
|
2005
|
-99,4699499
|
-30,5905328
|
4,7606
|
2006
|
-50,2622013
|
66,4834515
|
1,9205
|
2007
|
-43,3402255
|
1794181,38
|
2446981,44
|
2008
|
-55,1046424
|
2629786,46
|
3562830,33
|
2009
|
48,9251767
|
4495208,76
|
3623775,58
|
2010
|
161,684785
|
4682219,21
|
5898924,48
|
2011
|
-249,145969
|
3967655,88
|
7343337,43
|
2012
|
469,825841
|
4713804,75
|
7037621,61
|
2013
|
-114,028276
|
4908854,17
|
7694608,66
|
Source : Rapports Annuels BCC de 1980-1999 et condensé
d'informations de 2002-2013
La politique budgétaire a perdu son attrait en tant
qu'instrument de stabilisation de l'ensemble de l'économie, en raison
des doutes quant à la capacité de régler les mesures
budgétaires de façon à atteindre le degré de
stabilisation souhaité et également du fait des
préoccupations relatives aux déficits budgétaires.
La mise en oeuvre du programme intérimaire
renforcé (PIR), programme d'ajustement structurel (PEG48)
ainsi que d'autres programmes politiques ont permis à l'Etat congolais
de restructurer les niveaux des soldes budgétaires qui sont
restés inférieurs à -2.0%. En 2002, 2009 et 2010, le solde
était positif affichant un niveau de 0.92%, 0.65% et 1.54%
respectivement. Ce sont, notamment, ces critères de performance qui ont
conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative en
faveur des Pays Pauvres et Très Endettés [I-PPTE] en 2010.
En effet, après une rupture de la coopération
avec la communauté financière internationale de près d'une
décennie, la RDC a régularisé sa situation en 2001-2002 en
restructurant sa dette extérieure. Ceci a permis le retour de l'aide
publique au développement [APD], le redémarrage du paiement de la
dette extérieure et l'admission à l'I-PPTE. Ce processus devrait,
à terme, déboucher sur l'annulation considérable de la
dette du pays, compte tenu des certains critères, appelés
déclencheurs [lire NSHUE, 2010]. Au vu de la rigueur qui a
caractérisé la gestion des finances publiques en 2009 - les
finances publiques ont présenté un excédent de
82.3milliards de CDF en fin 2009, 150.67 milliards de CDF en mars 2010 contre
2.5 milliards de CDF en mars 2009-, l'année 2010, au mois de juillet, a
vu le
48 Le programme économique du gouvernement, finance par
la Facilite pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(FRPC), est un programme d'ajustement triennal qui a couvert la période
du 1er Avril 2002 au 31 Mars 2005.
Serge KASEREKA KANYAMA Page 101
« Les Déterminants de l'Offre de Monnaie dans
l'Economie Congolaise de 1980 à 2013»
point d'achèvement de l'I-PPTE être atteint. La
dette de la RDC a été allégée de 12.3 milliards
USD. Les conseils d'administration du FMI et de la Banque mondiale ont
estimé que la RDC avait appliqué les mesures politiques requises
pour atteindre le point d'achèvement, un stade auquel
l'allègement de la dette devient irrévocable [NSHUE, 2010].
En 2006 Les dépenses publiques ont fortement
augmenté sous l'effet de politiques de lutter contre la pauvreté,
même si il y a eu certaine stagnation observée en 2011 à la
suite d'une renforcement de la consolidation budgétaire, d'où les
dépenses publiques domestiques en pourcentage du PIB passée de
8.1% en 2006 à 13.2 % en 2011, à 12.1% en 2012 et 12.5% en 2013,
la baisse à près de d'1 du PIB en 2013 est due à la
réduction des dépenses militaires et de sécurité
à la suite de la baisse des tensions à l'est du pays. Les
recettes domestiques ont atteint 13.0% du PIB en 2013 contre 14.9% en 2012.
Il sied a signalé le taux d'exécution du budget
n'était que de 56% en 2013, en légère amélioration
par rapport au 55% Observé en 2012.le taux d'exécution est encore
plus faible pour les secteurs sociaux et d'infrastructures et était de
36% en 2013, contre 34%en 2012 .Bien qu'en amélioration, ce taux reste
modeste face aux grands besoin du pays, et dénote l'insuffisance de
l'espace budgétaire pour faire face aux défis de
développement49.
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