CHAPITREIV : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ET
PERSPECTIVES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE
Les propositions de solutions aux problèmes qui
entravent la production et sa contribution au développement local
passent par une prise de conscience effective de l'existence de ces
problèmes et la mise en oeuvre d'actions hardies visant à les
atténuer.
Il est évident, au regard des difficultés de
production agricole et le niveau dramatiquement bas de l'apport des producteurs
au développement à la base, qu'il faut administrer une bonne
thérapeutique afin de dynamiser la production agricole pour une
contribution plus efficace des producteurs au développement de la
commune.
4.1.
Gestion durable des ressources naturelles
Dans le but d'une gestion durable des ressources naturelles
afin d'assurer la durabilité des activités agricoles, il serait
utile de faire comprendre aux populations de la commune les implications de
leurs actions sur le milieu et de tenir compte des stratégies de
restauration. Le but visé étant un équilibre
agro-sylvo-pastoral, les actions suivantes peuvent être
entreprises : la conservation des sols, l'aménagement des espaces
en fonction de leur capacité de production et la gestion rationnelle du
couvert végétal. Dans ce cas, il faut assurer l'application
effective de l'approche participative à travers l'élaboration et
la mise en oeuvre des plans d'aménagement participatif, marquée
par une responsabilisation accrue des collectivités locales dans la
gestion communautaire des forêts et des ressources naturelles. De
même, il faut restaurer la fertilité des sols par l'utilisation de
techniques culturales plus soucieuses de l'environnement. Il s'agit de
sédentariser et d'intensifier l'agriculture par l'amélioration
des rendements, combiner les deux catégories d'engrais (minéral
et organique). Rendre effectif le traçage des couloirs de transhumance
par les autorités communales pour éviter les conflits entre
producteurs et éleveurs. Sensibiliser les paysans afin qu'un
minimum d'arbres par hectare soit laissé après
défrichement. OEuvrer à l'intégration de la sylviculture,
de l'agriculture et du pastoralisme et sensibilisation en fin une gestion
rationnelle des ressources naturelles par les autorités locales.
4.2.
Diversification et intensification agricoles
La modernisation agricole passe inévitablement par la
diversification des productions et par leur intensification. La diversification
et l'intensification permettent d'accroître, de varier les sources de
recettes fiscales, les ressources d'exportation locales et nationales qui
proviennent actuellement en quasi-totalité de la filière coton.
En effet, la production agricole dans la commune de Banikoara, après
analyse ne se porte pas bien. Certains paysans ont dû changer
d'activité ou ont choisi la voie de l'exode. Ce diagnostic amer de
l'état de la production nécessite des remèdes
appropriés pour donner un souffle nouveau à la production
agricole et valoriser ce qui y est produit. Sur le plan environnemental, la
diversification agricole vise à valoriser au mieux tous les atouts
physiques du milieu en vue de permettre au secteur agricole de contribuer au
développement d'une économie locale diversifiée et
créatrice d'emplois et à l'assurance de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle. La diversification et l'intensification des
productions végétales, animales forestières et même
halieutiques nécessitent un engagement.
Pour la production vivrière, il s'agit de rechercher de
nouvelles variétés de cultures à introduire dans la
commune tout en oeuvrant pour la modernisation de la technique de production
des paysans. Aussi, un accent doit être mis sur l'alphabétisation
des paysans à travers les groupements de producteurs afin qu'ils
puissent s'approprier les notions qui leurs sont enseignées. Par
ailleurs, la promotion des nouvelles filières dans le secteur de
Banikoara intéresse aussi l'arboriculture fruitière.
Aujourd'hui la noix de cajou constitue une filière porteuse, mais
l'urgence pour les paysans d'envisager d'autres cultures pérennes
s'impose. Dans cette perspective, les plantations d'orangers, de manguiers, de
bananiers, de palmiers à huile sélectionnés, sont
envisageables à court et moyen termes surtout dans le cadre du projet
d'installation de l'usine de transformation de jus de fruits au Bénin.
Cette politique de promotion des cultures pérennes est très
pertinente dans la mesure où elle pourrait aider les jeunes paysans
à préparer ou cotiser pour leur retraite. Dans le même
sens, l'aménagement communautaire des nombreux bas-fonds et plaines
inondables peut accroître les activités hydro agricoles telles que
le maraîcher, la culture du riz, la banane qui demeure encore une culture
déficitaire au niveau local. L'Etat, les autorités locales en
collaboration avec les partenaires au développement doivent
élaborer une véritable politique de modernisation agricole en vue
de renforcer les performances notamment en matière de la maîtrise
de l'eau aux fins agropastorale et piscicole dans le secteur de Banikoara.
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