3.6.2.3 Problèmes de
financement de la culture du coton biologique
La culture du coton biologique à Banikoara souffre d'un
véritable manque de financement. Les paysans à eux seules ne
peuvent jamais fournir l'énergie qu'il faut pour atteindre leurs
projections annuelles. En effet, les paysans interviewés dans le cadre
de ce travail reconnaissent n'avoir pas accès aux crédits dans
les institutions étatiques ou autres structures. Ainsi, il n'existe pas,
en dehors de la CLCAM assez de structures pouvant accorder de crédits
aux paysans pour faciliter les activités agricoles. Encore qu'avec la
CLCAM les paysans majoritairement se plaignent des conditions des prêts.
Car pour eux, non seulement les crédits ont un taux
d'intérêt élevé, mais aussi leur duré de
payement est trop court. Ceci est le résultat de la politique de
désengagement de l'Etat du secteur au profit des structures
privées et des organisations paysannes. Les paysans sont ainsi
condamnés pour la majorité qui n'a pas les moyens à
contracter de petits prêts à taux souvent élevé
auprès des particuliers (commerçants, fonctionnaires). Ce
problème se double parfois d'une ignorance ou d'une
incompréhension des mécanismes d'obtention de crédit de
certains agriculteurs.
Mais 54 % des producteurs bio enquêté
reconnaissent que la filière coton bénéficie d'une
attention particulière. Ainsi des facteurs de production tels que
l'engrais, les pesticides, les appareils de traitement et les semences sont
laissés à crédit aux paysans. Le coût de ces
facteurs de production est automatiquement retiré des revenus du paysan
en fin de campagne. Le tableau VII indique l'accès de crédits des
ménages.
Tableau VII : Ménages et
l'accès au crédit
Besoin
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Accès en %
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Type de crédit en %
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Besoin de crédit 73 %
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Accès du crédit 15
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Crédit formel 5
Crédit informel 10
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Non accès 58
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Pasde garantir 42
Intérêt élevé 16
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Non besoin de crédit
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27
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27
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Total
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100
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100
|
Source : Résultats
d'enquête, décembre 2014
L'analyse de ce tableau VII fait ressortir que seulement 15 %
des ménages ont accès aux crédits avec 5 % de
crédit formel et 10 % d'informel au moment où 58 % n'y ont pas
accès car 42 % ne disposent pas de garantie et 16 % estiment que
l'intérêt est élevé. Aussi, 27 % ne font pas recours
aux crédits. De plus, la minorité des paysans qui
bénéficie de prêts n'est pas souvent en mesure de
rembourser. Tout cela dissuade plus d'un des paysans à aller demander
des crédits pour développer leur activité. Ceci constitue
un véritable blocage au développement de la culture du coton
biologique dans le milieu.
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