3.6.1.2. Régression du
couvert végétal
La végétation quant à elle est en
permanente régression. Les systèmes de production traditionnels
dans la commune tels que l'agriculture de subsistance, la chasse, le ramassage
du bois entraînent une dégradation des formations
forestières. Aussi, la commune de Banikoara est particulièrement
affectée par une croissance démographique dont les effets sur
l'environnement se traduisent par une surexploitation
accélérée des ressources en végétation. Plus
de 80 % de la population utilisent les feux de bois pour la cuisine.
Par ailleurs, depuis un certain temps la déforestation
est très accélérée dans la commune et cela à
cause de la production du coton conventionnel. Ce problème ne favorise
pas le développement de la culture biologique dans la commune.
3.6.2.
Contraintes humaines
La production du coton biologique dans la commune de Banikoara
est également confrontée à certaines difficultés
humaines qui entravent la pratique de l'activité.
3.6.2.1. Problème
foncier
L'accès à la terre constitue de nos jours une
contrainte majeure au développement des activités agricoles des
ménages. Malgré la disponibilité des terres cultivables,
la commune de Banikoara est confrontée à de sérieux
conflits fonciers. Ces conflits sont nés des pressions
démographiques. En effet, à partir d'un certain âge chaque
enfant prend sa liberté en demandant sa portion de terre qui jadis
était utilisée par une minorité. Le mode de transmission
des terres par héritage (75 % des superficies cultivables) a conduit
à l'émiettement des champs. Aussi, plusieurs producteurs sont
souvent expropriés de leurs parcelles obtenues verbalement en guise de
don. Le bénéficiaire jouit du droit d'exploitation et la
durée du contrat dépend de la volonté du
propriétaire qui peut à tout moment retirer ses parcelles mises
en valeur. Le bénéficiaire est défendu de tout droit de
plantation arbustive et d'investissements à long terme.
3.6.2.2. Persistance des
techniques culturales traditionnelles
Dans la commune de Banikoara à vocation agricole, le
travail champêtre est en général traditionnel. Ainsi, la
culture du coton biologique souffre d'une faible modernisation. La
quasi-totalité des tâches est effectuée au moyen
d'équipements archaïque tels que la houe, le coupe-coupe, la daba,
ce qui a un impact négatif sur le temps de travail, car les travaux sont
rudes et ne sauraient être supportés pendant longtemps. Ce
caractère traditionnel de la culture du coton biologique augmente le
nombre de jour de travail des paysans. Il constitue de même une source
d'épuisement de l'énergie humaine. La perpétuation de
l'utilisation de l'énergie humaine pour exécuter les tâches
de la culture du coton biologique contribue à la baisse de la
productivité. Ce qui amène un changement d'activité au
niveau de certains producteurs.
En somme, il faut retenir que la persistance des techniques
culturales traditionnelles est un frein pour le développement de la
culture du coton biologique dans la commune Banikoara.
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