Paragraphe II : le problème des droits des
artistes.
On observe des rapports conflictuels se traduisant par une
certaine confusion sur la titularité des droits d'auteur et
d'éventuels risques de revendication ou de retrait des oeuvres par les
artistes.
A) Les confusions sur la titularité des droits
sur les oeuvres.
L'absence de statut des oeuvres à fini par créer
une confusion sur la propriété des droits sur les oeuvres. En
effet, l'Etat croit être titulaire des droits en vertu d'un accord
tacite. Les entretiens réalisés auprès des personnes
ressources confirment cette situation. 37L'Etat en l'absence de
texte pense être propriétaire des oeuvres, car, s'estimant
commanditaire des dites oeuvres, en raison sans doute des différents
investissements consentis par l'Etat sur le site et pour l'organisation des
différents symposiums38. Or, le droit d'auteur nous donne les
conditions de titularité des droits sur les oeuvres littéraires
et artistiques et définit les différents modes d'acquisition,
dont l'analyse nous permet d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'oeuvres
commanditées. En outre, en tant que détenteur des oeuvres, l'Etat
croit disposer d'un droit d'utilisation même en l'absence de stipulation
expresse, bien que le droit d'auteur soit un droit écrit. Cet amalgame
est à l'origine d'un conflit. En effet, les oeuvres du site ont
été retrouvées sur les tickets du parking de
l'aéroport international de Ouagadougou et sur des timbres de la
SONAPOSTE. Les artistes par le biais du BBDA, ont intenté une action en
justice qui s'est soldée par une décision judiciaire en leur
faveur39. L'analyse de ces atteintes permet de déceler
d'éventuels risques de retrait ou de revendication.
B) Les risques de revendication ou retrait des oeuvres
par les artistes.
La titularité du droit d'auteur confère des
prérogatives aux artistes
propriétaires parmi lesquels le droit de
retrait.40 Il s'agit de droits moraux inaliénables et
insaisissables dont jouissent tous les artistes. L'absence de contrat sur la
qualité des parties et de leurs droits sur les oeuvres pourrait avoir
pour conséquence le
37 Entretien réalisé à la DGPC
38 Cf. ANNEXE I
39 Ces atteintes concernaient les oeuvres de Jean-Luc
Bambara et Claude kabre avec pour avocat maitre Frédéric passere
Titinga
40 Art 11 et suivant de la loi 032-99/AN du 22
Décembre 1999 portant protection de la propriété
littéraire et artistique
40
retrait des oeuvres du site d'un moment à l'autre par
un artiste quelconque. Aussi, les artistes étrangers comme nationaux
pourraient réclamer le retrait de leurs oeuvres du site, ou s'opposer
à toute action car n'étant pas liés par aucun contrat. On
observe aussi des conséquences sur le fonctionnement du site.
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