2.2. Importance des caprins
L'importance des caprins en Haïti se révèle
sur le plan numérique et sur le plan socio-économique.
2.2.1. Importance numérique
Sur le plan numérique, des 4 661 448 têtes
d'animaux inventoriés constituant notre cheptel par le recensement
général de l'agriculture, la population caprine représente
à elle seule plus de 44% des quatre (4) espèces en question
(MARDNR, 2012). C'est près de 2 fois de la population bovine, de
même que celle des porcins et de 6 fois de celle des ovins. Ainsi, les
caprins constituent le troupeau numériquement le plus important du pays
et économiquement le plus exploité par les éleveurs et
agro-pasteurs bien qu'ils sont pratiquement délaissés, sans soins
nutritionnels et sanitaires. Selon Bien-Aimé (1998) rapporté par
Chancy (2005), près de 800 000 exploitations haïtiennes
élèvent les ruminants.
2.2.2. Importance socio-économique
Du point de vue socio-économique, cet élevage
représente un atout non négligeable dans le fonctionnement de
l'économie haïtienne générant des revenus tout au
long de la chaine de production. Sur la base des prix pratiqués sur le
marchés actuellement, soit $ 3.80 / lb de viande caprine, le revenu
généré avoisine les 4.95 millions de dollars par an. Il
constitue un moyen d'ascension sociale entraînant très peu de
frais financier le plus souvent consistant à l'achat d'une corde, et par
la taille du troupeau, les pouvoirs détenus par les propriétaires
dépassent le cadre strict de la gestion du troupeau (Lhoste et
al., 1993).
2.3. Logement des caprins en Haïti
L'élevage des caprins se fait de façon quasi
traditionnelle et est assuré par les petits paysans. Les modes de
conduite et les conditions qui prévalent font qu'Haïti ne compte
pas de chèvrerie typiquement. Les animaux sont placés ou s'en
vont sous des arbres pour se protéger contre les chocs thermiques (coups
de soleil) et autres intempéries (vent, pluie), ce
Fouquet NAZAIRE, FAMV/UEH, MFE agronomiques,
Octobre 2017
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qui est insuffisant comme dispositif de protection. Certains
éleveurs possèdent un parc à ciel ouvert pour loger les
animaux le soir après le pâturage journalier dans l'élevage
libre mais rares sont ceux qui disposent d'un parc voire d'un abri confortable
pour les chèvres. Cela demanderait plus de travail pour l'alimentation,
le nettoyage et plus d'investissement. Dans l'élevage à la corde,
pas de parcs. Parfois la chèvre qui vient de mettre bas et son petit
sont gardés à la cuisine durant la nuit. L'absence d'abri ou / et
de parc en grande majorité a des conséquences sur la population
caprine. En effet, des cas d'avortement sont dus à une exposition
prolongée au soleil, les petits peuvent maigrir et mourir à la
suite des pluies de forte intensité et de longue durée. La
prédation par des chiens est fréquemment enregistrée dans
certaines zones (François, 1993).
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