Section 2. Justification de choix du
thème
La bancarisation est l'une des principales
préoccupations de l'UEMOA. Elle occupe donc une place importante dans la
stratégie économique des pays membres.
Malgré les efforts enregistrés ces
dernières années, les regards restent toujours tournés
vers les acteurs du système bancaire. A travers le choix de ce
thème, notre objectif est de contribuer à cette réflexion
et de proposer un plan d'actions pour la bancarisation de l'ensemble des agents
de la fonction publique, afin d'améliorer le niveau de bancarisation du
Burkina Faso.
Section 3. Problématique
La mise en application des textes qui régissent le
secteur bancaire en général et la promotion de la bancarisation
en particulier est très souvent non effective. Comme exemple, nous
pouvons citer la Directive N°08/2002/CM/UEMOA du 19 Septembre 2002 portant
mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation des moyens de
paiement scripturaux. Dans les pays de l'UEMOA comme le Burkina Faso, la
Guinée Bissau, le Mali, le Niger, où le taux de bancarisation est
à un niveau faible, tous les salaires ne sont pas bancarisés et
par ailleurs le règlement des impôts continue de se faire en
monnaie fiduciaire.
Ces cas de figures se retrouvent également au niveau
des salariés de la fonction publique qui disposent de revenus
réguliers mensuels.
Le tableau ci-dessous donne des statistiques sur
l'évolution du nombre de fonctionnaires concernées par le
billetage de 2010 à septembre 2015.
Tableau 1 : Effectif des
fonctionnaires non bancarisés de 2010 2015
Période
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2010
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2011
|
2012
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2013
|
2014
|
2015
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Fonctionnaires non bancarisés
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9504
|
8365
|
8372
|
6768
|
6135
|
6272
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Evolution du nombre de non-bancarisés de 2010 à
septembre 2015
|
34%
|
Evolution de N à N+1
|
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-11,98%
|
0,08%
|
-19,16%
|
-9,35%
|
2,23%
|
Proportion des fonctionnaires non-bancarisés sur
l'effectif global
|
9,45%
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7,76%
|
7,19%
|
5,54%
|
4,65%
|
4,31%
|
Sources : données
collectées auprès de la Direction de la Solde
Le tableau ci-dessus nous indique une baisse globale de 34% du
nombre de fonctionnaires non bancarisés de 2010 à septembre 2015.
Cette situation est appréciable car elle implique que le nombre de
fonctionnaires non bancarisés est en baisse chaque année.
De façon plus spécifique, la période de
2012 à 2013 a connu la plus importante régression du nombre de
fonctionnaires non bancarisés avec (-19,16%) sans doute dû aux
mesures entreprises par l'UEMOA pour l'amélioration du niveau de
bancarisation. Par contre, la tendance entre 2014 et 2015 a connu une hausse de
2,23% probablement dû à l'opération
« billetage » organisé par l'Etat pendant les mois
de mai et juin 2015.
La proportion des non-bancarisés sur l'effectif global
des fonctionnaires a diminué de plus de 50% de 2010 avec 9,45% à
2015 avec 4,31%. Cette évolution est positive, car elle démontre
que le nombre total de fonctionnaires évolue plus vite que le nombre de
fonctionnaires non bancarisés.
Malgré ces évolutions appréciables, le
nombre de fonctionnaires non bancarisés reste toujours
important (6 272 en septembre 2015), pour un pays qui n'a pas encore
atteint les 50% de ses objectifs, en terme de bancarisation. La baisse
tendancielle du nombre de non-bancarisés est appréciable, mais,
le nombre résiduel reste important. Si la tendance des
non-bancarisés devrait suivre son cours, sans aucune action
menée, afin de réduire le nombre de fonctionnaires au billetage,
il faudrait attendre un peu plus de 10 ans pour noter un niveau de
bancarisation de 100 % dans la fonction publique.
La volonté des banques d'acquérir les
fonctionnaires est d'autant plus prononcée que le besoin de ces agents
en services bancaires. En effet, le niveau de revenus des ménages du
Burkina Faso, de façon générale et des salariés de
la fonction publique de façon particulière, ne permet pas de
réaliser facilement des projets d'acquisition d'équipements, des
projets immobiliers et des projets d'investissement sur fonds propre. Il est
donc impératif de trouver les moyens pour satisfaire les deux parties
prenantes et par là, concourir au développement économique
du Burkina Faso.
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