Section II : Les Stratégies d'adaptation
à la crise adoptées par les
ménages
Devant ces chocs, les ménages ne restent pas
indifférents mais cherchent à adopter des stratégies pour
y faire face. On distingue deux types de stratégies :
? des stratégies temporaire ou stratégies
d'adaptation à la crise, qui correspondent à des solutions
passagères, ne permettant pas de résoudre les problèmes de
façon permanente ;
1 Patrick Léon, WFP RANDRIANKOLONA,
2008
76
? des stratégies de détresse, avec des effets
à plus ou moins long terme mais pouvant porter atteinte à la
dignité de l'individu voire même mettre en danger leur vie.
Les stratégies d'adaptation à la crise
rapportées comme les plus utilisées par les ménages
(chaque jour ou souvent) consistent à réduire les coûts
relatifs à l'alimentation, en modifiant soit la quantité soit la
qualité de la consommation. Il s'agit notamment de manger la nourriture
moins cher (cité par 60% des ménages), diminuer la
diversité de la consommation (45%), ou limiter la portion
consommée à chaque repas (32%). La réduction des
dépenses jugées comme non essentielles tels que
l'éducation, la santé, le transport, le loyer, etc., a
été optée par 23% des ménages. Les autres
stratégies, rapportées par des proportions plus faibles des
ménages sont, entre autres, la diminution de nombre de repas par jour
(13%), la restriction de la consommation des adultes pour permettre aux enfants
de manger (13%), l'achat à crédit (9%), la recherche d'autres
alternatives ou l'exercice d'un travail secondaire(9%), l'emprunt de la
nourriture ou compter sur des amis (5%).
Graphique n° X : Les stratégies
d'adaptation à la crise rapportée comme utilisées chaque
jour ou souvent par les ménages
Vendre des
biens(radio,réfrigérateur,télévision )
![](Impacts-socio-economiques-de-la-crise-politique-2009-sur-les-menages-malgaches17.png)
5,4
Emprunt de la nourriture ou compter sur de amis/de famille
![](Impacts-socio-economiques-de-la-crise-politique-2009-sur-les-menages-malgaches18.png)
Acheter d'autre alternatives ou exercer un trvail secondaire
Acheter à credit ou s'endetter Restreindre la cosommation des adultes
Diminuer le nombre de répas par jours Manger plus d'aliment de la rue
Réduire les dépenses non essentielle Limiter la portion
mangée à chaque répas Diminueer la diversité de la
cosommation Manger la nourriture moin chère
![](Impacts-socio-economiques-de-la-crise-politique-2009-sur-les-menages-malgaches19.png)
8,8
9,3
13,1
13,1
17,3
23,3
31,8
45,4
59,6
0 20 40 60 80
![](Impacts-socio-economiques-de-la-crise-politique-2009-sur-les-menages-malgaches20.png)
0,8
Source : Enquête personnelle,
décembre 2013
Les stratégies de détresse sont rarement
utilisées par les ménages. Parmi les stratégies de
détresse, ne plus envoyer un enfant à l'école, cité
par 2,5% des ménages était celle qui a été le plus
utilisée. Les autre stratégies, citées par environ 1% des
ménages sont : manger le reste
77
des autres, envoyer un membre de la famille pour manger chez
un autre membre de la famille, envoyer un membre de la famille vivre
ailleurs.
§.1- L'utilisation des services bancaires et mutuels
d'épargne
Les services bancaires et les mutuels d'épargne sont
mis à la disposition de la population pour des fins diverses :
épargne, transaction, assurance, emprunt, etc. Cette partie
s'intéresse aux comportements des ménages vis-à-vis de ces
services.
Soit 22% ont déclaré avoir un compte au niveau
d'une banque primaire. L'utilisation des services mutuels d'épargne,
quant à elle, concerne 15% des ménages.
La possession d'un compte au niveau d'une banque primaire ou
mutuelle d'épargne est tributaire du niveau de vie des ménages.
Les proportions des ménages qui détiennent un compte bancaire et
ceux qui sont membres d'une mutuelle d'épargne augmentent au fur et
à mesure que le niveau de vie augmente. Les ménages aisés
sont de loin plus nombreux que les ménages à faible revenu
à avoir un compte bancaire (77% contre 0% respectivement). Les
proportions correspondantes varient de 8% à 27% lorsqu'on
considère l'adhésion dans une mutuelle d'épargne.
Concernant l'utilisation des services mis par les banques
à la disposition de leurs clientèles, 14% des ménages
ayant un compte bancaire ont déclaré avoir utilisé les
services d'emprunt au niveau de ces banques, et seuls 7% ont utilisé les
services d'assurance. Au niveau des mutuelles d'épargne, l'emprunt
concerne 16% des ménages. Par contre, aucune utilisation de services
d'assurance n'a été enregistrée. D'une manière
générale, les ménages qui effectuent les emprunts
utilisent l'argent pour faire des constructions individuelles, faire un
investissement en commerce ou immobilier, faire des achats de biens et
services. Les effectifs sont trop faibles pour calculer des pourcentages.
En dehors des emprunts au niveau des banques et des mutuelles
d'épargne, les ménages ont recours à d'autres
personnes/groupes pour avoir des crédits. Comme cela a été
les cas pour le recours des ménages en cas de difficultés, la
famille et les amis restent parmi les plus nombreux à octroyer des
emprunts aux ménages.
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Tableau N VIII: autres types de crédit
(N=330)
Type d'emprunt
|
Effectif total de ménages
|
% de ménages concernés
|
Emprunt aux amis
|
55
|
17
|
Emprunt à la famille
|
207
|
62
|
Emprunt chez les voisins
|
26
|
8,2
|
Emprunt chez les collègues
|
25
|
7,9
|
Autres (membre de l'église, commerçant, avance,
etc.)
|
8
|
2.4
|
Sans réponse
|
9
|
2,5
|
TOTAL
|
330
|
100
|
Source : enquête personnelle,
décembre 2013.
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