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Les nouvelles pratiques du métier de diplomate.

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par Jean Cottin Gelin KOUMA
ENA de Paris - Stage 2014
  

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DEUXIEME PARTIE :

LES NOUVELLES PRATIQUES DU METIER DE DIPLOMATE

PRESENTATION DU CADRE DU STAGE

La fonction diplomatique a évolué dans le temps, dans l'espace, dans les attributions confiées aux diplomates et dans les compétences requises pour exercer ce métier. Il s'agira donc dans cette deuxième partie, de passer en revue les textes fondateurs de la diplomatie moderne, les perspectives d'évolution de la fonction et l'impact de la mondialisation sur le métier.

Le décor de cette deuxième partie a été planté par le Pr. Bertrand BADIE, Enseignant des Sciences politiques à l'Institut d'Etudes Politiques (IEP) de Paris, à travers son exposé portant sur « la diplomatie au XIXème siècle : permanences et nouveaux enjeux ».

Dans son propos liminaire, le Pr. BADIE a d'emblée posé le problème de l'interaction entre le diplomate et les autres acteurs non étatiques pour faire face aux défis de la mondialisation, dans une logique de complémentarité. A cet effet, il est revenu sur la définition du terme « diplomatie » qui doit être retenue par la communauté internationale. Selon lui, la diplomatie est l'art de gérer les séparations telle que définie par le britannique Paul SHARP dans Diplomatic theory. Le travail du diplomate consiste à soigner les séparations, à regarder les différences afin de trouver des solutions atténuantes et non de se plonger dans une tendance actuelle particulièrement périlleuse de la diplomatie, à savoir l'exclusion.

L'intervenant nous a invités à penser les problèmes internationaux dans toute leur complexité, car la divergence des points de vue au sujet de la fin de guerre froide a semblé sonner le glas d'une représentation dominante, c'est-à-dire celle d'un monde bipolaire, pour céder la place à un système international instable, complexe et bien plus difficile à qualifier. L'idée alors d'une domination hégémonique des Etats Unis sur un monde devenu unipolaire est battue en brèche par la mondialisation et l'importance des phénomènes transnationaux. Face à cette situation, les Etats ne sont plus désormais les seuls acteurs influents sur la scène internationale mais cela ne signifie pas que leur rôle dans la conduite de leurs politiques étrangères est marginalisé. L'ordre westphalien marqué par l'établissement des représentations permanentes et la pratique des jeux d'influences par le biais des liens diplomatiques fait face à la montée en puissance de nouveaux acteurs (Organisations Non Gouvernementales (ONG), entreprises, collectivités locales, Organisations Internationales (OI)...), des nouveaux moyens de communication (Internet, visioconférences...), de nouveaux défis qui se posent aujourd'hui à la communauté internationale (prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme, le maintien de la paix et le développement, la protection de l'environnement, la poussée démographique et les phénomènes migratoires, les heurts religieux, la libéralisation des échanges, la question de la réforme du Conseil de Sécurité ,etc.). Ces réflexions qui sont d'actualité, sans remettre totalement en cause le modèle stato-centré, constituent la clef d'une réinvention des politiques étrangères des Etats. Elles (réflexions) les invitent à s'adapter aux « turbulences » (J. Rosenau) qui transforment les relations internationales au jour le jour.

Grosso modo, la diplomatie, selon BADIE, longtemps monopolisée par les diplomates, connaît de profonds bouleversements: extension du champ de son domaine d'action, diversification et multiplication des acteurs du jeu diplomatique, dialectique entre les gouvernements, les entreprises et les médias, dialogue avec la société civile, etc. Ce qui rejoint presque l'idée émise dans La confession d'un vieux diplomate de Le Comte de Saint-Aulaire en 1953, à savoir : « La diplomatie que j'ai connue, la diplomatie des diplomates n'existe plus ». Ce qui suscite une réflexion profonde sur le «métier » de diplomate, ses origines, ses transformations et ses perspectives, ses multiples facettes (en poste au sein de l'administration centrale ou à l'étranger, dans les relations bilatérales, régionales ou multilatérales, dans les différents domaines politique, financier, culturel, commercial), en temps de paix ou de crise, etc.), afin de lui donner les «outils» nécessaires pour exercer pleinement ses fonctions et affronter les défis actuels qui s'imposent à lui.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery