CONCLUSION GENERALE
Cette étude a permis de voir que les variables qui
contribuent le plus à l'inflation en Guinée sont diverses et
expliquées à la lumière des réflexions
théoriques ainsi que des recherches empiriques.
L'examen du degré d'intégration des variables
par le test de racine unitaire de Dickey Fuller Augmenté a permis de
mettre en exergue d'une part la non stationnarité des principales
variables macroéconomiques retenues dans le cas de la présente
étude à l'instar de la plupart des données. D'autre part,
ces tests en différence première ont montré que toutes
les variables sont stationnaires. Ce qui révèle ainsi des
degrés d'intégrations identiques.
L'étude de la cointégration
réalisée à partir de la stationnarité en
différence, a montré sans doute l'existence d'une relation de
causalité entre les différentes variables et a permis d'utiliser
un modèle à correction d'erreur (ECM)
Force est de reconnaitre que le PIB n'a pas un impact
significatif sur l'inflation en Guinée à court terme mais
à long terme, il est très significatif car, une hausse de 1% du
PIB entraîne une baisse de l'inflation de 0.63%. D'où un effet
important de décélération de la dynamique de croissance du
niveau général des prix. Ces résultats montrent ainsi la
primauté des pressions de la production intérieure dans la
génération de l'inflation en Guinée validant ainsi au plan
théorique d'inflation par la demande soutenue par les
néokeynésiens quant à la rigidité de l'offre dans
les pays en développement comme source de l'inflation.
A l'image du PIB, la masse monétaire n'a pas un impact
significatif sur l'inflation à court terme mais à long terme,
elle est significative. Mais cette significativité est un peu
lâche car une augmentation de la masse monétaire M2 de 1%
entraîne un accroissement de l'inflation de 0.16% à long terme.
Ainsi l'origine monétaire peut être admise en conformité
avec les autres études empiriques réalisées sur le cas
guinéen (Bah et Diallo, Blavy, Bah. O, Sylla et al, Touré).
L'appréciation du taux de change par rapport au dollar
joue positivement surl'inflation à court terme comme à long terme
car, une hausse de 1% du taux de change qui correspond à une
dépréciation du taux de change face au dollar entraîne une
augmentation de 0.33% à court terme et 0.22% à long terme.
L'analyse des déterminants de l'inflation en
Guinée montre que la maîtrise du phénomène repose
sur des volets qui dépendent des autorités politiques et des
autorités monétaires. Il s'agit de la masse monétaire, du
PIB mais aussi des volets qui ne dépendent pas des autorités
monétaires, il s'agit dans ce cas du taux de change. Les
résultats indiquent que la gestion rigoureuse de la monnaie que fait la
BCRG est justifiée et doit être maintenue. Le gouvernement a aussi
sa partition à jouer en poursuivant les réformes en profondeur
pour renforcer la croissance économique afin d'une part, d'élever
le niveau de revenu des guinéens et d'autre part, le niveau de
production pour le rapprocher à chaque fois de son niveau naturel.
Toutes choses qui réduiraient le niveau de l'inflation.
Les objectifs de l'étude qui sont la recherche des
déterminants de l'inflation en Guinée sont bien atteints
permettant ainsi de procéder à des recommandations de politique
économique. Cependant l'analyse peut être poursuivie car il est
extrêmement important afin d'interroger les politiques économiques
en matière du niveau général des prix afin de juger leur
optimalité au regard des dits résultats.
En somme, nous devrions souligner que notre étude ne
prétend, en aucun cas, remettre en cause les fondements
théoriques de la macroéconomie, plus particulièrement les
diverses théories traitant la question de l'inflation. Mais, elle se
veut tout simplement une contribution à l'avancement de la recherche des
déterminants de l'inflation dans le contexte des économies
africaines.
|