2.2.5. Le cas de la Guinée
Bah et Diallo(2003) se servant dans un
premier temps d'un modèle à correction d'erreur sur la
période allant de 1994 à 2002, démontrent que le PIB est
sans effet sur l'inflation et que les principales variables agissant sur
l'inflation demeurent la masse monétaire, le taux de change et le taux
d'intérêtcréditeurminimum et une variable exogène
qui capte l'effet de la période de "soudure " sur l'inflation. Ce
pendant l'effet du taux d'intérêt sur l'inflation se limite au
court terme. A long terme cette variable est sans effet sur l'inflation. La
masse monétaire et le taux de change agissent aussi bien à court
terme qu'à long terme sur l'inflation. Toutefois, le déterminant
principal de l'inflation reste le taux de change. En outre la
modélisation VAR conforte le modèle à correction d'erreur
de l'inflation car tous les chocs portant sur les variables explicatives sont
transitoires. D'où le caractère temporaire de leurs effets sur le
taux d'inflation.
Blavy (2004) dans une étude sur la
relation entre la masse monétaire et l'inflation en Guinée
aboutit à une relation significative aussi bien à court terme
qu'à longterme entre la masse monétaire et l'inflation en
Guinée. En particulier pour le court terme, il démontre qu'unchoc
sur le stock de monnaie a un impact haussier sur l'inflation au-delà de
deux ans et sestabilise à un niveau élevé après ce
délai.
Bah(2005), se servant d'un modèle
d'économie ouverte , durant la période 1986-2004 a utilisé
les tests de causalité au sens de Granger, l'analyse de la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision et
l'estimation des fonctions de réponse impulsionnelle ont permis
d'apprécier l'importance de la croissance de la masse monétaire
et de la dépréciation du taux de change comme sources de
l'inflation en Guinée. Les résultats de son analyse ont
montré qu'en Guinée, l'inflation est générée
par l'expansion de la base monétaire et la dépréciation du
taux de change. Toutefois, l'impact de ces deux éléments est plus
accentué sur la composante non alimentaire de l'IPC que sur la
composante alimentaire.
Kaba (2006) a souligné que la
monétisation du déficit budgétaire est responsable
despressions inflationnistes en Guinée. Avec la mauvaise gestion de ses
recettes et dépenses, legouvernement s'est toujours servi de la BCRG
pour financer ses déficits ; en ayant recours à la planche
à billets. Ceci a conduit à des excès de liquidités
et des volumes élevés de masse monétaire incompatibles
avec le taux de croissance économique. L'auteur a noté que pour
réduire la croissance de la masse monétaire, la Guinée a
eu à déprécier sa monnaie avec six changements de signes
monétaires en moins de 50 ans.
Koré Bah (2007) dans son étude
intitulée inflation en guinée : causes, conséquences
et propositions de mesures correctives indique que l'inflation est due
essentiellement à la hausse des prix des produits importés et
à l'accroissement de la masse monétaire entraînant ainsi un
accroissement de la demande face à une offre insuffisante.
Sylla et al (2007) ont fait une analyse sur
la dynamique de l'inflation en Guinée et proposent un modèle de
prévision de l'inflation dans ce pays. Il ressort de cette analyse que
les principaux facteurs influençant l'inflation en Guinée sont
entre autres : la production réelle, la masse monétaire, les
créances nettes sur l'état, les déficits
budgétaires, les taux de change, la vitesse de circulation de la monnaie
et les prix à l'étranger.
Touré(2010) dans son ouvrage
intitulé monnaie, change et inflation en Guinée a utilisé
plusieurs modèles pour expliquer l'inflation en Guinée. Il
ressort de cette analyse que la monnaie de base, le taux de change, le taux
d'intérêt, le PIB ont un rôle important dans l'explication
de l'inflation en Guinée. Mais de l'autre côté les salaires
et impôts n'ont pas d'impact sur l'inflation. A long terme, le
financement monétaire n'est pas neutre dans la formation des tensions
inflationnistes en Guinée.
Conclusion
Cette revue nous a permis de parcourir les pertinents travaux
de recherche produits par d'éminents auteurs et qui nous permettent de
percevoir de façon beaucoup plus large et plus approfondie les
connaissances relatives à notre thème. En conséquence
cette revue nous a permis de penser à priori qu'un choc monétaire
entraine sans cesse une hausse des prix comme le soutiennent les
monétaristes. Par ailleurs il ressort de cette revue sélective
que la masse monétaire M2, le taux de change, le PIB réel, le
taux d'intérêt, le déficit budgétaire, l'inflation
importée, sont significatifs dans l'explication de l'inflation. La revue
de la littérature a montré que plusieurs études sur les
déterminants de l'inflation utilisent l'approche macroéconomique.
Ainsi dans le cadre de cette étude, nous utilisons un modèle
macroéconomique afin d'appréhender les déterminants
à court et long terme de l'inflation en guinée.
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