2.2. Revue empirique
2.2.1 Le cas des pays développés
Jarrett et Selody (1992) ont examiné
la relation entre production et inflation au Canada durant la période
allant de 1963 à 1979. Ils ont conclu à partir de leurs
estimations qu'une diminution de l'inflation de 10 % pourrait provoquer une
augmentation du taux de croissance de 0,3 % de la productivité et de
là, du PIB.
Fischer (1993) utilise 86 pays sur la
période 1961-1988.A travers un modèle de régression avec
données de panel. Il trouve que, la croissance est négativement
associéeà l'inflation, et le canal par lequel cela est possible,
est le suivant : l'inflation réduit la croissance en réduisant
les investissements et la productivité. Fischer explique
néanmoins que, dans certains cas, on peut noter qu'un faible niveau
d'inflation, associé à un bas niveau de déficit, n'est pas
toujours nécessaire pour une croissance élevée. Et de
même, un niveau élevé d'inflation n'est pas compatible avec
une croissance soutenue.
Christoffersen et Doyle(1998), utilisent 22
pays del'Europe du centre et del'ancienne unionsoviétique, sur la
période1990-1997.A travers un modèle de régression
à données depanel.L'une de leurs conclusionsest que : l'inflation
nuit àl'activité économiqueseulement au-dessus d'uncertain
seuil estimé à 13%.
Drukker et al (2005) utilisent 138 pays sur
la période 1950-2000 à travers un modèle de panel à
seuil dynamique. Avec l'ensemble de l'échantillon, ils trouvent un taux
d'inflation optimal de 19,16%, mais pour les pays industrialisés
uniquement, ce taux se situerait entre 2,57% et 12,61%
2.2.2 Le cas des pays en développement
Agenor et Montiel (1996) ont constaté
que le taux de change peut avoir un impact à court terme sur l'inflation
dans les petits pays en développement, mais ouverts. La
dépréciation du taux de change affecte directement les prix (en
unités monétaires intérieures) des produits
échangeables, mais elle peut également affecter indirectement le
niveau général des prix lorsque les décisions liées
à la fixation des prix sont affectées par le coût des
inputs importés. Par ailleurs, lorsque les salaires nominaux sont
implicitement ou explicitement indexés, la dépréciation du
taux de change peut aboutir à des salaires nominaux plus
élevés. De même ils ont également montré
comment les efforts des autorités monétaires visant à
financer les déficits budgétaires par création
monétaire peuvent contribuer à élever les prix et à
effriter les réserves extérieures. Cette situation peut conduire
à la dévaluation lorsque les autorités monétaires
ont un accès limité aux marchés internationaux de
capitaux.
Click (1998) aborde le rôle des
variables budgétaires sur l'inflation dans plus de 78 pays,
principalement en développement, et conclut en faveur de l'absence de
lien significatif entre l'inflation et le déficit budgétaire.
Lougani et Swagel (2001) étudient les
sources de l'inflation dans 53 pays en de développement entre 1964 et
1998. Ils évaluent l'impact sur l'évolution de prix de six
variables, incluant le cours du baril de pétrole brut, les prix des
produits hors-énergie, l'output gap, la croissance de la masse
monétaire, le taux de change nominal et l'inflation anticipée.
Ils constatent que la croissance de la masse monétaire
représentent les deux-tiers de la variabilité de l'inflation tant
a court qu'à moyen et long termes. Les variations de taux de change
induisent entre 7% et 22,3% de la variabilité de l'inflation. Ils
montrent également que les anticipations inflationnistes
déterminent l'évolution des prix, puisque les réalisations
passées d'inflation représentent entre 10% et 20% de l'inflation
observée. En désagrégeant leur modèle, les auteurs
constatent que dans des pays a régime de change fixe, l'inflation a
tendance à avoir une composante inertielle (liée a ses propres
valeurs passées et pouvant traduire les anticipations), tandis que la
masse monétaire et le taux de change jouent un plus grand rôle
dans les pays à régime de change flexible. De même, ils
montrent que les variations du prix du pétrole brut expliquent 3,7% de
la variabilité de l'inflation dans les pays africains, 9,4% pour ceux de
l'Asie et 0,4% pour les Etats d'Amérique latine.
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