2.1.2 L'approche monétariste :
Dans la théorie économique, le courant
monétariste est représenté par Milton Friedman «Prix
Nobel d'économie 1976». Il trouve dans l'intervention de l'Etat la
principale source de l'inflation. Selon Friedman «l'inflation est partout
et toujours un phénomène monétaire». Leur
raisonnement part de l'équation quantitative de la monnaie qui exprime
le lien entre les transactions et la masse monétaire mais
s'éloigne de la démarche dichotomique des quantitativistes
traditionnels (Fisher1911). Cette relation s'exprime de la manière
suivante : MV=PY où M est la quantité de monnaie, V, la vitesse
de la circulation de la monnaie, Y représentant le nombre total des
transactions effectuées au cours d'une période donnée ou
la production au cours d'une période et P, le niveau
général des prix. Les monétaristes supposent que la
vitesse de circulation de la monnaie est constante et que la production
à son tour est déterminée par la capacité
productive de l'économie (facteur de production). Ces différentes
considérations ont plusieurs implications :
- la valeur nominale de la production PY est
déterminée par l'offre de monnaie.
- le niveau des prix P n'est rien d'autre que le rapport entre
la valeur nominale de la production et le niveau général de la
production Y.
Dans ce cas toute variation de prix est le résultat
d'une variation de la masse monétaire autrement dit l'origine de
l'inflation est purement et simplement d'ordre monétaire. De ce point de
vue, la stabilisation de l'inflation est entre les mains des autorités
monétaires qui peuvent décider du niveau général
des prix en jouant sur le taux de croissance de la masse monétaire
à l'aide des instruments de la politique monétaire car c'est
surtout le financement du déficit budgétaire de l'Etat par les
banques qui favorise l'inflation.
C'est pourquoi les théories monétaristes
rejoignent les théories d'inspiration libérale partisane du
«moins d'Etat». Réduire l'inflation dans un tel cas de figure
revient à réduire les besoins de financement de l'Etat donc
à réduire ces dépenses via la réduction de son
périmètre d'activités. Pour ce faire, la cible principale
est le taux d'intérêt qui détermine le coût de la
monnaie et la demande d'encaisses monétaire réelles (Mankiw,
2003). A cet effet, les autorités monétaires peuvent effectuer
des opérations d'open-market (achat et vente des titres
publics) pour atteindre des objectifs de taux d'intérêt à
court terme ou fixer directement le taux d'escompte. Plusieurs études
empiriques effectuées sur cette théorie ont montré avec
exactitude sa véracité.
En effet, l'étude fondatrice menée par Friedman
et Schwartz(1963) sur l'histoire monétaire des Etats unis indique
clairement une corrélation positive entre la croissance de la masse
monétaire et le niveau de l'inflation. Plus tard, d'autres études
empiriques à travers le monde, confirment cette théorie : le
constat est que les pays où les taux de croissance de la monnaie sont
élevés tendent à avoir un taux d'inflation
élevé et les pays à faible croissance monétaire, un
taux d'inflation réduit. Un exemple récent en Afrique est le cas
de l'ex-Zaïre qui a financé son déficit public par la
création monétaire entre 1991 et 1994 entraînant une
hyperinflation de 4500% en 1993 et 9800% en 1994 (Agenor, 2001).
L'inflation étant vue chez les monétaristes
comme un des maux les plus importants de l'économie à cause du
fait qu'il perturbe les anticipations des agents économiques, il faut
donc la combattre de façon vigoureuse avec une limitation de
l'évolution de la masse monétaire correspondant à celui de
l'augmentation des biens et services.
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