Chapitre 2: Aperçu des pratiques culturales et
utilisations du soja
2.1. Rotation
Le soja est souvent cultivé en rotation avec des
plantes comme le blé, les céréales et les haricots secs
qui bénéficient de l'azote fixé par la légumineuse.
Ces rotations réduisent également l'incidence des ravageurs et
des maladies, et améliorent l'état physique et chimique du sol.
Une culture de soja mobilise environ 300 kg d'azote par hectare dont environ 40
% est restitué au sol à la récolte (Colomb et
al., 2009). Une partie de cet azote est alors disponible pour la
culture suivante. D'après les études menées depuis
plusieurs années par le CETIOM sur différents sites, la dose
optimale d'azote à apporter sur un maïs derrière un soja est
inférieure de 30 à 50 unités par rapport à une
monoculture de maïs (Raimbault, 2002).
2.2. Préparation du sol et semis
Les pratiques traditionnelles de préparation du sol
utilisées pour le maïs et d'autres cultures conviennent
également pour la production de soja. Le soja s'accommode
également d'un labour minimum et de l'absence de labour (zero-tillage).
Dans les petites exploitations, la préparation des champs se
réalise presque uniquement par la force humaine et animale. La
végétation est coupée et brûlée, après
quoi des buttes ou des billons sont faits en enfouissant les débris de
plantes et les adventices là où des problèmes de drainage
sont envisagés (Doorenbos et Kassam, 1987).
Les semis se font de préférence à une
profondeur de 2,5 à 5 cm selon la texture du sol suite au choix des
cultivars, tout en tenant compte des conditions climatiques et du niveau de
gestion. Une densité de semis de 80 à 120 kg/ha est
recommandée selon la taille et la capacité germinative des
semences (Javaheri et Baudoin, 2001). Le traitement préventif des
semences contre les ravageurs et les maladies transmis par le sol peut
améliorer la germination et la levée. Cependant, certains
traitements comme le mélange captane- malathion peuvent avoir un effet
défavorable sur l'efficacité de l'inoculum (Raimbault, 2002).
L'espacement des plantes dépend du génotype, de
la culture intercalaire et des pratiques de culture. En culture pure,
l'espacement des lignes varie de 25cm à 90 cm. La meilleure combinaison
d'espacement des lignes et de peuplement des plantes est celle qui, assure une
interception de 95% du rayonnement à activité de
photosynthèse au début du stade de remplissage des gousses; ceci
exige que les plants forment un couvert dense (Calu, 2004)). Les peuplements
denses de plantes augmentent le rendement des cultivars de petite taille
à
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Etat de l'art-Chapitre 2. Aperçu des pratiques culturales
et utilisations du soja
maturité précoce, car ils hâtent la
fermeture du couvert et assurent une meilleure interception de la
lumière. Par contre, les rendements de cultivars à
maturité tardive sont souvent moins élevés avec une telle
densité de peuplement en raison de la verse. Les faibles espacements
entre lignes (<60 cm) favorisent des rendements plus importants, mais
exigent un désherbage chimique efficace pour la production à
grande échelle. Les larges espacements entre lignes (>75 cm)
permettent un désherbage mécanisé, mais les gousses ont
tendance à se former près du sol. L'espacement dans la ligne doit
être prévu de manière à obtenir un peuplement de 35
à 40 plants/m2 (Javaheri et Baudoin, 2001). La culture en
poquet est pratiquée dans certains systèmes à petite
échelle; 5 à 10 semences sont placées dans des poquets
espacés de 15 à 25 cm. Les dates de semis optimales sont celles
qui produisent une levée rapide et fournissent la période
végétative la plus longue pour les cultivars. Il est
généralement déconseillé de semer dans un sol sec,
même si les semences de haute qualité peuvent conserver leur
viabilité dans ces conditions pendant 10 jours (Doorenbos et Kassam,
1987).
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