PREMIèRE PARTIE: SyNThèSE
BIBlIOGRAPhIQUE
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Etat de l'art-Chapitre 1. Biologie et écologie du
Glycine max (L.) Merr
Chapitre 1: Biologie et écologie du Glycine
max (L.) Merr.
1.1. Origine de l'espèce et expansion
Le soja est souvent considéré comme l'une des
plus anciennes plantes cultivées. Il est originaire du nord et du centre
de la Chine (Javaheri et Baudoin, 2001). La première mention de la
plante provient d'une série de livres décrivant les plantes de
Chine, le Pen Ts'ao Kong Mu, écrit par l'empereur Sheng Nung en 2838 av.
J.-C. Certains indices historiques et géographiques permettent de
supposer que la plante a été mise en culture pour la
première fois dans la moitié Est de la Chine, entre les
XVIIe et XIe siècles av. J.-C. (Hymowitz et
Newell, 1981). Le soja a été introduit en 1765 aux Etats-Unis, en
Europe autour de 1790 et en 1893 au Canada, où il a d'abord
été cultivé en Ontario, comme fourrage (Hymowitz et
Harlan, 1983). En Afrique, le soja a été introduit au
début du 19è siècle où il a d'abord
été cultivé en Algérie. Des rapports indiquent que
la plante a ensuite été cultivée depuis le début du
20è siècle au Nigéria, en Ouganda, en
République Démocratique du Congo (ex Congo-Kinshasa) et au
Zimbabwé. Aux Etats-Unis, la production a connu une progression sensible
durant la seconde guerre mondiale afin de répondre à une demande
accrue en huiles végétales. Depuis les années 1970, la
production s'est étendue dans les régions tropicales, y compris
en Afrique tropicale.
1.2. Origine taxonomique de l'espèce
Le Glycine max (G. max) appartient au
sous-genre Soja, qui comprend également le G. soja et le G.
gracilis. Le G. soja est un soja sauvage poussant dans les
champs, les haies, les bords de route et les rives de cours d'eau, dans de
nombreux pays d'Asie. Le G. gracilis est considéré comme
une forme de G. soja semi-sauvage ou se comportant en mauvaise herbe.
Il possède certains caractères phénotypiques
intermédiaires entre ceux du G. max et du G. soja. Le
G. gracilis constitue peut-être une étape de la
différentiation du G. max à partir du G. soja
(Fekuda, 1933). Il pourrait aussi être le résultat d'une
hybridation entre ces deux espèces.
1.3. Description générale
1.3.1. Morphologie
Le Glycine max (G. max), ou soja
cultivé, appartient à la famille des Légumineuses,
à la sous-famille des Papilionacées, à la tribu des
Phaséolées, au genre Glycine et au sous-genre Soja. Il s'agit
d'une espèce tétraploïde diploïdisée (2n=40). La
plante est annuelle, herbacée, dressée, et peut atteindre une
hauteur de 1,5 m. Il existe des cultivars de soja à croissance
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Etat de l'art-Chapitre 1. Biologie et écologie du
Glycine max (L.) Merr
indéterminée, à croissance
déterminée et à croissance semi-déterminée.
Chez les génotypes à croissance déterminée,
l'activité végétative des bourgeons apicaux cesse
dès que ceux-ci se transforment en inflorescence terminale ou axillaire.
Chez les génotypes à croissance indéterminée,
l'activité végétative se poursuit pendant la floraison.
Enfin, chez les génotypes à croissance
semi-déterminée, la croissance est essentiellement
indéterminée, mais l'activité végétative
cesse brusquement après la floraison (Javaheri et Baudoin, 2001).
Les premières feuilles sont simples, opposées et
ovées, tandis que les suivantes sont trifoliolées et
alternées; la plante possède en outre parfois des feuilles
présentant plus de trois folioles (Tenuta, 2002).
Le système racinaire, à nodosités, est
formé d'une racine pivotante où prend naissance un système
de racines latérales. La plupart du système racinaire
latéral explore la couche des 15 à 20 cm supérieurs du sol
(Javaheri et Baudoin, 2001). Le système racinaire poursuit son
développement pendant la plus grande partie du cycle de vie du soja et
reste fonctionnel jusqu'à ce que la plante approche de la
maturité physiologique.
Le soja est généralement pubescent. Chez la
plupart des cultivars, la plante est couverte de fins trichomes variables du
point de vue de la disposition (dressés, apprimés,
crépus), de la densité (denses, clairsemés) et de la
teinte (jaune, gris, argenté), mais il existe aussi des
variétés glabres. La fleur, de type papilionacé,
possède un calice tubulaire de cinq sépales, une corolle de cinq
pétales (l'étendard, les ailes et les deux pétales formant
la carène), un carpelle unique ainsi que dix étamines, dont neuf
sont soudées et une dixième, la postérieure, est libre.
Les étamines forment d'abord un anneau à la base du stigmate,
puis s'allongent un jour avant la pollinisation et forment alors un anneau
autour du stigmate. Le stigmate commence à être réceptif
environ 24 heures avant l'anthèse et le demeure pendant 48 heures
après l'anthèse (Javaheri et Baudoin, 2001). Les anthères
mûrissent dans le bourgeon et pollinisent directement le stigmate de leur
propre fleur. Le taux d'autogamie est donc élevé, et la
pollinisation croisée se produit dans moins de 1% des cas. Chez certains
cultivars, 80% des fleurs avortent (Piper et Boote, 1999).
Le fruit est une gousse velue, droite ou
légèrement courbée, d'une longueur de deux à sept
centimètres; elle est formée par les deux moitiés du
carpelle, soudées le long de leurs bords dorsal et ventral. La graine
est généralement ovale, mais peut varier, selon les cultivars, de
presque sphérique à allongée et aplatie. Le même
plant de soja peut produire jusqu'à 400 gousses, à raison de deux
à vingt par noeud. Chaque gousse renferme une à quatre graines
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Glycine max (L.) Merr
(Wilcox et Shibles, 2001). Ni la gousse, ni les graines, ne
possèdent de caractères morphologiques favorisant leur transport
par les animaux.
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