Conclusion partielle
L'analyse des résultats humidimétriques et
tensiométriques (humidité, stock d'eau, charges hydrauliques et
gradients de charges) à différentes profondeurs et dans le temps,
indique nettement que les plantes de soja dans les parcelles non
irriguées ont traversé des périodes de stress hydrique
pendant les stades végétatif et de floraison. Au cours de ces
périodes il y a en moyenne une baisse du stock d'eau d'environ 60% de la
réserve facilement utilisable du sol dans la zone racinaire. Toutefois,
les pluies enregistrées vers la fin de la période de floraison et
le début de la formation et de remplissage des gousses ont limité
les conséquences qu'engendreraient les périodes
antérieures de sécheresse sur les rendements. Pour ce qui est des
parcelles irriguées, les plantes ont bénéficié de
conditions d'humidité optimale pour leur développement puisque
durant tout le cycle cultural, les gradients de charge sont restés en
général négatifs ou nuls et que l'eau disponible dans la
zone racinaire n'a pas baissé en deçà de 50% de la
réserve facilement utilisable. En outre, aucune saturation des profils
n'a été observée. Ce qui témoigne d'une bonne
conduite de l'irrigation dans ces parcelles et d'un bon drainage du sol.
Cependant, l'étude du bilan hydrique permettra de
vérifier si le prélèvement de l'eau par les racines dans
les seuls premiers centimètres (20-30 cm) a été suffisant
pour permettre une bonne alimentation des plantes de soja.
6.3. Evaluation du bilan hydrique
Les données humidimétriques
réalisées au cours de la période d'étude permettent
d'évaluer le bilan hydrique des deux groupes de parcelles
(irriguées et non irriguées). Le suivi qualitatif du
développement racinaire a montré que la profondeur
colonisée par les racines quel que soit le traitement varie entre 17,6
cm et 29,8 cm entre le stade de développement végétatif et
le stade de formation et de remplissage des gousses. Le suivi a
révélé en outre un faible développement racinaire
concentré dans les 25 premiers centimètres du sol dans les
parcelles irriguées alors que les racines des plantes des parcelles non
irriguées vont jusqu'environ 30 cm de profondeur pour pouvoir satisfaire
les besoins en eau des plantes. La plupart des racines d'alimentation
(ramifiées et absorbantes) du soja sont en général
concentrées dans les 25 à 27 premiers centimètres du sol
et s'étalent dans les interlignes. Ces résultats corroborent ceux
de Javaheri et Baudoin (2001) qui ont trouvé que la profondeur
explorée par la plupart
52
Résultats et Discussion- Chapitre 6. Les Transferts
Hydriques
des racines du soja dans les conditions de croissance
favorable se trouve dans la couche des 20 cm supérieurs du sol. Ainsi,
pour estimer le bilan hydrique la profondeur de 30 cm a été
retenue du fait que les racines ne dépassent guère cette
profondeur.
L'objectif est de déterminer les consommations en eau
des plants de soja; donc l'évapotranspiration réelle (ETR). Pour
se faire, les ETR ont été estimées à l'aide de la
méthode proposée par Rijtema et Aboukhaled (1975) cités
par Doorenbos et Kassam (1987), précédemment décrite dans
le chapitre matériel et méthodes.
6.3.1 Consommation d'eau à différents stades
de développement du soja dans les parcelles non irriguées.
Le Tableau 7 montre les résultats des
consommations en eau du soja tout au long de son cycle de développement
dans les parcelles non irriguées.
Tableau 7 : Estimation de la consommation en eau
du soja suivant les différentes phases.
|
ETP
|
Kc
|
ETM
|
ETM/j
|
p
|
RUD
|
pRUD
|
t'
|
t1
|
t2
|
ETR
|
ETR/j
|
ETR
|
Phases
|
(mm)
|
|
(mm)
|
(mm/j)
|
|
(mm)
|
(mm)
|
(jours)
|
(jours)
|
(jours)
|
(mm)
|
(mm/j)
|
ETM
|
SI
|
87,1
|
0,35
|
30,5
|
1,52
|
0,88
|
23
|
20,24
|
13
|
20
|
0
|
30,5
|
1,52
|
1
|
SV
|
140,9
|
0,75
|
105,68
|
3,3
|
0,77
|
23
|
17,71
|
5
|
28
|
4
|
102,9
|
3,22
|
0,98
|
SIN
|
224,8
|
1,08
|
242,78
|
5,4
|
0,58
|
23
|
13,34
|
2
|
10
|
35
|
77
|
1,71
|
0,32
|
SMS
|
88,1
|
0,75
|
66,08
|
3,3
|
0,77
|
23
|
17,71
|
5
|
2
|
18
|
17,2
|
0,86
|
0,26
|
NB : SI = Stade
initial ; SV= Stade végétatif ; SIN
= Stade intermédiaire ; SMS = stade de
Mûrissement et de séchage ; kc = coefficient
cultural ; p = fraction de tarissement de l'eau quand
ETR= ETM ; pRUD = fraction
de la réserve utile épuisée ; ETP =
évapotranspiration potentielle.
t'= nombre de jours pendant lesquels ETR = ETM traduisant
l'intervalle d'irrigation ;
t1 = nombre de jours de la phase pour lesquels ETR = ETM ;
t2 = nombre de jours de la phase pour lesquels ETR = ETM.
L'analyse de ce tableau montre que les consommations en eau du
soja ont été de 102,9 mm au cours du stade
végétatif contre seulement 77 mm lors du stade le plus sensible
du soja à savoir la phase de floraison et de formation du fruit. En
outre, les résultats de ETR/ETM montre qu'en régime pluvial les
besoins des plantes ont été satisfaits jusqu'à 98% au
cours du stade végétatif contre seulement 32% et 26%
respectivement au cours des stades intermédiaire et final traduisant
ainsi un déficit plus prononcé durant ces deux derniers stades de
développement du soja. En effet, durant tout le cycle cultural, c'est le
stade végétatif qui a été le plus arrosé par
la pluie (110,5 mm). Le déficit hydrique observé durant les
stades de floraison et de remplissage des gousses vient confirmer celui obtenu
lors des analyses humidimétriques et tensiométriques. Ces
résultats de consommation en eau obtenus sont inférieurs aux
consommations préconisées par la FAO (1987) suivant le climat et
la longueur
53
Résultats et Discussion- Chapitre 6. Les Transferts
Hydriques
de la période végétative. En effet, la
consommation en eau pour une production maximum varie de 4,5 à 7 mm/j
pour un soja de 100 jours et de 3,5 à 5,4 mm/j pour un soja de 130
jours.
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