Le pluralisme politique, une menace pour la démocratie en RDC.( Télécharger le fichier original )par Joel Muntu Université catholique du Congo (UCC) - gradué en droit public 2014 |
SECTION.1. DEVIATION SUR LE PLAN POLITIQUEPour répondre aux exigences démocratiques dans le système pluraliste, il doit avoir une existence d'une opposition stable et d'associer des partisans à la gestion du parti. En RDC ces deux aspects sont sont souvent négligés. Comme nous le remarquerons dans les lignes qui suivent. A. L'inexistence de l'oppositionG. BURDEAU a écrit : « l'existence d'une opposition libre, agissant est aujourd'hui tenue pour le critérium d'une démocratie vitale » il est appuyé par M Duverger qui écrit à cet effet que « le critère fondamental de la démocratie libérale se trouve dans la reconnaissance de l'opposition ...78(*) Elle joue plusieurs fonctions : d'abord elle constitue un contre pouvoir, ensuite elle présente une possibilité d'une alternance politique enfin elle permet aussi de renouveler le personnel politique. L'opposition joue un rôle très important dans une démocratie. C'est pour cela en RDC elle est regie par une disposition particuliere qui est, la loi n°07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'opposition à son Article 2 qui stipule : « qu'il faut entendre par une opposition politique les partis politiques ou les regroupements des partis politiques qui ne participent pas à l'exécutif et/ou ne soutiennent pas son programme d'action aux niveaux national, provincial, urbain, municipal et local »79(*). Pour peu que l'on observe notre opposition, on se rend vite compte que là aussi, comme dans les sphères du pouvoir, le combat républicain et démocratique n'est, dans bien de cas, que de façade. Les opposants les plus farouches le jour s'associent au pouvoir la nuit pour des intérêts personnels. La duplicité, la tartuferie, le mensonge, la suspicion facile, etc. sont, dans ces milieux aussi, règles de jeu politique80(*). Quand on ne soutient pas le programme de l'autre, on doit nécessairement avoir son propre programme afin d'apporter des solutions à la limite des autres. Mais un constat amer cette opposition en RDC n'a pas un projet clair et pas de propositions alternatives à celles des partis proches du pouvoir. Ce qu'on entend juste de cette opposition ce sont des critiques et insultes. L'article 17 de la loi n°07/008 du 4 décembre 2007, précise qu'au niveau national, l'opposition politique s'organise et fonctionne conformément au règlement intérieur adopté par les députés nationaux et les sénateurs qui en font partie81(*). Cette disposition éprouve des difficultés pour sa mise en place, puisqu'on ne sait pas qui est réellement dans l'opposition et qui n'y est pas à cause des mutations politiques qui s'opèrent à tout moment. Les alliances se tissent le matin, se défont le soir et se refont le lendemain pour mourir avec le soleil couchant82(*). Dans la pratique on relève qu'en absence dudit règlement intérieur, l'opposition politique n'est pas parvenue à se doter d'un porte parole83(*). * 78 Burdeau et Duverger cités par Djoli eseng'ekeli jacques, problematique de l'opposition politique en Afrique noire postcoloniale. Cas de la republique demoratique du Congo : mythe ou realité. In. BAKANDEJA G., participation et responsabilité des acteurs dans un contexte d'émergence démocratique en RDC, op.cit, p.84. * 79 Loi n°07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'opposition, www.leganet.cd * 80 KAMERHE Vital, l'avenir de l'opposition en RDC, in. seminaire : « opposition politique et processus democratique en RDC », du 23 au 24 mai 2012. * 81 ESAMBO, J.L., la constitution congolaise du 18 février 2006 à l'épreuve du constitutionnalisme contraintes pratiques et perspectives , academia-bruyant, louvain-la-neuve,2010, p.204. * 82 Fondation Konrad Adenauer, les partis politiques congolais en question : plaidoyer pour des structures durables et organisées, op.cit, p.6. * 83ESAMBO J.L., op.cit, p.205. |
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