Paragraphe II : Le perfectionnement de l'assistance
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En vue de la consolidation des processus de
démocratisation en Afrique de l'ouest, l'OIF se doit de
généraliser les conditionnalités démocratiques (A)
et d'apporter une réponse aux difficultés liées à
l'observation internationale des élections (B).
A- La généralisation des
conditionnalités démocratiques
L'affermissement de la démocratie dans le cadre
francophone induit une coopération de l'OIF avec divers partenaires dont
les institutions internationales à vocation économique.
L'allusion est principalement faite aux institutions de Bretton Woods.
Celles-ci, dans la mise en oeuvre de leur mandat en viennent à imposer
des conditions notamment le respect des principes démocratiques quand
bien même cela est défendu par leurs statuts.
Cependant, cette conditionnalité démocratique
semble souffrir d'un malaise profond. C'est en réalité la
partialité dont elle fait preuve dans l'application. Ces
conditionnalités ne s'appliquent aux Etats que sur la base d'une carte
sélective. Cette façon de faire a pour conséquence la non
adhésion des membres dans les valeurs promues par l'ensemble de la
communauté francophone. C'est pourquoi comme d'autres avant nous, nous
pensons qu'il faut généraliser ces conditions et les appliquer de
façon impersonnelle à tous sans distinction. A ce titre, il
importe que l'OIF soit plus attentive et regardante sur les sanctions qu'elle
impose suite à l'inobservation de ces conditions. Ceci dit, elle doit
veiller à ce que les Etats dans leurs relations bilatérales,
accordent aussi une importance capitale à ces conditions notamment en ce
qui concerne le respect des droits de l'homme. Nous pensons
particulièrement à la Chine et bien d'autres pays. On sait tous
que la Chine ne conditionne pas ses aides car n'étant elle-même
pas un modèle en la matière. De plus, les Etats sur le fondement
de leurs intérêts en viennent à ignorer les exigences
démocratiques défendus par eux-mêmes.
Ces pratiques quoiqu'on dise diminuent l'effet des sanctions
qui sont imposées raison pour laquelle l'organisation devrait exiger que
les Etats tiennent compte de ces conditionnalités pour un meilleur
ancrage de la démocratie en Afrique. Des sanctions pourraient aussi
être imposées à l'encontre des Etats qui ne respecteraient
pas les mesures décidées par l'organisation. Il serait certes
difficile d'exiger une telle mesure des Etats qui ne sont pas membres de l'OIF
mais cela peut être résolu sur la base d'une coopération
avec l'ONU au sein de laquelle presque tous les Etats sont
représentés ou sont membres.
Pour ce qui est des institutions financières
internationales, il s'avère nécessaire qu'il y ait une
adéquation entre leurs statuts et la pratique qui est faite. Cette
adéquation devrait être
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marquée par l'introduction des considérations
politiques dans leurs statuts et l'affirmation de l'indissociabilité
entre développement, démocratie et droits de l'homme ; de cette
façon, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire
International (FMI) pourraient dans leurs fonctions, les exiger au besoin de
tout Etat qui n'agirait pas sur des bases démocratiques sans distinction
faite en considération du poids économique et politique de
celui-ci.
Encore faudrait-il savoir si elles auront des coudées
franches s'agissant des grandes puissances pour le faire vu que leurs
principaux contributeurs sont la plupart du temps ces dernières. En tout
état de cause, il faudrait oser si véritablement on veut voir la
démocratie et le développement s'instaurer.
Pour espérer un succès des processus de
démocratisation, il ne s'agit pas seulement de généraliser
les conditionnalités démocratiques mais aussi et surtout de
chercher à parfaire l'implication souvent contestée de l'OIF
à travers l'observation internationale des élections en Afrique
subsaharienne.
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