B-L'insuffisance des ressources financières
Les objectifs de l'OIF même en évolution
croissante, peuvent être atteints si celle-ci dispose suffisamment de
moyens lui permettant de mettre en application les différentes
stratégies en vue de les atteindre. Les ressources financières
constituent l'élément fondamental dans la mise en oeuvre des
objectifs et la réalisation des projets.
Les ressources financières de l'OIF sont
constituées principalement par les contributions statutaires
obligatoires, par les contributions volontaires à un Fonds
Multilatéral Unique (FMU) 91 et par les financements
additionnels que l'OIF peut mobiliser à travers ses partenariats avec
des organismes publics ou privés. Cependant, elle n'en dispose quasiment
pas assez. Les Etats adhèrent sans réelle volonté
d'honorer leurs engagements. Le problème de l'OIF à l'instar
d'autres organisations, c'est que les contributions financières que les
Etats ont librement souscrites en adhérant ne sont pas ou tardent le
plus souvent à être versées à l'organisation ; ce
qui nuit véritablement à son fonctionnement. Quelque fois, ces
91 Le FMU est l'outil financier interne par lequel
la Francophonie finance les programmes de coopération
multilatérale décidés par les Sommets. Il recueille
directement les contributions des Etats membres de la Francophonie et les
ventile aux organismes de la Francophonie multilatérale : OIF et
opérateurs directs et reconnus du Sommet (hormis le cas
spécifique de TV5).
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contributions sont insuffisantes puisqu'elles ne permettent
pas à l'organisation de pouvoir mettre en oeuvre ses projets. Elle se
contente donc des moyens maigres que lui sont octroyés par ses Etats
membres. La question se pose donc de savoir s'il est approprié d'adopter
des projets de programmes si on ne dispose pas de moyens de les mettre en
oeuvre.
L'autre handicap qui nuit au fonctionnement de l'organisation
est que les obligations des Etats membres en matière financière
diffèrent selon leur statut. Les membres de plein droit doivent
obligatoirement contribuer mais peuvent aller volontairement au-delà de
leur contribution statutaire, alors que les membres associés et ceux
observateurs ne contribuent que sur une base volontaire au financement du FMU.
Les montants des contributions statutaires des membres de plein droit sont
déterminés selon un barème dûment approuvé
par les instances de l'OIF.
Cette situation serait de nature à défavoriser
certains membres notamment ceux de plein droit par rapport aux membres
associés et observateurs car les fonds obtenus servent à financer
divers programmes sans véritablement tenir compte de la contribution de
chacun. Une autre conséquence découlant de cette situation est la
réticence de certains membres à verser
régulièrement leurs cotisations.
Toujours au titre des difficultés financières,
on peut relever le faible pouvoir économique des membres de l'OIF qui
majoritairement sont des pays pauvres et essentiellement situés au sud.
La croissance économique de ces pays est peu dynamique. Ce sont
principalement des pays moins avancés (PMA) dont la plupart sont
touchés par la dette. Dans ces conditions, il est clair que ces pays ne
seraient pas en mesure d'honorer leurs engagements car en proie à des
difficultés financières.
L'OIF quant à elle ne dispose pas suffisamment de
moyens pour intervenir directement comme bailleur de fonds pour les programmes
importants qui sont désormais laissés au profit d'autres de
moindre importance.
Les difficultés liées à l'OIF
méritent en outre qu'on leur porte une attention particulière
à travers les actions qu'elle mène. Mais ces actions sont pour la
plupart d'une relative efficacité.
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