c. Analyse de la combinaison de l'image et du son
Dans cette partie de ce chapitre nous allons démontrer
ce que peut donner la combinaison de l'image et du son, d'autant plus que dans
le domaine de la communication nous savons que la combinaison de deux types
majeurs engendre des registres de communication différents. Lorsqu'on
parle de l'analyse de l'image, nous voyons tous les éléments
(personnage, objet, événement, etc.) que l'on peut remarquer dans
un plan, de même lorsque l'on parle de l'analyse sonore, nous voyons tous
les éléments sonores (voix off et voix in, musique, bruit,
bruitage, etc.) que l'on peut entendre dans une image projetée. A ce
niveau, il faut noter qu'il y a deux niveaux de raisonnement ou deux points de
vue, il y a de ces auteurs qui disent que pour eux le son n'apporte rien
à l'image parce que l'image en elle-même peut tout dire, et il y a
de ceux qui disent que le son est un élément très
important dans l'explication d'une image.
Pour le premier groupe, l'image produit un monde imaginaire
qui se donne simplement pour ce qu'il est, indépendamment de quoi que ce
soit d'autre. Il est vrai qu'il peut y avoir beaucoup de paroles
échangées dans un tel monde imaginaire-dans un film de fiction
par exemple -mais ces paroles,
41 Hanot M., Ibidem pp71-72
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et leurs effets pragmatiques, concernent les personnages, non
les spectateurs ; elles sont parfaitement intégrées au monde de
l'image.42
Par rapport à ce que nous venons de dire ci-haut, il y
a quelque chose qui attire notre attention, c'est la définition ou la
place que l'on donne au son dans un film ou dans toute autre forme
télévisuelle, cette définition s'apparente, tant par ses
caractéristiques précises que par ses implications pragmatiques,
à celle de la scène. Ici parce que le son est associé au
monde de l'image télévisuelle, les sons in signifient dans ce
seul contexte. Ils n'interpellent pas le spectateur.43
A ce niveau nous voyons que cette catégorie de penseurs
trouvent que les sons in ne visent pas les spectateurs, mais d'abord les
acteurs qui sont sur scène, ce qui autrement veut dire pour ce groupe
les sons peuvent ne pas être là, les spectateurs ou les
téléspectateurs vont décoder le message, donc les sons ne
sont pas si indispensables que l'on veut nous le faire croire.
De l'autre côté, les penseurs qui pensent que le
son est vraiment indispensable, trouvent que « lorsqu'un message
audio-scriptovisuel se veut interpellant, il doit surimposer au monde de
l'image à la diégèse comme le disent les
théoriciens du cinéma-un "dispositif d'énonciation"
reposant en grande partie sur la parole adressée au spectateur et
largement antagoniste à l'effet-image. » Cette interpellation est
double : soit elle s'inscrit en rapport avec le commentaire, par la voix off,
qui est une « position transcendante qui confère à
l'énonciateur le fait de parler sans être vu, (en d'autres termes
l'énonciateur prend la place de Dieu), c'est-à-dire sans qu'il
soit possible de le situer. » Soit elle détermine ces «
énonciateurs visibles sur image (présentateurs de JT ou d'autre
émissions de TV, interviewer ou interviewés, reporters,
personnages de publicité s'adressant au spectateur, etc.) d'un
quelconque dispositif d'énonciation audio-scripto-visuel [qui]
n'atteignent pas le spectateur comme font les énonciations
off44.
42 Ibidem, p73
43 Ibidem
44 Ibidem
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Après tout ce que nous venons de voir, nous nous sommes
rendus compte d'un élément très important, malgré
qu'il y a des points de vue différents en ce qui concerne le son et
l'image, l'un et l'autre sont importants dans le cas où, par exemple,
dans un film muet un réalisateur peut faire un gros plan, se trouver sur
la table et cela peut ne pas avoir d'impact sur le
téléspectateur, mais si c'est dans un film parlant, le
réalisateur peut accompagner cette image du couteau d'une musique qui
peut donner une signification différente que lorsque c'était sans
son. Mais une chose est certaine dans le domaine du cinéma ou de la
télévisuelle, le son et l'image restent intimement liés,
qu'on aura du mal à les séparer de peur que l'on ne change la
signification d'un élément.
Il faut juste noter que, les indices orientent donc
définitivement le sens de l'intervention sonore. La combinaison du son
et de l'image accroît l'impression de la réalité,
l'imitation du réel, qui sans se rapporter directement à l'effet
de réalité, peut cependant l'influencer.
45 Ibidem
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