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Analyse critique au cinéma. Le cinéma comme arme de destruction massive.

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par André NGANDU SAMBULA
Université de Lubumbashi (UNILU) - Sciences de l'Information et de la Communication (Cinéma et Arts du Spectacle) 2012
  

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a. Analyse iconique visuelle

Au niveau iconique, l'analyse va nous plonger au coeur des intentions de l'énonciateur, évaluer ce qu'il affirme en fonction d'un jugement posé en rapport avec le monde réel. Un jugement à double versant, qui s'exerce par la reconnaissance des signes mimétiques-objets, individu, lieux, actions-disposés dans le texte télévisuel, et d'autre part par l'identification des choix réalisés au tournage, ici les effets sont davantage travaillés, recherchés parce qu'ils dépendent directement de l'énonciateur d'origine, ce n'est pas comme dans d'autres niveaux d'analyse où les niveaux indiciels à la construction s'avèrent accidentels, mais ici ils résultent d'un choix d'énonciation bien précis.37

Nous tenons à signaler que très souvent ou du moins la plupart du temps lorsque l'on parle d'une analyse iconique et même sémiologiquement parlant, on a tendance à ne nous limiter qu'à une analyse visuelle uniquement, mais avec Muriel Hanot nous allons tenter d'aller encore plus loin, c'est-à-dire nous allons appliquer l'analyse iconique à l'élément sonore et démontrer que cette analyse peut être utilisée au son, mais pour le moment nous allons continuer avec le visuel.

A ce niveau on appelle le spectateur ou le téléspectateur à faire un jugement sur les éléments transmis par le tournage en fonction des connaissances dont il dispose sur le monde réel. Autrement dit ce niveau lui permet de se placer à l'intersection des codes perceptifs, des codes anthropologique et visuel.

Mais il peut arriver qu'un individu reconnait un lieu ou une autre chose, non pas par une vraie reconnaissance, par exemple que cette personne a déjà fréquentée ce lieux ou cet endroit, mais par la connaissance individuelle que possède cette personne, et là une question mérite d'être

37 Hanot Muriel, Télévision réalité ou réalisme ?, introduction à l'analyse sémio-pragmatique des discours télévisuels, éditions de Boeck Université, Belgique, 2002, page 58.

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posée. Que se produit-il lorsque reconnaissance et connaissance ne trouvent pas d'encrage commun ? Pour répondre à cette question nous allons recourir à Baggaley et Duck, cités par Muriel Hanot :

`'Lorsqu'un individu reçoit une information qui lui est déjà familière, il y réagit en fonction de ses motivations propres et de ses connaissances. Dans le cas contraire, l'individu est obligé d'utiliser des critères externes plus fragiles pour évaluer le monde qui l'entoure, et, en conséquence, toute une gamme des signes tout à fait superficiels peut déterminer des jugements de valeurs, non seulement en ce qui concerne l'intérêt propre de l'information mais aussi en ce qui concerne son degré de crédibilité. Comme le soulignent Hovland et Weiss (1952), les variables qui concourent à la crédibilité viennent des observations et des attentes liées à la source immédiate de l'information est transmise par le canal de la télévision on peut en fait classer les variables importantes en deux grandes catégories selon la distinction suivante :

1. les signes comportementaux fonctionnant dans les situations
d'interactions sociales normales se trouvent altérés dans les mises en situation télévisuelles, ce qui conduit le téléspectateur à des distorsions dans l'interprétation des événements, des gens et des opinions médiatisées.

2. Sachant que le degré d'intérêt et de crédibilité accordé à un stimulus est influencé par le contexte simultané ou successif qui l'entoure, on peut en déduire que les techniques de médiatisations de l'information peuvent produire toute une variété d'effets spécifiques38

Il est évident que la plupart d'auteurs lorsqu'ils appliquent une analyse iconique à un film, ils ont tendance à ne s'accrocher qu'à la vision ou au visuel, parce que la plupart du temps ils ne parlent que de la reconnaissance des individus, des lieux, des monuments ou les différents plans du cinéma, etc. C'est le cas aussi d'André Gardies cité encore par

38 Baggaley,J. et Duck,S. « les facteurs de crédibilité dans le message télévisuel », communication, t.XXXIII : apprendre des médias, 1981, pp. 144-145. Cité par Muriel Hanot, dans télévision réalité ou réalisme, p61

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Muriel Hanot, qui dit : " Le descriptif s'articule donc sur la question plus générale de la représentation et particulièrement ici sur la fonction référentielle. Comment suis-je amené à considérer ces divers plans comme faisant référence à New York ? Nombre d'entre eux pourraient avoir été filmés dans une autre grande cité nord-américaine (les rues encombrées d'ordures ou des travaux de voirie, quelques plans de foule, etc.), pourtant, je les reçois comme ayant été prélevés sur l'espace new-yorkais »39.

Si l'on considérait l'exemple qu'André Gardies nous a donné ci-haut, nous nous rendons compte que c'est à partir de quelques plans ayant valeur de cadrage référentiel qu'une personne est capable de reconnaitre certains éléments dans une image. Nous pouvons prendre l'exemple de la présence à l'image de deux immeubles de la GECAMINES au niveau du carrefour, du boulevard M'siri, de la place de la poste, les mausolées de Mzee Laurent Kabila ou de Moise Tshombe, ces éléments feront appel à notre encyclopédie personnelle et prendront une valeur de vérité, à ce moment il suffira que les données fournies par les autres vues soient compatibles avec ce que nous connaissons de la ville de Lubumbashi pour que nous puissions les accepter comme prélevées sur cette ville. C'est que le descriptif visuel travaille sur et avec le visible, dans sa plénitude.

Nous venons de parler de deux auteurs qui nous ont été présentés par Muriel Hanot, et nous voyons clairement que leur tendance est de réduire l'analyse iconique à la vision, mais Muriel H. va plus loin toujours dans le même ouvrage parce qu'elle va appliquer l'analyse iconique au son ou aux éléments sonores.

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