1.1.2 Les enjeux économiques de la
mondialisation
Quels sont les enjeux économiques de la mondialisation
? Quelles sont les conséquences passées, présentes et
futures de la mondialisation sur l'économie mondiale en
générale, sur le nord et le sud, sur le vieux monde et le nouveau
monde, sur l'Orient et l'Occident ?
Qu'est-ce que la mondialisation sinon qu'un ensemble de
mutations économiques, sociales, culturelles, qu'un apport dans la
société, dans les civilisations de changements, de bouleversement
sans risques ?
Ou est- ce au contraire une opportunité, un changement
avec son apport de risques de voir une société en mutation, une
société « clivatisée » par des
déséquilibres écologiques, les inégalités
sociales ?
« On entre dans le global à partir du moment
où on s'intéresse plus aux relations entre les gens et les choses
qu'aux choses elles-mêmes » souligne André Levesque.
2 Voir annexe 1 L affrontement des théories.
3 Jean Touchard, Du XVIIIe siècle a nos jours,
Tome 2,1958
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La mondialisation donne la priorité au global au
détriment du local. La dimension globale fait prévaloir sur la
dimension nationale.
Je me suis intéressé à Stiglitz qui nous
fait part de sa théorie par laquelle la mondialisation ne serait qu'un
accord entre pays riches, pour se servir des marchés, des canaux de
transmissions, des richesses de pays pauvres au service d'eux-mêmes, afin
d'accroitre leur richesses de plus en plus grandes.
Pour lui la mondialisation n'est qu'un prétexte de
transfert de richesses d'un pays à un autre. Bien entendu dans ce jeu
des vases communiquant les perdants sont les pays pauvres et les grands
gagnants les pays riches.
La mondialisation est une arène ou s'affronte les
économies de nations telles des gladiateurs avec une
férocité sans pitié. Stiglitz nous dit : «
Marqué par une concurrence acharnée, une immense incertitude
et une forte instabilité, le monde n'est pas un lieu facile même
dans les meilleures circonstances"- et c'est encore plus difficile
pour les pays pauvres », ou encore « les politiques et les
économistes qui promettent que la libéralisation du commerce va
améliorer le sort de tous sont des imposteurs 4».
L'écart devient de plus en plus important prenant des variations de
richesse totalement ahurissantes.
La mondialisation au service du néolibéralisme,
bienfaiteur des riches, père fouettards des pays pauvres. Il me parait
évident à la lecture de Stiglitz que la mondialisation
d'aujourd'hui est totalement incontrôlée, que les pays pauvres
sont étouffés par les pays riches, que les bienfaits de leurs
propres ressources ne bénéficient nullement à leurs
populations.
La gestion de la mondialisation d'aujourd'hui est incompatible
avec les valeurs que sont la démocratie, le partage, l'aide,
l'assistance. Cette mondialisation ne marchera qu'a court terme, pour faire
fonctionner la mondialisation, Joseph Stiglitz évoque plusieurs
priorités : La propriété intellectuelle qui doit conduire
à un système équilibré favorisant à la fois
l'innovation et la justice sociale ; celui de l'appropriation des ressources
naturelles qui pose le problème du juste partage des richesses.
Concernant le rôle des multinationales, Stiglitz insiste
sur la responsabilité sociale des entreprises et la lutte
nécessaire contre les ententes qui débouchent sur des monopoles
de fait et le risque de voir la corruption s'amplifier.
Stiglitz aborde aussi « le fardeau de la dette » des
pays en développement avec des prêteurs qui sont incités
à trop prêter car cela est rentable et peu risqué puisque
en dernier recours, il y a le FMI, qui sera appelé à la rescousse
comme d'habitude. Stiglitz donne le sens juste quand il dit « il faut
réformer la mondialisation ». La mondialisation doit retrouver ses
valeurs primaires, elle peut être un formidable élan
économique et social pour le tiers monde et les pays émergents.
Aujourd'hui peut-on avoir un engouement pour la mondialisation quand on voit
les richesses des pays pauvres littéralement pillés par des
multinationales comme cela fût le cas pour les énergies fossiles ?
Cette disparité est non seulement économique, mais prend une part
dans l'érosion culturelle et environnementale également.
4 Joseph Stiglitz, Un autre monde. Contre le fanatisme
du marché, 2006.
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Mais qui doit-on blâmer pour cet échec de
volonté, pour cet échec de consensus autour d'une idée
plutôt attrayante, excitante et merveilleuse ?, Qui a
déformé la vision d'Eden ?
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