2.1.3 Le tourisme équitable, solidaire
Parmi les catégories du tourisme nous avons le tourisme
équitable. Le tourisme équitable est appelé
également tourisme solidaire. Cette notion du tourisme est une des
dernières nouveautés du tourisme au mêmes titre que le
tourisme d'affaire, culturel ou de loisir avec toutefois des
spécificités particulière, une idée derrière
le voyage, une philosophie propre.
L'idée de rapprocher les peuples du nord
bénéficiant de richesses largement supérieures aux peuples
du sud aux revenus si faibles, qu'il en est parfois indécent de le
prononcer tellement la différence de revenu, le niveau de vie et le
confort que bénéficient les peuples du nord par rapport aux
peuples du sud est grandolotesque pour reprendre l'expression de J. Chirac. Le
tourisme solidaire n'émerge réellement qu'à la fin des
années 1990 notamment au Québec, en Afrique et en Amérique
latine conjointement aux débats sur le commerce équitable, le
tourisme durable et l'écotourisme. L'importance économique du
tourisme solidaire demeure encore marginale, à peine 0,4% des
séjours touristiques des Français à l'étranger
selon le journal Le Monde35.
L'associations Fairtrade nous dit dans son colloque du mois de
janvier 2009 que fondamentalement, le commerce équitable est une
réponse à l'échec du commerce conventionnel, incapable de
fournir des moyens de subsistances durables et des opportunités de
développement aux populations des pays les plus pauvres du monde ; les
deux milliards de personnes qui malgré leur travail acharné
vivent avec moins de 2$ par jour en sont la preuve. La volonté de
créer par le tourisme une approche d'égalité entre le nord
et le sud par le tourisme générant des revenus assurant aux
peuples du sud une protection et une valorisation de l'environnement. La
conjonction des volontés communes parait très attrayante encore
faut-il un juste équilibre, et une réelle répartition des
richesses.
Comment définir le tourisme solidaire ou
équitable ? L'UNAT nous propose la définition
suivante36 « Le tourisme solidaire regroupe les formes de
tourisme « alternatif » qui mettent au centre du voyage l'homme et la
rencontre et qui s'inscrivent dans une logique de développement des
territoires. L'implication des populations locales dans les différentes
phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la
nature et une répartition plus équitable des ressources
générées sont les fondements de ces types de
tourisme.37 » .
Une autre définition nous sera apportée par le
journal de voyage petit futé : «Voyages organisés dans
un but d'échange réel et concret avec les populations
accueillantes, dans le respect de leur culture, de leur histoire et de leur
environnement ».
Depuis 1999, entraînant à sa suite la plupart des
organisations internationales, l'Organisation mondiale du tourisme s'affirme
convaincue que le tourisme est un puissant outil permettant de s'attaquer
directement aux problèmes de la pauvreté, dans les PED et les
PMA, conformément à une perspective de type «trade, not
aid». Pour l'OMT le tourisme solidaire et équitable est un puissant
levier pour les économies de ces pays n'ayant peu ou pas profiter
pleinement des richesses apportées par la mondialisation.
35François Bostnavaron, journal Le Monde du 21
avril 2007.
36 Annexe 14, la promotion et le soutien du tourisme
solidaire.
37
www.unat.asso.fr
25
Le tourisme international serait ainsi une voie à
privilégier pour un développement durable général :
« Pour une large majorité de PMA, le développement du
tourisme peut être un chemin pour accroître la participation
à l'économie globale, diminuer la pauvreté et conduire au
progrès socioéconomique» (OMT, Déclaration
des Canaries, 2001). Notamment la possibilité de la rencontre nord
sud et l'échange de ventes, la préservation de l'environnement.
En effet il se démocratise une vente certes mineur mais permettant aux
pays du sud de vendre leurs productions aux pays du nord, de mieux se connaitre
d'échanger de communiquer, de s'intéresser mutuellement.
Attention toutefois aux dangers du tourisme solidaire comme le
tourisme vitrine et ses clubs de vacances ou tout est fait pour garder le
client dans ses clubs. Maintenant nous voyons fleurir des complexes
énormes et disposant de tout ce qu'un touriste peut avoir besoins durant
son séjour, des restaurants, bars, discothèque, clubs de
plongés, magasins de vêtement, ventes de souvenirs, photographe,
coiffeurs, masseurs, tout ce que le client peut avoir besoin peut lui
être fourni sans que celui-ci n'est besoin de sortir de son club de
vacance, ce qui porte un préjudice économique énorme aux
commerçants locaux. Il en est de même pour les capitaux de ces
super centres. Capitaux étant rapatriés vers les multinationales
possédant ces centres de séjour, cette manne financière ne
profitant donc pas à l'économie locale ou nationale. Ce sera au
détriment du développement du pays, empêchant la
modernisation des villes, des conditions sociales des peuples.
Nous avons également le facteur très
compétitif entre pays du sud, entre voisins ou la guerre
économique est présente ou tout est fait pour attirer le touriste
ou promoteur. Les spéculateurs l'ont bien comprise et jouent sur un
dumping entre pays du sud, tirant au maximum vers le bas le niveau social par
un salaire misérable, des conditions de travail du siècle
dernier. Dans ces pays, le droit social est inexistant, la protection sociale
invisible. Quand une entreprise est bien établie à
l'étranger, elle choisit un site ou un espace pour développer des
affaires, des activités, et elle peut influencer le fonctionnement des
entreprises locales dans un certain nombre de façons différentes.
Un gros investisseur peut obliger les autorités dans une zone
potentielle de l'investissement de se conformer à certaines conditions
ou même de changer la loi locale avant d'aller de l'avant.
Il est important de penser, de repenser au tourisme solidaire
avant la fin de celui-ci qui est une bonne idée à la base mais
dévier de sa fonction. Une coopération équitable doit au
contraire émarger avec l'appui de L'OMC pour élever le niveau de
vie des peuples du sud. Ce sera l'occasion de l'OMC et du FMI d'assurer la
fonction pour laquelle elles ont étés créer.
|