2.1.2 Le tourisme d'affaires
A la question qu'est-ce que le tourisme d'affaire, la
réponse nous sera donnée par la définition que nous
apporte L'ONU ou encore L'OMT sur l'identité du touriste : «
Toute personne effectuant un voyage comprenant au moins une nuit
passée hors de son environnement habituel, quel que soit le motif du
voyage ».
33 OMT Déclaration des Canaries 2001.
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Cette définition englobe donc toutes les personnes
voyageant qu'elle qu'en soit les raisons hors de son habitat. Le
représentant allant prospecter des nouveaux clients, le directeur se
rendant à un salon ou encore le conducteur livrant une marchandise loin
de chez lui sont considérés comme des touristes, des touristes
d'affaire. En effet il n'est pas évident de lier les deux notions qui
sont d'un côté le "tourisme" et de l'autre le mot "affaire". Le
sens du mot "tourisme" nous renvoie indubitablement vers d'autres mots, vers
d'autres valeurs. Des valeurs qui incarnent la relaxation, le repos, les
congés, la fin du travail pour une période donnée, ou
encore cela évoque le plaisir et la détente, les moments
partagés en famille, l'occasion de se réunir de se revoir.
De l'autre accolé à ce mot nous trouvons le mot
" affaire" avec tout ce que cela implique comme le stress, la
pénibilité, le travail, les contraintes, les objectifs, les
réunions, la subordination. Tous ces mots sont à l'opposé
de la notion du "tourisme".
Par contre ou cela est intéressant, c'est de voir que
ses deux notions font appel aux mêmes services que pour le
déplacement qu'il soit routier, ferroviaire ou aérien. Ils
utilisent la même structure d'hébergement : hôtels,
auberges, ou encore ils partagent le même espace de restauration :
restaurants, cafétéria, relais autoroutes. Ils utilisent les
mêmes services, énergie par l'essence par exemple. Nous voyons que
tous les séparent mais en même temps tous les réunis ce qui
est paradoxal et en même temps intéressant. Il est
intéressant de voir comment les deux cohabitent et se regardent,
s'envient parfois.
Le contact direct, la vente directe constituent depuis
toujours le meilleur levier à l'économie d'une entreprise. Le
contact direct entre chefs d'entreprises en vue de vendre ou d'acheter un
produit à une autre société a toujours été
privilégié, même si les outils multimédias de nos
jours permettent de diminuer les déplacements et par conséquent
les couts. Le contact direct le "face to face" comme disent les anglo-saxons
sera toujours privilégié. Le but est bien de se rencontrer,
d'échanger de communiquer et de sensibiliser sur des produits ou
services.
La mondialisation a ouvert les marchés, les entreprises
vous accueillent les bras ouverts, des milliers d'entreprises du globe peuvent
répondre à votre demande. Difficile donc de rencontrer un maximum
de sociétés partenaires, difficile de privilégier un
marché avec telle ou telle société. C'est pour
répondre à ce manque de contacts, qu'on a vu apparaitre les
foires, les salons et congrès en tous genres. Le succès de ses
expositions, salons et foires ne s'est jamais démentie, recevant
années après années encore plus de visiteurs. Toutes ces
manifestations ont une importance énorme dans l'économie du
tourisme en général, tous les hôtels en
périphérie de ces manifestations sont complet durant la
période des salons. Les prix des chambres des hôteliers sont
très souvent doublés lors des manifestations. Il s'agit d'une
manne bénie pour les restaurateurs et hôteliers.
Selon Paul Roll, Directeur Général de l'Office
du tourisme et des congrès de Paris au cours de son audition devant la
section du cadre de vie du Conseil économique et social, il nous dit que
le tourisme d'affaires est une « addition de métiers, qu'il est
difficile de définir comme une véritable industrie, alors que, si
une partie du tourisme est réellement une industrie, c'est bien
celle-là ».
Le Conseil National du Tourisme (CNT) de son
côté, (rapport « Les congrès, conventions et salons
» session 2000) considère que ces activités «
restent encore en marge du monde traditionnel du tourisme qui s'est
construit progressivement autour des modes d'hébergement,
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des modes de transport et des produits touristiques.
En effet, ces évènements ont avant tout pour fonction de
permettre des échanges d'idées et de réaliser des affaires
».
Pour ce qui de la France, il apparait clairement que ce
tourisme est mal identifié, accepté sans être
développé. Il existe un certain flou dans son évaluation
comme nous le montre le rapport de 2007 donné au Conseil
Économique et Social par M. Bernard Plasait qui dit :
«l'administration du tourisme, ses organismes sous tutelle et ses
déclinaisons régionales confondent volontiers les
activités génératrices de tourisme d'affaires et le
tourisme d'affaires lui-même. Tel n'est pas le cas des autres
administrations, au premier rang desquelles la Direction du commerce, de
l'artisanat, des services et des professions libérales (DCASPL), en
charge de la réglementation du secteur, mais aussi la Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF), la Direction générale du
trésor et de la politique économique (DGTPE) et l'Institut
national de la statistique et des études économiques
(INSEE)34».
Pourtant il m'apparaît judicieux de la part des
autorités de se pencher sur les effets de l'un et de l'autre, de bien
répercuter les retombées économique dans les secteurs
adéquats, de faire un ratio correct de ses manifestations. Un salon du
tourisme, un salon du chocolat, un salon de l'hôtellerie et de la
restauration ou salon de l'équipement de l'hôtellerie et de la
restauration il serait normal que ses retombées économique sois
versées au crédit du tourisme d'affaire, quoi de plus normal car
95% des visiteurs seront des professionnels venus à l'exposition, au
salon et ce durant plusieurs jours. Ils viendront pour communiquer, connaitre,
s'informer sur un domaine précis.
Pour la Fédération "Foires, Salons et
Congrès de France" ces manifestations contribuent au tourisme mais n'en
constituent pas une sous-catégorie. Dans ce même rapport
adressé au Conseil Économique et Social est indiqué :
"L'absence de visibilité globale du tourisme d'affaires empêche de
peser sur les décisions qui permettraient de le développer. Pour
l'heure on dispose de peu, voire pas de statistiques globales et
homogènes fiables, tant au plan national pour mesurer le poids du
tourisme d'affaires et suivre son évolution, qu'au niveau international
pour effectuer un travail de comparaison sérieux. Le secteur des foires,
salons et congrès peut contribuer utilement et pour la part qui le
concerne à un tel travail. En effet, il dispose d'une
représentation efficace et d'un système statistiques propre assez
ancien (Office de justification des statistiques agréé par le
ministère en charge du Commerce et des services depuis 1970) et de
relations suivies avec l'INSEE pour l'élaboration des comptes des
services (la France des services).S'ajoute à cette difficulté
l'absence de méthodologie unifiée s'agissant aussi bien des
définitions que des modes de calcul des retombées
économiques de l'ensemble des manifestations.
C'est ce qui a conduit, en décembre 2006, les ministres
du Tourisme et du Commerce extérieur à mettre en place un
comité national de pilotage chargé d'organiser la concertation
entre les professionnels et les pouvoirs publics sur les mesures
destinées à assurer à la filière une meilleure
place dans la concurrence internationale. Ces questions relatives à une
amélioration de la connaissance du secteur (définition,
statistiques et méthodologie) y sont étudiées. Ceci
concernait l'aspect "du tourisme d'affaire Français".
34 Le tourisme d'affaire un atout majeur pour
l'économie, rapport de Bernard Plaisait. Question dont le Conseil
économique et social a été saisi par décision de
son bureau en date du 13 juin 2006 en application de l'article 3 de
l'ordonnance n° 58-1360 du 29 décembre 1958 modifiée portant
loi organique relative au Conseil économique et social.
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