4.2.2. Gestion du pays par le président
élu
L'arrivée au pouvoir du Professeur Alpha Condé
à été perçu par la majorité des
enquêtés comme un espoir (68 % des personne interrogées).
Ils expliquent que le fait qu'il
7Jean Jacques ROUSSEAU dans le Contrat Social
reconnait aussi que les troubles et les violences politiques sont les
ingrédients de la démocratie.
soit le premier président démocratiquement
élu est une avancée pour la démocratie guinéenne.
Certains estiment que c'est une récompense de la patience du Pr.
Condé qui s'est opposé à tous les régimes
politiques guinéens depuis l'indépendance. Leur espoir
réside en la capacité du président élu à
résoudre les problèmes auxquels les populations guinéennes
sont confrontées. Tandis que pour d'autre ce fut une déception et
une surprise totale (32 % de la taille de l'échantillon). Ceux qui se
disent déçus et surpris expliquent ne pas comprendre la victoire
de Condé qui avait obtenu 18 % des voix au premier tour face à
son adversaire qui lui avait obtenu 44 % des voix sur les 24 candidats en lice.
Pour eux, si ce n'était de la tricherie électorale, Condé
ne pouvait pas remporter ce scrutin. Mais ces deux tendances on une connotation
socioculturelle et politique. Ceux qui soutiennent que ce fut un espoir sont en
majorité des malinkés, membres du RPG, le parti gagnant. Ceux qui
soutiennent le contraire sont tous des peuls, membres du parti perdant (l'UFDG)
et son candidat.
Un autre aspect qui divise les enquêtés est la
gestion du pays par le nouveau président élu. Pour la
première tendance (44 % des enquêtés), le pays est bien
géré par le nouveau président qui a posé des actes
importants dans divers domaines. Ils soutiennent que le président
élu à engagé des réformes économiques
importantes par la création du guichet unique et le recensement
biométrique des fonctionnaires permettant de rayer les fonctionnaires
fictifs, des réformes agricoles par la subvention de l'agriculture, des
réformes éducatives par la subvention accordée aux
universités pour accroitre leur capacité de formation, des
réformes sociales par le recrutement des jeunes à la fonction
publique, et la réforme de l'armée qui n'est plus dans la rue
comme auparavant. A ceux-ci s'ajoute la révision des contrats miniers.
La majorité des tenants de cette tendance sont majoritairement membres
du parti gagnant et membre du groupe socioculturel du président
élu. Certains sont aussi membres du parti et du groupe socioculturel du
candidat perdant mais estiment qu'il faut reconnaitre les actes posés
même si beaucoup reste à faire. Leur position s'explique par leur
niveau d'instruction élevé leur permettant de bien saisir les
faits en dehors de toute affection partisane et socioculturelle. Pour la
seconde tendance (32 % des interviewés), le pays est mal
géré et la politique menée par le président
élu est divisionniste et ethnocentrique. Pour ces enquêtés,
le président n'a d'yeux que pour son groupe ethnique et les membres de
son parti. Ils font état des discours provocateurs des hauts cadres de
l'Etat et de la marginalisation des leurs dans l'administration publique. Tous
les postes clés de l'armée et du gouvernement sont confiés
aux membres du groupe socioculturel du président. La position de ces
interviewés
s'explique par leur appartenance socioculturelle peul. Ils
sont aussi tous partisans de l'UFDG, le parti perdant de la
présidentielle.
Une autre tendance moins forte (16 % des interviewés)
explique que le président élu a bien la volonté de
travailler mais est confronté à d'énormes
difficultés qui sont le résultat de la mauvaise gestion du pays
depuis la prise du pouvoir en 1984. Ils soutiennent qu'en un an, on ne peut
résoudre le problème guinéen qui est vieux de plus de 20
ans. Pour ces enquêtés, il faudra attendre encore deux à
trois ans pour se prononcer sur la gestion du pays par le président
élu à qui l'opposition ne laisse pas la main libre. Pour les
tenants de cette tendance, le président élu n'a encore
posé aucun acte par rapport aux attentes majeures de la population dont
l'eau, l'électricité, l'allègement du panier de la
ménagère... Ces enquêtés sont issus de divers
groupes socioculturels et d'appartenance politique diverses. Leur position ne
peut être perçue comme partisane ou socioculturelle. Un autre
sujet qui fait l'objet de division est l'attaque perpétrée au
domicile du président élu, qualifié par ce dernier comme
une tentative d'assassinat et non comme un coup d'Etat.
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