4.1.2. Faiblesses des transitions militaires
4.1.2.1.Faiblesses de la présidence du Capitaine
Moussa Dadis Camara
Si la majorité des guinéens du Bénin
reconnaissent les actes positifs posés par le Capitaine Dadis, il en est
de même pour les faiblesses et défaillances de son pouvoir. En
effet, la totalité (100%) des personnes interrogées n'ont pas
manqué de souligner les faiblesses du pouvoir du Capitaine Dadis Camara.
Il lui est principalement reproché de n'avoir pas respecté sa
parole selon laquelle, il ne sera pas candidat aux élections
présidentielles. Le flou sur sa candidature a occasionné les
évènements du 28 septembre 2009. D'autres faiblesses ont aussi
été mentionnées par les interviewés dont entre
autre ;
- Le désordre dans l'armée ;
- Le manque de diplomatie dans les relations
étrangères ;
- L'humiliation des hauts cadres et hommes d'affaires dans les
`'Dadis Show' ;'
- La confiance totale en ses compagnons d'armes ;
- Le manque de bons conseillers ;
- Consommation abusive des produits de la Société
de Brasserie de Guinée
(SOBRAGUI) entrainant l'accroissement de la dette
intérieure de l'Etat ;
- La non poursuite des audits ;
Ceux qui reprochent à Dadis de n'avoir pas mit de
l'ordre dans l'armée expliquent que s'il l'avait fait, les militaires
n'auraient pas tirés sur les civils massés au stade du 28
septembre. Le fait de lui reprocher aussi la confiance totale en ces compagnons
d'armes, s'explique par le fait que ceux-ci ont profité de sa confiance
pour le tromper et faciliter sa mise à l'écart. Ceux qui adoptent
une telle position sont pour la plupart des personnes originaires de la
même région que lui ou des membres du parti perdant du second tour
de la présidentielle parce qu'ils sont rassurés que si c'est
Dadis qui avait organisé les élections, leur candidat serait le
gagnant. Le General Sékouba Konaté qui a eu la charge de conduire
les élections présidentielles ne reste pas en marge de ces
critiques. Des faiblesses de son règne ont aussi été
dévoilées par les interviewés.
4.1.2.2.Faiblesses de la présidence transitoire du
General Sékouba Konaté
Les discours sont variés quant aux faiblesses et
défaillances de la présidence transitoire du General
Konaté. Mais la majorité des enquêtés (64% de la
taille de l'échantillon)
62
reconnaissent que le règne du General a
été marqué par des faiblesses tout comme celui de son
prédécesseur. Les autres (36% de la population touchée) ne
reprochent rien au General comme défaillances. Pour eux, sa mission
principale était d'organiser les élections et s'il l'a fait, on
ne peut rien lui reprocher. Cette position de ces enquêtés trouve
son justificatif dans l'appartenance socioculturelle et partisane car, les deux
tiers d'entre eux sont non seulement membres du même groupe socioculturel
que le General mais aussi des partisan du RPG, le parti gagnant dont le
candidat est du même groupe socioculturel que le General. Quant à
ceux qui ont reconnu les faiblesses de Sékouba Konaté, ils sont
pour la majorité des peuls et quelques malinkés. En effet, les
peuls accusent le General Sékouba d'avoir favorisé leur
adversaire du RPG c'est ce qui expliquent les déclarations de la plupart
d'entre eux. Déclaration selon laquelle, le General Sékouba n'a
posé aucun acte positif en Guinée. Les quelques malinkés
qui récriminent contre le General sont eux aussi des partisans d'autres
formations politique comme le parti de l'Espoir et du Développement
National (PEDN). Parmi les faits qui sont reprochés au General
Konaté il a été retenu :
- La dilapidation des ressources économiques ;
- Les grades pléthoriques dans l'armée nationale
;
- Les règlements de comptes dans l'armée ;
- La mise à l'écart du Capitaine Dadis Camara ;
- La partialité dans le processus électoral ;
- La signature des marchés de gré à
gré ;
- le blanchissement d'argent ;
- le retour du trafic de la drogue ;
- l'impunité et la corruption.
4.2.Déroulement des élections
présidentielles et gestion du pays par le président élu
4.2.1. Déroulement des élections
présidentielles
Se prononçant sur le déroulement des
élections présidentielles, 64 % des enquêtés ont
affirmé que les élections se sont déroulées de
façon transparente et équitable. Mais la majorité d'entre
eux sont non seulement du même groupe socioculturel mais aussi des
partisans du candidat élu. Une autre tendance moins forte que la
première (36 % de la taille de l'échantillon) soutien que les
élections n'ont pas été transparentes et qu'elles ont
été émaillées de fraudes massive. Les tenants de
cette tendance sont tous des partisans du candidat perdant
63
64
65
66
67
qui estiment que si les élections étaient
transparentes, c'est leur candidat qui serait donné vainqueur. Ils
soutiennent même que le premier tour des élections était
transparent et cela s'explique par le fait que leur candidat était
arrivé en tête du premier tour sur les 24 candidats en lice. Ces
deux tendances reconnaissent cependant que l'organisation des élections
à été une avancée significative pour le
système politique guinéen du fait que les militaires ont
concrétisé leur volonté de remettre le pouvoir aux civils.
Une autre question qui divise les enquêtés est celle de la
neutralité de l'armée et du gouvernement.
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