Collectes de fonds humanitaires (fundraising) : comment élaborer une stratégie de communication digitale adaptée aux nouveaux profils de donateurs particuliers.par Guillaume Dubus Université Jean Moulin Lyon 3 - IAE Lyon - Master 2 Management et Communication 2019 |
3. Les différents acteurs de l'humanitaireParmi les nombreux acteurs qui composent la sphère humanitaire, nous pouvons distinguer les entités structurées, qui regroupent les ONG, différents types d'institutions, d'organisations et de fondations. Ces structures fonctionnent elles-mêmes grâce à l'implication d'entités individuelles, composées de personnes ayant différents statuts : salariés, bénévoles, volontaires, adhérents ou simples donateurs. 3.1 Les entités structuréesLes programmes humanitaires se sont énormément développés depuis la Seconde Guerre mondiale avec la multiplication des conflits et des catastrophes naturelles dues au changement climatique. Par la même occasion, le nombre d'acteurs a fortement augmenté. Ils se distinguent suivant leur statut dont voici une liste non exhaustive : § les Organisations non-gouvernementales comprenant les Associations ou Organisations de solidarité internationale (MSF - MDM - HI). Une étude récente, réalisée par Coordination Sud, en dénombre 413 environ en France9 ; § les institutions gouvernementales (Centre de crise et de soutien du MEAE - AFD) ; § les organisations internationales et intergouvernementales (ONU - UNHCR - ECHO - OCDE); § les fondations d'entreprise ou les fonds de dotation (Bill-et-Melinda-Gates - Sanofi Espoir -Chanel). Le sigle ONG, qui réfère à une Organisation non gouvernementale, ne relève d'aucun statut juridique légal, c'est pourquoi il n'existe aucune définition juridique qualifiant ce type de structure. Néanmoins répertorié dans l'article 71 de la charte des Nations Unies10, ce terme désigne la plupart des organisations humanitaires, régies en France sous le statut d'association de loi 1901 ou de fondation d'utilité publique. Selon le site Solidaire-info, il s'agit d'une « appellation attribuée selon certains critères : l'origine privée de sa constitution, le but non lucratif de ses actions, l'indépendance financière, la neutralité politique et la notion d'intérêt public11 ». L'abréviation ONG est très utilisée dans l'humanitaire, plus par commodité de langage que par réelle convention, même si les professionnels du secteur préfèrent de plus en plus utiliser les dénominations Association de solidarité internationale (AS!) ou Organisation de solidarité internationale (OS!). Dans ce mémoire, nous utiliserons à tour de rôle ces différents acronymes sans pour autant respecter une réelle convention de langage. 8 « ONU - Objectifs de développement durable », Nations Unies, (consulté le 6 mai 2019), https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/ 9 « Etude-Argent-ASI-2012-2016-vf_BD-1.pdf », p.16, (consulté le 11 avril 2019), https://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/Etude-Argent-ASI-2012-2016-vf_BD-1.pdf 10 « Charte des Nations Unies - Chapitre X », Nations Unies, 17 juin 2015, (consulté le 13 avril 2019), https://www.un.org/fr/sections/un-charter/chapter-x/index.html 11 « Associations et ONG | Solidaire », (consulté le 13 avril 2019), https://www.solidaire-info.org/acteurs/associations-et-ong 12 PRÉAMBULE - Chapitre 1 : État des lieux du secteur de l'humanitaire en France Les fondations d'entreprise prennent une part de plus en plus grande dans le financement des programmes, bien que la France soit toujours en queue de peloton en Europe: « On observe dans la majorité des pays européens, un boom du secteur des fonds et fondations depuis deux à trois décennies12. » L'Europe compte aujourd'hui 130 000 fondations13, encouragées par des évolutions fiscales qui incitent les entreprises à investir dans des causes collectives, à vocation sociale. Cette forme de mécénat est alors utilisée comme un outil de communication au même titre que la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et contribue à améliorer l'image des entreprises en montrant publiquement leur engagement philanthropique. Certaines organisations humanitaires, à l'instar de HI (Handicap International), ont leur propre fondation, ce qui leur offre des possibilités juridiques supplémentaires par rapport à leur statut associatif. Sur leur site Internet, la fondation HI Vivre Debout en détaille les objectifs qui sont, d'une part liés à la veille du secteur et de l'autre à l'analyse géopolitique, à l'innovation pour inventer les solutions humanitaires de demain et à la formation de professionnels sur le terrain. Ces familles peuvent se subdiviser en plusieurs catégories pour classifier plus précisément chacune d'entre elles. Dans ce mémoire, nous nous focaliserons sur les ONG humanitaires et de plaidoyer mais il est utile de préciser qu'il existe aussi des ONG de protection de l'environnement, des ONG de défense des animaux... Toutes ces entités structurées composent les maillons d'une chaîne comprenant d'un côté des bailleurs de fonds qui financent des programmes et de l'autre, leurs partenaires d'exécution chargés de les mettre en oeuvre. Les organisations citées précédemment peuvent avoir différents rôles en fonction des programmes, tantôt financeur, tantôt opérateur exécutif. Certaines missions sont entièrement financées en fonds propres par une seule organisation alors que parfois des tâches sont sous-traitées à des partenaires, divers montages sont possibles. |
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