5. Faits divers et croyances :
Il existe à propos du Pech de Foix de nombreux faits
divers et croyances : des disparitions de personnes, des histoires
d'assassinats, de suicidés, de maison hantée, etc.
On nous a relaté la disparition d'un enfant qui ne fut
jamais retrouvé et que l'on a supposé tombé au fond d'un
gouffre (il y a en effet de nombreuses cavités naturelles sur le Pech de
Foix). Ce fait divers se serait passé à la fin du
19ème siècle, la famille de Mme Favergeon, vivant
à proximité du vieux pont, a participé aux recherches.
Une autre histoire concerne une jeune femme qui aurait disparu
huit jours avant son mariage. Elle était allée porter à
manger à ses parents qui travaillaient une parcelle de terre sur le
Pech.
Il y a également en 1914, la disparition de Jean Soula.
Il était parti chasser sur le Pech, lui non plus ne fut jamais
retrouvé. Dans un article consacré à cette histoire on dit
de lui qu'il est « de la métairie du Pech faisant face aux
allées de Villotes ». Ce fait est lié à un second :
le meurtre d'une jeune femme. Dans ce cas, les faits sont avérés
tant par des témoignages de descendants de la famille du jeune homme que
par les articles relatant l'histoire. Ces extraits de journaux ont
été retrouvés par les étudiants de la licence
GAEMP27.
Les articles relatant ces faits divers permettent de relever
quelques informations sur les habitudes et la vie quotidienne de personnes
vivant sur le Pech. Dans l'utilisation de l'expression « habitants du
quartier du Pech », le terme « quartier » souligne le
caractère urbain ou périurbain attribué au Pech. Le jeune
homme travaillait à la mine de Pradières, où les ouvriers
furent mobilisés pour la recherche du jeune homme. Toujours à
propos de ce jeune homme, on apprend que « parfois le dimanche, il venait
passer la journée à Foix ».
A propos de la jeune fille assassinée, on sait qu'elle
était allée aider à la ferme voisine pour préparer
le salé, ce qui nous donne une idée des relations entre les
familles et notamment l'entraide qui existait entre voisins pour certains
événements marquants, selon les saisons ; ici la
préparation du cochon.
27 Voir articles documents reproduits en annexe.
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En réalité ces deux faits divers sont
liés car tous les deux sont vraisemblablement les victimes d'un
même assassin, le fils d'une famille du Pech, celle-là même
où la jeune fille était allée aider. Il fut
retrouvé quelques temps plus tard, il s'était pendu.
Ensuite, deux personnes ont parlé de maisons
considérées comme hantées et/ou ayant été le
lieu d'un crime. La première histoire concerne une maison qui serait
hantée en raison d'un meurtre qui y fut commis, un homme aurait
assassiné sa femme :
« Je ne sais pas si c'était un village mais il
restait pratiquement rien...il restait des dalles par terre...y'avait quelques
briques, quelques trucs...on disait que c'était hanté à
l'époque...parce que ça faisait bizarre quand on arrivait...tout
autour c'était des bois, les oiseaux ils chantaient et quand vous
arriviez à cet endroit là : plus un bruit ! C'était
même prenant le silence qu'il y avait...c'est pour ça qu'on disait
c'est hanté...M Barona disait `faut pas trop y aller par là c'est
hanté !'... ...ça devait être par là ; au dessus de
la falaise...mais je vous dit dans l'état que c'était
déjà, on allait chercher le bois là...je l'attachais
à la taille et je le descendais comme ça...[...] à propos
de la maison hantée, ce que je me rappelle et ce que je me souviens,
c'était un homme qui avait tué sa femme et après lui il se
serait tué et puis plus personne n'est allé dans cette maison et
c'est là qu'elle est tombé en ruine et puis qu'on disait que
c'était hanté... ...on disait que les deux âmes
revenaient...vous savez à l'époque c'était...des croyances
comme ça aussi... ça a du se passer dans les années 40
par
là » .
Dans le second cas, il s'agit de ce qu'Annie Cazenave, qui
s'est beaucoup promenée sur le Pech, appelle « la maison du crime
». Elle allait avec sa mère cueillir des lilas aux abords de cette
maison située derrière un épaulement rocheux. Dans les
années 1920, un couple de paysans aurait été
assassiné par un homme s'étant présenté comme un
camarade de leur fils, tué à la guerre de 14-18. Il les aurait
tués pour de l'argent, il fut ensuite guillotiné. La preuve
étant que trois verres avaient été retrouvés sur la
table.
Ces diverses histoires confèrent au Pech un
caractère de dangerosité et d'étrangeté qui a pu
pousser les parents à une certaine prudence notamment en ne laissant pas
trop les enfants y aller seuls.
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