4. Les cueillettes sur le Pech
-les fleurs :
Nombreux sont ceux, parmi nos interlocuteurs, qui associent le
Pech de Foix à la cueillette de fleurs, principalement au printemps.
Pervenches, iris, « belles fleurs blanches », gentianes de koch,
lilas, etc.
Sur le chemin il y a une prairie où l'on retrouve des
espèces botaniques remarquables : orchidées, ancolies, gentianes
de koch, etc. La présence de gentianes bleues à cette altitude
n'est d'ailleurs pas commune.
Les recherches dans les ouvrages de la bibliothèque des
archives départementales de l'Ariège ont permis de trouver une
mention de cette particularité dans une monographie communale de Foix
datant de 1884, écrite par Paul Baby, où l'on peut lire à
la rubrique « flore » :
« Un fait botanique très curieux à
signaler : notre compatriote M Lazerges, président de la
société des sciences physiques et naturelles de Toulouse a
trouvé en très grande abondance sur le versant nord ouest du Pech
et à la faible altitude de 425 mètres, le gentiana acaulis
latifolia, qu'on ne rencontre que dans les régions alpines de 1300
à 1800 mètres. »
Figure 15: lilas en fleurs au printemps Figure 14: fleur
non identifiée
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Figure 16 : Ancolie Figure 17: gentianes de
koch
(Clichés : E.L)
Monsieur Richard Danis, dans les années 1960, quand il
avait une dizaine d'années, venait au Pech cueillir des gentianes de
koch, il les disposait ensuite dans une assiette à soupe pour faire un
« coussin » et l'offrir à sa mère.
Mme Favergeon, qui vivait près du vieux pont se
promenait sur le chemin des asperges, âgée d'une dizaine
d'années elle aimait beaucoup aller cueillir des pervenches au
printemps. C'était toujours sous l'oeil de sa mère, qui la
surveillait depuis le magasin de l'autre côté du vieux pont,
« il fallait qu'on nous voie » dit-elle. Lorsqu'elle se promenait
avec sa mère, elles rejoignaient Flassa et faisaient la boucle.
Annie Cazenave, historienne, et habitante de Foix
fréquentait le Pech pour diverses raisons : pour « explorer »
seule ou avec des amis, en promenade avec sa mère, etc. Elle y allait
aussi au printemps pour cueillir des pervenches sur le chemin des asperges. Par
le chemin situé en face de la croix de Bouychère (sur le cadastre
napoléonien il est appelé « chemin de Trinques-Couches
»), aujourd'hui envahi par la végétation, elle allait
cueillir des iris avec sa mère. Elles allaient aussi cueillir des lilas
aux abords des anciennes habitations. Les fossiles, c'était surtout les
garçons qui y allaient. Elle ne faisait que suivre.
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Mme Depas ramassait des oeillets sauvages.
M. Gaston Géraud, qui est du quartier du Vignoble (vers
Montgailhard) se souvient que son oncle Josépou, sur le chemin de
l'école qui était à Foix, passait par le Pech et faisait
une petite botte d'iris violet clair, avec, « il se faisait un peu
d'argent pour s'acheter une petite bagatelle. »
M.Alozy pour sa part ne cueillait pas de fleurs, mais il les
prenait en photos, il a de très nombreuses diapositives de fleurs
photographiées sur le Pech.
-Les asperges :
Certains habitants de Foix vont, au printemps, cueillir de
jeunes pousses d'asperges sauvages sur les flancs du Pech. D'où le nom
du chemin qui part du vieux pont. M.Alozy va au Pech et plus
précisément sur les terrasses pour chercher des asperges
sauvages. Par contre les « respunchus », que d'autres ramassent, il
ne les aime pas :
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« Cet endroit là j'y vais que pour les
asperges, sur les terrasses, il y en a plein...c'est fin...il faut prendre que
le bout... on les fait en omelette »
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Figure 18: asperges sauvages (cliché:
E.L)
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-Les truffes :
Plusieurs personnes ont parlé des truffes du Pech, mais
nous avons relevé peu de détail sur cette cueillette. Seulement
une anecdote à propos de deux jeunes hommes qui se sont fait prendre
à braconner et qui ont dû restituer le précieux butin
à la propriétaire du terrain.
Quant à Henri Aillères, dans les années
1960/1970 il y allait avec ses voisins : « On allait chercher des
truffes c'était quelque chose d'exceptionnel, j'étais content de
les sentir ».
-Des cueillettes de subsistance :
Mme Depas et son mari n'avaient aucunes ressources lorsqu'ils
sont venus habiter sur le Pech au début des années soixante. Les
cueillettes permettaient de compléter leur alimentation :
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J'allais aux asperges, j'allais aux champignons, je
ramassais des oeillets sauvages...après y'avait des amandes, à
l'époque y'avait de tout...On ramassait aussi des poireaux sauvages pour
faire la soupe...on avait rien, on n'avait pas un sou ! Après mon mari a
travaillé, on a pu commencer à s'acheter ce qu'il fallait pour
manger...
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