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Les terrasses du Pech de Foix: recherches « ethno-historiques » pour la mise en oeuvre d'un sentier d'interprétation et perspectives de dynamisation du site

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par Elise LABYE
Université Toulouse Le Mirail - Master 2 professionnel Aménagement et développement transfrontalier de la montagne 2011
  

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2. Evolution des rapports: d'un espace essentiellement agricole à un espace de loisirs

Les qualités des parcelles sur le cadastre témoignent des usages de ces espaces au 19ème siècle. On y retrouve les mentions : « pâturage », « bois », « labourable » (donc des cultures), « vigne », « hautins »26 et d'autres témoignant de l'absence d'exploitation : « broussailles », « rochers ». Mais il n'y a pas plus d'information concernant le type de culture pour les parcelles dîtes « labourables ». Les parcelles qui jouxtent les habitations en bord de route au bas du Pech sont le plus souvent mentionnées « jardins », « vigne » ou « hautins ».

La présence de vigne n'est pas étonnante car, en Ariège, la vigne poussait autrefois sur tous les coteaux calcaires jusqu'à des altitudes assez élevées comme à Lordat en haute-Ariège. Aujourd'hui, on trouve encore sur les terrasses de Bentenaus des vignes aujourd'hui ensauvagées. M. Blazy, dernier vigneron de la ville de Foix, a pu donner quelques indications grâce à l'examen de sarments prélevés sur les terrasses. Selon lui, ce sont des anciens cépages français. Les greffons étant morts car pas entretenus, il ne reste que les porte-greffes qui ne sont pas sensibles aux maladies. Ces restes de vignes ne sont pas issus de marcottages ou de bouturages, ils sont « issus du pépin ». C'est-à-dire qu'ils ont été semés. Ce type de pied de vigne est plus adapté à un sol comme celui du Pech, où l'eau n'est pas abondante, car les

26 Vignes aux branches très hautes et supportées par des arbres ou des échalas

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racines de vigne « issus du pépins » descendent plus en profondeur et peuvent ainsi aller chercher l'eau nécessaire.

Certaines personnes se souviennent du magnifique jardin d'un gendarme qui s'appelait M. Rouzaud au début du chemin des asperges, dans les années 1960.

Ces qualificatifs évoluent à partir des années 1910. On constate des modifications qui traduisent le début de l'abandon de ces terroirs. De même pour l'abandon des habitations qui commencent à être mentionnées « en ruines » ou « démolies ». Par exemple : la parcelle 204 : en « vigne » devient « pâture » dans les années 1920. D'autres parcelles mentionnées « Vigne » et « hautin » deviennent pâture vers 1914. L'utilisation pour la pâture des animaux semble de plus en plus se généraliser et, actuellement, les parcelles des Bentenaous sont généralement mentionnées « lande » traduisant ainsi l'abandon progressif de ces espaces. Divers évènements ont contribué à ces changements : crise du phylloxéra, guerre mondiale de 1914-1918, modernisation de l'agriculture, etc.

Ces remarques concernent plus spécifiquement le site des Bentenaus, car le haut du Pech où se trouvent des espaces plus plats et de grandes fermes était en culture jusqu'à une période plus récente. Des personnes interviewées se souviennent de cultures de céréales, notamment du blé, et de la vie sociale liée à ces pratiques agricoles : la moisson du blé, le moment du « dépiquage », les vendanges, la fête du cochon. C'était des moments où les voisins, les amis se retrouvaient : « Les gens allaient de fermes en fermes, pour travailler ensemble, mais il n'y avait pas de question d'argent ». Les paysans du Pech accrochaient un tissu blanc dans la végétation pour que ceux du Saint Sauveur soit avertis quand c'était le moment de dépiquer le blé. On se souvient aussi qu'ils descendaient à Foix les jours de marché. Les personnes ont le souvenir de plusieurs familles de paysans en activité dans les fermes du haut du Pech au cours des années 1950, 1960, 1970. Actuellement l'une de ces fermes est encore utilisée pour de l'élevage ovin.

Pour les Bentenaus, ceux dont on se souvient encore aujourd'hui, vivant là, n'avait pas vraiment d'activité agricole. M.Roux se souvient d'un homme qui vivait sous la première terrasse et qui cultivait les terrasses en potager dans les années 1935/40.

Si autrefois le Pech était majoritairement une zone d'habitat permanent, de production (principalement vivrière) et secondairement de loisirs (pour la chasse notamment), peu à peu la tendance s'est inversée. Il s'agit désormais principalement d'un espace de loisir (randonnée, balade, cueillettes, chasse, spéléologie, etc.). C'est cet usage et cette représentation des lieux qui prédomine. La dimension « espace naturel », voire de « nature sauvage » a pris le dessus bien que le paysage et les terrasses qui le structurent soient

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le résultat d'une anthropisation ancienne du milieu. L'activité agricole et l'habitat sont désormais très limités sur le Pech.

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