Connaissances et pratiques de la population du quartier Bujovu sur l'importance de l'utilisation de latrines hygiéniquespar Deborah Kabuo Mantola Université Libre des Pays de Grands Lacs - Graduat 2019 |
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALEI.1.Informations généralesI.1.1. Aperçu général sur le sujet Les latrines sont un endroit aménagé de telle sorte qu'un être humain puisse s'y soulager de ses déjections corporelles, notamment par la défécation. Elles sont le mode d'assainissement de base le plus utilisé dans le monde. Son but est d'assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments et de protéger l'environnement. Le 19 novembre, c'est la journée mondiale des toilettes. Une journée instaurée pour mobiliser et sensibiliser la communauté internationale à un aspect du développement souvent négligé et tabou mais qui constitue un défis mondial. L'histoire des toilettes remonte à l'origine de la civilisation. Dès qu'un nombre de personnes se trouve réuni à un endroit, il y a besoin d'un système pour évacuer les ordures et les excréments.1(*) Les latrines doivent être bien adaptées aux souhaits, aux habitudes et aux possibilités financières de leurs utilisateurs. A défaut, elles seront vites délaissées ou mal utilisées. Leur implantation doit être précédée de campagnes d'informations et de sensibilisation à l'hygiène et à la santé. Il vaut mieux choisir un type de latrine agréable, durable ou déplaçable, facile à entretenir, facile à construire, peu odorante, ne pas permettre la pénétration des mouches, des moustiques ou des rats, ni la pollution d'une nappe phréatique proche. Il faut penser également aux personnes âgées ou handicapées en évitant de choisir une latrine surélevée. Ne pas oublier de prévoir à l'intérieur ou à l'extérieur un dispositif simple de lavage de mains avec une eau propre, le savon et l'utilisation de papiers hygiéniques.2(*) Pour ce qui est de l'assainissement, l'OMS surveille la charge mondiale de morbidité et le niveau d'accès aux services d'assainissement en analysant ce qui contribue aux progrès ou les freine. Ce suivi aide les Etats membres et aux donateurs à décider comment investir pour fournir des toilettes et garantir une gestion sans risque des eaux usées et des excrétas.3(*) L'UNICEF et l'OMS appellent « toilettes non améliorées »les toilettes ne permettant pas de garantir une hygiène suffisante. L'aspect le plus important est la séparation physique entre les excréments (les pathogènes qu'ils contiennent) et les usagers. Il s'agit de toilettes au bas de l'échelle : les latrines à fosse simple non recouvertes d'une dalle ou d'une plate-forme et les toilettes suspendues (au-dessus d'un cours d'eau).4(*) On estime que dans le monde 375000 tonnes de matières fécales sont directement déposées dans la nature, or le manque d'accès à l'assainissement est un des facteurs les plus aggravants de la propagation des maladies dites hydriques et diarrhéiques qui sont dues aux différents pathogènes transmis directement ou indirectement par voie fécale et urinaire tels que : la salmonella, la shigella, l'Escherichia coli, le yersinia enterocolitica, le vibriocholerea, l'ascaris lombricoide, l'Ankylostomidés, l'Anguillule, la taeniasaginata, la schistosoma, l'Entamoebahistolitica, la giardia duodenalis. La défécation à l'air libre entretient le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté. Les pays où cette pratique est la plus rependue atteignent aussi les niveaux les plus élevés pour ce qui est de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, de la malnutrition et de la pauvreté. Les maladies fécales sont les maladies de mains sales, il faut donc éduquer les intervenants pour qu'ils se lavent les mains en particulier au sorti des toilettes pour qu'ils ne contractent pas la maladie.5(*) L'importance de l'évacuation des excrétas : lutter contre la propagation et le développement des microbes, ne pas polluer les nappes phréatiques, ne pas polluer le sol, lutter contre les vecteurs de maladies. Mode de transmission des maladies par les excrétas Bouche Matière fécale Vecteurs Aliments Règles à respecter pour l'emplacement des installations sanitaires : éviter de placer les latrines en amont des puits ou de sources de distance entre 10 à 15m, ll ne faut pas dépasser 1.5 m de profondeur, les zones où les roches fissurées doivent être précédées d'une enquête minutieuse ou approfondie et la toilette doit être éloignée de 10 m de la maison, 6 m c'est tolérable mais 50 m décourage les utilisateurs, les excrétas ne doivent pas être accessibles aux animaux et particulièrement les mouches, les excrétas ne doivent pas être manipulés.Les différents types de latrines sont :6(*) 1. Latrine à fosse simple ou fosse arabe C'est le type le plus rependu, Il s'agit d'une fosse creusée dans le sol souvent renforcée dans sa partie haute afin d'éviter l'effondrement de la latrine. La fosse est couverte d'une dalle en béton ou en bois très solide et un trou central. Elle doit avoir 5 m de profondeur et 60 m ou 1 m de côté pour le sol argileux. Avantage : réalisation facile par l'usager, elle n'a pas besoin de l'eau pour fonctionner. Inconvénients : nuisance considérable à cause des mouches et des moustiques. 2. Latrine à trou perforé Elle est similaire à la latrine à fosse arabe mais au lieu d'une fosse d'environ un mètre de diamètre dispose d'une fosse plus étroite, forée de façon mécanique. Cette façon de faire nombreux inconvénients : risque d'effondrement des parois, odeurs plus présente car les excréments peuvent rester accrochés aux parois, remplissage plus rapide même si le trou est profond, contamination plus facile de la nappe phréatique. 3. Latrine à fosse ventilée Il consiste à ajouter une ventilation de la fosse à l'extérieur au moyen d'un tuyau débouchant au-dessus du toit, surmontée d'une grille anti-insectes. Cette latrine permet le meilleur contrôle des odeurs et des mouches mais exige une construction de meilleur qualité et l'obscurité y est à l'intérieur. 4. Latrine à seau ou à tinette Consiste simplement à faire ses besoins dans un seau, couvert quand il n'est pas utilisé afin d'éviter les mauvaises odeurs. Le seau est ensuite vidé périodiquement dans un endroit adapté. Cette latrine contient une mauvaise odeur et attire des mouches. 5. Latrine à double fosse Cette latrine est moins profonde, on utilise la première fosse, et quand elle est remplie, on utilise la deuxième. Apres une année les excrétas de la première fosse peuvent être utilisés comme engrais. On les utilise plus dans les endroits publics. 6. Latrine suspendue Cette latrine est construite sous l'eau. Elle est composée d'un abri ou d'un plancher installé sur le pilotis .Cela pose des risques sanitaires graves pour les personnes vivant en aval, les risques écologiques pour les animaux vivant dans l'eau. 7. Latrine à siphon hydraulique Est le type le plus simple de latrines à fosse simple. Elle consiste simplement à ajouter le siphon à la dalle. Le siphon permet de stopper les mauvaises odeurs et les insectes, assure donc les meilleures conditions hygiéniques, nécessaire à l'usage de l'eau pour le nettoyage anal. 8. Latrine tout à l'égout Son utilisation nécessite de l'eau en abondance, elle ne peut pas fonctionner sans eau .Il n'y a pas d'odeurs, les influents traités peuvent servir à l'irrigation. 9. Latrine à compostage Ici les excrétas tombent dans un réservoir où il y a les matières fécales, le cendre, et les végétaux. On obtient un engrais de qualité. 10. Cabinet à eau Ici, on a pas besoin d'une canalisation sur place, par rapport à la latrine ventilée exige les moyens de vidange. 11. Les feuillés On creuse une petite fosse de 30 cm de profondeur. Ce type de latrine se justifie en cas d'urgence. Elle crée des nuisances considérables et propage les bactéries partout. I.1.2. Présentation du milieu d'étude7(*) I.1.2.1. Délimitation géographique Le quartier Bujovu est situé en RDC, dans la province du Nord-Kivu, ville de Goma, commune de Karisimbi. Il est limité : au nord : chefferie de BUKUMU, au Sud : quartier Kahembe, à l'Est : le Rwanda, à l'Ouest : L'aéroport international de Goma. I.1.2.2. Coordonnées géographiques Latitude : 066847, longitude :29290 ; altitude : 1590. c) Types de climat Grande saison de pluie : mois de septembre à mi-janvier, petite saison sèche : de mi-janvier à mi-mars, petite saison de pluie : de mi-mai à mi-aout, grande saison sèche : de mi-mai à mi-aout, variables températures : la température moyenne varie entre 14°C et 26°C, la nature du sol : volcanique, le sous-sol : couches de sol des laves volcaniques, végétation dominante : rien à signaler, hydrographie : sans objet. d) Brève historique du quartier Bujovu Le quartier Bujovu a été créé en 1998, sous l'arrêté ministériel 01/037/CAB/GD-NK/98 du 18 Novembre 1998. Avant il était un sous quartier appelé Tyazo, par ailleurs avant la création de la ville de Goma, cette partie était une entité du groupement Byahi collectivité de BUKUMU. I.1.2.2. Organisation et fonctionnement du quartier Bujovu a) Organigramme Chef de quartier Chef de quartier adj Secrétaire admin Recenseur Chef de cellule Chefs d'avenues Chefs de 10 maisons b) Fonctionnement 1. Le chef de quartier : Il est à la tête du quartier, il est chargé de la politique et la centralisation, il règle les conflits entre ses administrés et assure aussi la collaboration avec les instances judiciaires. 2. Le chef de quartier adjoint : Il assure l'intérim en cas d'absence ou de l'empêchement du chef titulaire. 3. Le secrétaire administratif : Il est chargé de la réception et l'envoie de toutes les lettres administratives du quartier. 4. Le recenseur : il est chargé d'inventorier l'effectif et les mouvements de la population, les immigrants et immigrés 5. Les chefs de cellules : Ils s'occupent de la population au niveau des cellules 6. Les chefs d'avenues : Ils assurent la responsabilité dans toutes les avenues du quartier Tableau 1: LISTE DE NOMINATION DE CADRES DE BASE DU QUARTIER BUJOVU
Source : Rapport du quartier Bujovu, 2018. d) Subdivision du quartier Le quartier Bujovu compte 13 avenues qui sont regroupées dans 3 cellules : 1 cellule BYAHI, comporte 5 avenues : avenue HANIKA, avenue Jolis bois, avenue BULENGERA, avenue BUNYEREZO et avenue Buhimba. 2 cellules NYARUBANDE, comporte 4 avenues ; avenue NYARUBANDE, avenue GASIZA, avenue BUHEKA, avenue GAKUBA, 3 cellule TYAZO, comporte 4 avenues : avenue BITEKO, avenue BASUNGA, avenue CHIRAMBO et avenue NYAKAGOZI. I.1.2.3. Situation sanitaire Le quartier Bujovu a un centre de santé, et deux centres médicaux : bon berger et Elisabeth. Il a aussi 6 dispensaires : Tumaini, Neema, AfiaYetu, Tulizeni Kwanza, maison de l'espoir et victoria. Tableau 2: Nombre de dispensaire du quartier Bujovu
Tableau 3: Nombre des églises du quartier BUJOVU
Source : Rapport du quartier Bujovu, 2018. Tableau 4: Nombre de la population du quartier Bujovu
Source : Rapport mensuel du quartier Bujovu, 2018. * 1OMS, Rapport sur la santé dans le monde, Genève, 2015 * 2Idem. * 3Idem. * 4 UNICEF& WHO, Joint monitoring program and drinking water and sanitation special, NEW YORK, 2016. * 5Idem. * 6 ASS SERGE FATAKI, Hygiène et assainissement, cours inédit, ULPGL GOMA, FSDC-G2, 2017-2018. * 7 Archives du bureau du quartier bujovu de 2018 N°98 du 18 Novembre 1998 |
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