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Le travail au cinéma: vecteur d'intégration sociale ou d'isolement?


par Valerie Cardot
Institut universitaire de technologie du Havre - Licence Pro Gestion des Ressources Humaines 2018
  

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B. Analyse du thème à travers le film «  Deux jours, une nuit »

1. Point de vue économique

Le travail est vu dans le film comme une nécessité presque vitale, il permet de gagner sa vie, de maintenir ses loisirs et son confort mais il permet aussi d'être entouré, d'appartenir à un collectif. En travaillant, la personne se sent utile et fière de l'être. Le travail est synonyme d'intégration sociale. A contrario, le chômage est une situation dans laquelle la personne se retrouve seule, en détresse et n'a plus d'utilité pour la société.

11 :40

Le mari de Sandra : «  Tu dois leur dire que tu veux garder ton travail, que tu as besoin de ton salaire, d'être avec eux, de ne pas te retrouver seule au chômage. »

38 :00

Sandra à un collègue : « Essaie de te mettre à ma place, j'ai envie de travailler, de gagner mon salaire, d'être avec vous et pas me retrouver toute seule au chômage. »

Sandra rend visite à chacun de ses collègues afin de leur demander de changer d'avis et de refuser leur prime pour qu'elle puisse rester. On constate que la plupart de ceux qui veulent garder leur prime le font pour des raisons tout à fait justifiées.

21 : 10Premier collègue

« Je ne peux pas, j'ai besoin de ma prime, l'aînée est à l'université, il nous faut déjà 500 euros par mois rien que pour elle. »

La femme du collègue : «  C'est tout réfléchi, on ne peut pas Willy. Je voudrais bien qu'on puisse vous aider mais depuis février je suis au chômage et sans les pavés qu'il récupère et qu'il vend à la brocante on s'en sort pas. »

24 :20 Deuxième collègue

Mireille vient d'emménager et doit racheter tout son mobilier.

« Je veux bien mais si je vote pour toi, moi je perds ma prime. Je ne peux pas me permettre de perdre 1000 euros...Juliette, c'est facile, son mari répare des bagnoles au noir. »

38 :00 Troisième collègue

Hicham travaille le week-end au noir dans une épicerie pour arrondir ses fins de mois.

« Je travaille ici le week-end. Ma femme t'a rien dit parce que c'est au noir. Vraiment, je ne peux pas, met toi à ma place, c'est 1 an de gaz et d'électricité. »

50 :46 Quatrième collègue

Anne et son mari ont fait construire une maison.

« J'en ai parlé avec mon mari. On a pas mal de frais avec la maison, on va se servir de la prime pour faire la terrasse. »

56 :28 Cinquième collègue

Il préfère que Sandra parte car cela lui permet de gagner plus d'argent en faisant des heures supplémentaires.

« Je ne sais pas comment ils font pour se passer de la prime mais moi je ne peux pas. Ma femme et moi, on a compté dessus pour nos dépenses, tu ne peux pas nous demander ça...Et si on accepte les heures supplémentaires pour gagner plus ? »

1 :11 :50 Sixième collègue

« Il y a qu'un salaire ici, je serai vraiment content de t'aider mais moi je ne peux pas, je suis désolé. Pour moi, c'est la catastrophe si la majorité te soutient. »

On constate que toutes ces personnes ne s'en sortent pas financièrement et sont contraintes pour la plupart à prendre une deuxième activité. La somme de 1000 euros, qui parait dérisoire, représente pourtant pour eux un apport essentiel, voire indispensable.

On peut les qualifier de « travailleurs pauvres ». Ils vivent au jour le jour et pourraient basculer dans la misère au premier coup dur. Le choix d'accepter ou non la prime s'impose de lui-même.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire