2. Point de vue éthique
a) Le parcours de Sandra
Le personnage de Sandra évolue entre le début et
la fin du film. Au début du film, elle sort de dépression, elle
est pourtant guérie selon son médecin, mais continue à
avaler des comprimés de Xanax à longueur de journée
« pour ne pas pleurer ».
Elle n'a pas confiance en elle. Sandra va pourtant devoir
prendre son courage à deux mains et affronter ses collègues un
par un. Elle récite à chaque fois le même discours,
s'excusant presque d'être là. A plusieurs reprises elle veut
abandonner et souffre de crises d'angoisses.
08 :00
« Je ne sais pas ce que j'ai, je n'arrivais
plus à parler, pourtant je voulais lui dire mais il n'y a rien qui
sortait. »
39 :50 Elle suffoque à nouveau et ne peut plus
parler.
Au début, elle se sent seule.
10 :30
Sandra : « Je suis
crevée. »
Son mari : « Mais t'es pas
crevée, tu te laisses aller au lieu de
réagir. »
Sandra : « C'est facile à dire
ça. A part Juliette et Robert, il n'y a personne qui a pensé
à moi, comme si je n'existais pas. »
Elle a le sentiment de voler l'argent de ses collègues
en leur demandant de refuser leur prime. Elle a honte de sa condition
misérable d'en être réduite à demander la
charité pour garder son travail.
47 :00
Sandra : « Chaque fois, je me sens comme
une mendiante, une voleuse qui va prendre leur fric, ils me regardent
prêts à ma taper dessus et moi aussi j'ai envie de leur taper
dessus. »
Son mari : « Il y en a 5 sur 10 qui
veulent que tu restes. »
Sandra : « Il y en a que 2, les
autres, c'est parce que je les ai forcé à avoir
pitié. »
Mais à chaque « oui » qu'elle
obtient, c'est comme un second souffle, elle retrouve de l'énergie pour
avancer jusqu'au prochain « non ».
Et puis, au comble du désespoir, elle va franchir une
limite, elle va faire une tentative de suicide. Au moment où elle est au
plus mal, elle va finalement trouver le soutien inattendu d'une de ses
collègues, Anne, qui a changé d'avis et décidé de
dire « oui ». Mais Anne a du décider de quitter son
mari alors qu'ils venaient de construire une maison et parlaient même de
faire un bébé (1 :13 :10). Pour elle aussi, l'avenir
s'annonce compliqué, elle va devoir s'assumer toute seule et
malgré tout, elle fait le choix de renoncer à sa prime pour venir
en aide à sa collègue.
A partir de ce moment-là, Sandra est plus
motivée que jamais, elle retrouve le sourire et chante dans la voiture
(1 :14 :00). Elle se rend compte qu'elle n'est plus seule, elle a
trouvé du soutien. Affrontant le contremaître avant le vote, on
voit nettement le changement d'expression sur son visage qui part d'un
sentiment de crainte at finit par laisser entrevoir l'assurance qu'elle a
retrouvée.
Finalement, le second vote confirme son licenciement mais
à très peu d'écart entre les 2 camps, et le directeur va
lui proposer, contre toute attente, de la réintégrer, mais en
prenant la place d'un de ses collègues dont le CDD se termine et qui
avait voté en sa faveur, qui plus est.
1 :25 :50
Le directeur : « Fin septembre, je ne
renouvellerai pas un CDD et vous pourrez revenir. »
Sandra : « Je ne peux pas prendre la
place de quelqu'un qui sera licencié pour que je puisse
revenir. »
Elle refuse la proposition et quitte l'entreprise. Son travail
n'est plus la priorité. Il n'est plus essentiel à son bonheur.
Les relations humaines ont finalement plus de valeur à ses yeux.
1 :27 :10
Sandra à son mari : « Ça
va être difficile mais je vais commencer à chercher aujourd'hui.
On s'est bien battus, je suis heureuse. »
|