CONCLUSION PARTIE 2
Il a été question dans cette deuxième
partie d'évaluer la pertinence des mécanismes concourant à
la mise en oeuvre du consensus dans le processus normatif des
élections.
Structurés autour de l'ambiguïté du
mécanisme de mise en oeuvre et de l'incertitude sur la continuité
du consensus, les éléments d'alors développés ont
permis de mettre en lumière une curieuse pratique qui rappel fort bien
un célèbre adage : « lorsqu'on prie pour qu'il pleuve, on
doit aussi faire avec la boue ». Cet adage des milieux populaires a
été empruntée pour illustrer l'attitude des élites
politiques africaines qui, ayant marquées leur volonté
d'adhérer aux valeurs de l'international, ont manifestement du mal
à assumer la responsabilité qui est la leur, notamment, de
prendre en compte les exigences qui en découlent. En effet le spectacle
auquel on est désormais habitué, est l'empressement de ces
élites, qui, en manque de légitimité souscrivent
aveuglément aux valeurs universelles de la démocratie sans
prendre la peine de ménager un terrain favorable à leur
effectuation sereine. Cette attitude déconcertante ne valide-t-elle pas
l'idée avancée sur les États africains à savoir
« des démocraties sans démocrates ». Il y a tout de
même lieu de constater la déficience de la démocratie
« à l'africaine »369. Fort du contexte politique
ambiant dans ces pays, ne sommes-nous pas en droit de regretter avec ALINE AKA
LAMARCHE370 la peine que les techniques juridiques de
démocratie représentative en vigueur dans ces États ont de
prouver leur efficacité et notamment en matière d'expression des
tendances d'opinions ?
En tout cas, il a été mis en exergue dans cette
partie qui s'achève l'engrenage d'un dispositif ambigu qui à vrai
dire fait du consensus une valeur volatile. Entremêlé dans un
mécanisme juridique à l'issue incertaine, le consensus
connaît une mise en oeuvre problématique parce que torpillé
par des procédures et des pratiques qui la vide de sa véritable
substance. La restitution de cet état des lieux amplifié par la
porosité des moyens de consolidation ont permis d'inscrire à
l'ordre de la recherche quelques « perspectives réformistes »
pour restituer au droit électoral la valeur qui est sienne.
369 Expression reprise par le Doyen MELEDJE dans son «
Contentieux électoral en Afrique », op.cit., p.140.
370 AKA LAMARCHE (Aline), « L'évolution du
régime représentatif (...) », op.cit., p.150.
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Le consensus en droit électoral camerounais
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