B- Une prise en compte des exigences du
développement durable
Un développement est dit durable lorsqu'il
répond aux besoins des générations présentes, sans
pour autant compromettre les besoins des générations futures.
Dans l'accès aux marchés internationaux, les Etats exportateurs
tiennent compte de ce principe d'une part par l'exploitation rationnelle des
hydrocarbures (1) et d'autre part par la création d'un fonds
affecté aux générations futures (2).
1- L'exploitation rationnelle des
hydrocarbures destinés aux marchés internationaux
L'exploitation est dite rationnelle lorsqu'elle n'est ni de
trop, ni de moins et menée dans le but de compenser les besoins
présents sans compromettre ceux des générations futures.
Au Tchad et au Niger, les acteurs impliqués dans le projet, de concert,
ont fixé le nombre de barils exploitables en fonction des ressources
disponibles et des besoins majeurs.
A ses débuts au cours de l'année 2004 au Tchad,
la production journalière d'hydrocarbures a atteint le record de 225 000
barils par jour. Avec cette moyenne, le Tchad se situe au même niveau de
production que le Gabon, le Congo ou encore le Soudan voisin. D'après le
rapport de la CIA de janvier 2008, les réserves prouvées du Tchad
sont estimées à 1,5 milliards de barils concentrées dans
les bassins de Doba (le plus important du pays avec plus de 150 millions de
tonnes), celui de Bongor et Sédigui (non encore exploité). Cette
exploitation estimée à 225 000 barils/jour permet donc au Tchad
de satisfaire la consommation locale et d'exporter en vue de satisfaire les
besoins socio-économiques pressant tout en conservant la part des
générations futures pendant au moins sur trente ans.
Le Niger est un pays enclavé dont le seul moyen dont il
dispose pour l'exportation de sa production reste la voie terrestre (route),
c'est ce qui explique la proximité géographique de ses clients
composés essentiellement du Benin, du Mali et du Burkina Faso.
Malgré l'importance de ses réserves, en 2010, le Niger par le
biais de la raffinerie de Zinder a seulement une capacité de production
de 20 000 barils par jour pour une production annuelle estimée à
69,900 tonnes. Avec les récentes découvertes de réserves
par la compagnie chinoise et la signature des accords en vue de l'accès
aux marchés internationaux à travers la côte atlantique du
Cameroun par voie de pipeline, le Niger tout en préservant les
préoccupations du développement durable en rationnalisant
l'exploitation, entend augmenter sa production à 80 000 barils/jour dont
60 000 destinés aux marchés internationaux par voie du pipeline
transnational.
La rationalisation de l'exploitation des ressources
pétrolières du Tchad et du Niger n'est pas la seule
préoccupation du développement durable. Ce principe défend
également l'idée d'une prise en compte des
générations futures dans la gestion des revenus
pétroliers, fruits d'exportation et d'accès aux marchés
internationaux ; d'où la création des fonds spéciaux
pour les générations futures.
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