4.1.4- Le jachère et le boisement
Dans notre zone d'étude, la pratique de jachère
est rare : 42 ménages seulement soit 17,5 % pratiquent le système
de jachère. Face à la pression démographique, la
période de jachère qui pouvait s'échelonner sur une
période de 2 a 3 ans, a été progressivement réduite
laissant libre à une pratique culturale de rotation avec une double ou
triple récolte annuelle. La jachère est cependant une
méthode peu couteuse pour la protection de l'environnement par la
reconstitution
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re58.png)
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naturelle de la fertilité du sol parce qu'elle n'exige
pas de capital supplémentaire. Lorsqu'une terre est laissée en
jachère, elle retrouve sa fertilité grâce à l'action
des mécanismes naturels. La croissance de l'herbe et des arbres lui
permettra finalement de retrouver ses substances nutritives, les
matières organiques et les micro-organismes nécessaires.
Pour les boisements, 9 ménages soit 3,75 % de notre
échantillon possèdent des boisements. Ces boisements sont
constitués de : pois doux, chêne, arbre à pain, mangues,
Mangifera indica etc.
4.1.5- Implication de l'usage de la terre sur
l'environnement
Dans notre site d'étude, la surexploitation des terres
arables sans fertilisants ou la manque de pratique de jachère provoque
la dégradation du sol et par conséquent, la diminution de la
production agricole. La surexploitation des terres n'est pas la seule cause de
la dégradation, il est aussi l'une des causes du déboisement pour
les usages domestiques (bois de feu, bois de construction et charbon de bois),
la dégradation du couvert boisé entrainant l'érosion
hydrique. L'érosion est accentuée parce que l'agriculture est
pratiquée sur des terrains en pente forte.
Fort heureusement, la population enquêtée a
commencé par prendre conscience du danger de la dégradation
environnementale. Ainsi pour le moment, selon les ménages, la pratique
des haies antiérosives est généralisée suite
à l'encadrement de la population par des organisations (AVANSE, MPA).
Sur ces haies, on plante des herbes fourragères qui vont servir non
seulement à la lutte antiérosive, mais aussi à
l'alimentation des animaux domestiques. Une partie des nos
enquêtés utilisent les engrais généralement au
niveau de la deuxième section communale. Les déchets des cultures
sont souvent brulés sur les parcelles cultivées et une faible
portion est mis en compostières, mais ils peuvent aussi servir pour les
fourrages ou la litière.
![](Insecurite-alimentaire-et-l-implication-des-communautes-locales-dans-la-gestion-integree-des-re59.png)
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